Bilan Artprice du premier semestre 2015
Bilan Artprice du premier semestre 2015 |
Le bilan Artprice du premier semestre 2015 révèle quelques évolutions majeures sur le marché de l’art mondial, dont la hausse de 9 % du produit des ventes Fine Arts en Occident — un marché de plus en plus mature car le nombre de lots baisse quant à lui de 6 % — contre une diminution de 5 % des recettes mondiales. Notons que 2014 détient le record du total des ventes mondiales avec 15,2 Mrds$. Cependant, bien que l’expansion du marché de l’art se poursuive, l’évolution de la hiérarchie entre les grandes puissances nationales témoigne d’une sévère compétition au sommet.
Les six premiers mois de 2015 voient les États-Unis reprendre leur première place devant la Chine, avec 2,88 Mrds$ de recettes, soit presque un milliard de plus que leur concurrent asiatique. Avec 38 % des recettes des ventes aux enchères Fine Arts dans le monde, contre 26 % pour la Chine, les États-Unis retrouvent leur leadership incontesté. Malgré la faible rotation des lots, le produit des ventes américaines a connu une augmentation de 108 % depuis 2010. De son côté, la Chine est talonnée par le Royaume-Uni, qui représente 25 % du chiffre d’affaires des ventes aux enchères Fine Arts dans le monde, tandis que Londres est la deuxième place de marché mondiale, avec un total d’adjudications de 1,9 Mrds$. Sur le marché londonien, Sotheby’s domine Christie’s en établissant des records dans les domaines de l’art impressionniste & moderne et de l’art d’après-guerre & contemporain. Avec 5 % de croissance des ventes au premier semestre 2015, le Royaume-Uni est un sérieux concurrent pour une Chine en retrait. Du côté chinois, l’importante progression de 2009 à 2014 fait place à une baisse de 30 % du produit des ventes au premier semestre 2015, pour une baisse de 39 % du nombre de lots. Ce ralentissement est notamment dû aux mesures anti-corruption du président Xi Jinping qui rendent les investisseurs très prudents, notamment du fait du manque de précisions légales de ces mesures. Le nombre d’enchères millionnaires a ainsi diminué de 40 % entre les premiers semestres 2014 et 2015. Par ailleurs, les œuvres à l’encre, les artistes modernes et les artistes franco-chinois sont plus demandés que les artistes contemporains hyper-spéculatifs, qui dominaient le marché à la fin des années 2000. Cependant, parmi les quatre villes chinoises du top 10 — aucun autre pays n’a plus d’une ville dans le top 10 — Pékin et Hong Kong sont respectivement les troisième et quatrième places de marché mondiales, devant Paris. La France est en nette récession, avec un chiffre d’affaires en ventes publiques en baisse de 16 %, dont le total équivaut à 8 % des recettes américaines et 12,7 % des recettes britanniques. Tandis que Sotheby’s et Christie’s récoltent les deux tiers des ventes du territoire français, le pays est loin derrière ses concurrents américain et britannique pour ce qui concerne les œuvres haut de gamme. Son record est détenu par l’artiste franco-chinois Zao Wou-Ki dont 1.5.60 (1960) a réalisé 4,2 M$ contre 179,4 M$ pour Les femmes d’Alger (Version ‘O’) (1955), de Pablo Picasso, à New York et 47,6 M$ pour Rome, From Mount Aventine, de William Turner, à Londres. Cette récession française est étroitement liée au déclin de l’Hôtel des ventes Drouot, dont les recettes ont baissé de 55,4 % entre 2007 et 2014. Drouot subit de plein fouet les conséquences de la fuite des maisons de ventes prestigieuses Piasa et Cornette de Saint-Cyr en 2014 et voient l’attractivité de ses lots diminuer, avec 48,9 % d’invendus. La France représente tout de même 3 % des produits de ventes Fine Arts dans le monde, ce qui en fait le quatrième pays du top 5, même si son chiffre d’affaires est sans commune mesure avec celui des trois premiers. Sur le plan global, le marché de l’art est en pleine croissance en termes d’acheteurs et de vendeurs. Christie’s annonce 24 % de nouveaux clients dont 16 % grâce aux ventes en ligne. La baisse des recettes mondiales est principalement due au retrait chinois et devrait s’inverser sitôt que le marché du pays retrouvera sa croissance, notamment si les mesures anti-corruption prennent une forme légale plus précise et donc moins effrayante pour les millions d’investisseurs chinois. Par ailleurs, la compétition entre Sotheby’s et Christie’s, adoucie par une entente condamnée en 2001 par la Cour de New York, a été plus vive ces dernières années, ce qui stimule fortement le marché de l’art. De son côté, l’industrie muséale est plus dynamique et plus intégrée au marché de l’art que jamais. 22 % des œuvres adjugées plus de 50.000 $ sont acquises par des institutions tandis que plus de musées se sont construits entre 2000 et 2014 que tout au long des deux siècles précédents. Art media Agency |
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