Bernard Frize – Hello, My Name is Bernard – galerie Perrotin
Bernard Frize – Hello, My Name is Bernard Du 18 janvier au 1er mars 2014 Galerie Perrotin |
Du 18 janvier au 1er mars 2014
La galerie Perrotin présente une exposition des peintures du célèbre artiste Bernard Frize, construit sur sa pratique de l’expérimentation. « En guise d’introduction nouvelle à Bernard Frize, l’exposition dévoile des faits importants de son travail : a. Les peintures de Bernard Frize comportent des fréquences de couleurs choisies non pour leurs qualités singulières, mais parce qu’elles se distinguent les unes des autres – choisies simplement pour être une couleur, et non pour évoquer une ambiance ou faire une déclaration en soi. Le geste est évident dans « Diola ». Il y a saturation de la couleur en haut et en bas de la toile, sur les bords de la brosse du pinceau. Dans toute la surface principale de la peinture, la couleur est également saturée sur les bords de la brosse du pinceau, là où la peinture est devenue très légèrement plus épaisse du fait de la friction entre la brosse et la toile. Le matériau (la peinture) fait ce qu’il fait. L’eau, le pigment, la pesanteur, les effets du séchage, tout cela influe et joue un rôle dans ce qu’il advient de la peinture. C’est un processus organique. Et, comme les êtres organiques, nous l’appréhendons probablement plus aisément qu’une pièce entièrement maîtrisée, sans variations induites par la nature des matériaux.Une ligne droite n’est pas suivie par une ligne droite. Une ligne courbe ne prolonge pas une ligne suivant la même courbe. Le motif est intentionnellement de travers. Dans « Paltif », le processus commence par un coup de pinceau et se poursuit en variations et perturbations progressant jusqu’à l’extrémité opposée de la toile. Des taches de couleur orange viennent se glisser entre les coups de pinceau bleu. Les recherches de ce tableau et de « Tir » ont inspiré les séries « Mele », « Imi » et « Liam ». Ces œuvres révèlent une grande précision, mais une précision aux variations intentionnelles. Elles ne sont pas générées par l’ordinateur, il ne s’agit pas de perfection – même si l’artiste a le droit de chercher la perfection : Bernard Frize a choisi de laisser quelque chose d’autre « Mon travail n’est pas le résultat d’une sorte de recette, mais une exploration de mon identité dans le monde… Comment puis-je utiliser mon expérience, celle que je peux nommer mienne dans la masse d’information d’une journée? Le monde se présente comme un tout obstiné et envahissant et je dois toujours mesurer et envisager le fil Dans cette exposition, le travail est esthétiquement résonnant, agréable à regarder et à contempler. Apparemment simples, les peintures de l’exposition, comme souvent dans le travail de Bernard Frize, s’inspirent de quelque chose de plus complexe – une règle conçue pour que le matériau et les circonstances créent l’œuvre. Face à son travail, on peut s’autoriser à l’expérience au niveau de la surface et à accorder crédit aux premières réactions : Les peintures sont perturbation. Bernard Frize érige un champ, une surface : puis pose un point de départ, et crée une perturbation. Et pour nous, dans la galerie, il s’agit de regarder. Regarder comment les gestes se superposent. Regarder les éléments, la couleur, les lignes, les groupes de couleurs, les groupes de lignes. Comment circulent-ils ? Comment interagissent-ils ? Comment se distinguent-ils ? Quelle est la qualité esthétique de la marque sur la toile ? Est-elle dense, est-elle cohérente, est-elle régulière ? Quel est son caractère ? Notez le balayage du pinceau. Vous voyez là où le poignet s’est plié ? Reconnaissez la régularité du mouvement qui a créé les marques. C’est une introduction – un peu comme si vous rencontriez, à un cocktail, une nouvelle personne et remarquiez chaque détail de son costume, la tache sur sa cravate, l’irrégularité de son sourcil gauche, cette façon de vous regarder droit dans les yeux quand vous vous adressez à elle, mais de laisser flotter son regard dans la pièce quand elle vous parle. Peu importe, en réalité, le titre des peintures. Le titre n’offre pas tant une signification supplémentaire, ni ne suggère d’autres significations, qu’il ne permet au spectateur de distinguer un tableau d’un autre et de le classer mentalement. Si nous nous appelions tous « Personne », il nous faudrait inventer de nouvelles façons de nous nommer et se souvenir les uns des autres – « Personne plus grande que moi », « Personne à grosse voix » ou « Personne qui est toujours à côté de cette Personne ».Comme avec une nouvelle connaissance, il est difficile de comprendre une peinture à moins de passer un certain temps à converser avec elle. Parfois, elle aura des choses très intéressantes à nous dire. Comme Bernard Frize l’explique : « L’œuvre d’art donne une forme au chaos, non pas parce qu’elle révèlerait une signification cachée du Monde. La forêt est plus ou moins dense pour chacun d’entre nous, mais nous cherchons tous un chemin pour la traverser. Et si vous vous demandez pourquoi ceux qui ne sont pas artistes peuvent s’intéresser à la peinture, je suppose que la réponse est qu’ils partagent probablement ces interrogations dans leur vie et peuvent projeter sur les peintures certaines réponses à leur quête. » La tension ici est palpable : avec une discipline attentive et expérimentée, Bernard Frize crée des œuvres à la fois maîtrisées et libres, contraintes et aléatoires. Le spectateur découvre ces vérités dans les œuvres, quand il ou elle entre en dialogue avec la peinture, ouvre les yeux et en étudie les multiples dimensions. Les nouvelles introductions peuvent être merveilleuses. » Sara Radelet |
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