Benjamin Schoos – clip de Je ne vois que vous
« China Man Vs China Girl » n’est pas, comme on s’en doute, un hommage à David Bowie. Enregistré et composé au piano puis joué en solitaire des nuits durant au studio Freaksville, ce nouvel album fait la part belle aux sonorités made in Los angeles, à la pop mille-feuilles digne de Todd Rundgren mais aussi aux enluminures pop écrites par des artisans comme Jean-Claude Vannier ou François de Roubaix.
Aux ambitieux rock-critics qui souhaiteraient dresser le portrait de cet homme à la fois auteur, compositeur, patron de label, producteur, on aimerait répondre que Benjamin Schoos (alias Miam Monster Miam dans une autre vie) est avant tout une icône belge. Et qu’à l’image de son pays, la discographie foutraque de ce one-superman band se lit comme un tableau warholien, au carrefour des influences contemporaines, du rococo des soundtracks françaises 70’s à l’indie-pop anglaise en passant par le kraut allemand. Alors, résumer la musique de Benjamin Schoos ? Impossible. Mieux vaut encore l’écouter. Et justement, son nouvel album « China Man Vs China Girl » n’est pas, comme on s’en doute, un hommage à David Bowie.
Enregistré et composé au piano puis joué en solitaire des nuits durant au studio Freaksville, ce nouvel album fait la part belle aux sonorités made in Los Angeles, à la pop mille-feuilles digne de Todd Rundgren mais aussi aux enluminures pop écrites par des artisans comme Jean-Claude Vannier ou François de Roubaix. D’humeur mélancolique et sentimentale, Benjamin analyse en quarante minutes la dimension pugilistique de la vie, de l’art et de l’amour, en comparant le poids des uppercuts aux larmes de la rupture. L’amour et la violence, comme aurait dit l’enfant terrible de la chanson française Sébastien Tellier, avec des clins d’oeil au poète surréaliste Arthur Cravan et à Jack Johnson, grand boxeur américain ayant connu son heure de gloire musicale grâce au disque de Miles Davis. Et alors que le chanteur belge boxe la mélodie des seventies, on remarque sur le bord du ring des invités prestigieux tels que Laetitia Sadier de Stereolab, Mark Gardener du groupe Ride ou encore Chrissie Hynde en duo avec l’icône Marie France. Un match gagné d’avance, comme on s’en doute.
Véritable troubadour pop, Miam Monster — aka Benjamin Schoos — a déjà produit, composé et arrangé moult chansons pour différents artistes, de Paris à Bruxelles. À son palmarès, des symboles de la synth-pop française comme Lio, des icônes unisexes comme Marie France, des dandys (Alain Chamfort sur un projet à paraître) et des déviants (Michel Moers et Marc Moulin du groupe belge Telex).
Inspiré par ces rencontres mais également par le savoir-faire de génies de l’orchestration comme Jean-Claude Vannier (le père de « Melody Nelson ») ou Kramer du label Shimmy Disc (Galaxy 500, Low), Benjamin Schoos réconcilie sur ce disque l’ancien et le moderne, la tradition et l’avant-garde. Mélange de soft pop, de violons vintage et d’envolées vocales à la Scott Walker, « China Man Vs China Girl » est avant tout une ode è la transpiration, un disque en dix rounds qui permet à l’artiste de marquer des points.
Aux ambitieux rock-critics qui souhaiteraient retranscrire le combat entre ce catcheur romantique et cette mystérieuse chinoise au maquillage si baroque, on aimerait simplement conseiller ceci : Benjamin Schoos, catch him… if you can.
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