Bash De Neil LaBute au Théâtre 14
Bash De Neil LaBute Texte français de Pierre Laville et mise en scène de Gilbert Pascal Avec Sarah Biasini et Benoît Solès Du 4 mars au 26 avril 2014 Théâtre 14 |
Du 4 mars au 26 avril 2014
Des personnages prennent le public à témoin pour un meurtre que chacun a commis et qui reste impuni. Ils parlent sans culpabilité, sans morale, mais faisant preuve d’une singulière humanité. Un spectacle « coup de poing » dans la lignée de Mamet, de O’Neill et du cinéma de Gus Van Sant ou de Tarantino…
Note d’intention de Pierre Laville Neil LaBute et la violence ordinaire De « Bash » à « The Mercy Seat », LaBute se propose de saisir et d’exposer la faiblesse et le désarroi, le laisser aller et le chaos du monde actuel, saisi par un parfum d’apocalypse. Il choisit ses personnages parmi le plus grand nombre, dans leur quotidien. Il les prend à un moment particulier de leur vie, chacun ayant vécu un événement soudain, qui les a saisis et leur a fait commettre un acte propre à transformer leur existence. Sauf que ces personnages n’ont pas eu à as-sumer leur responsabilité face à la société. Ce qu’ils ont fait demeure impuni. C’est vis-à-vis d’eux-mêmes, de leur conscience, et à travers eux, aux specta-teurs à qui ils s’adressent, que leur culpabilité peut s’exprimer. Et de culpabilité, de sanction : point. Ils ont fait ce qu’ils ont fait sous la pression d’une pulsion, d’une nécessité sociale, sans autre choix que de devoir accomplir ses actes. Ils se présentent à nous sans morale, soumis à la pression du monde. Il le fait dans le style direct et porteur d’images fortes d’une Carson Mac Cullers, et met des événements de notre vie quotidienne en perspective avec des thèmes bibliques et mythologiques. Une femme programme une vengeance implacable contre l’homme qu’elle a pas-sionnément aimé et qui l’a séduite quand elle avait treize ans (Le Retour de Mé-dée). Un honnête homme sacrifie sa fille, nouvelle Iphigénie (Iphigénie en Orem ) pour sauvegarder son travail, sa vie matérielle et sa famille. Des jeunes sont à la fête à New-York et cèdent à leurs pulsions, au nom du Bien et du Mal. (La fête ; Une bande de Saints) Tous, réduits à leur solitude, privés de références, ayant perdu leurs illusions, subissent les effets et les traces de leurs actes comme une oppression. Ils aiment nier leur responsabilité au nom du destin. LaBute pousse à l’extrême les situa-tions. Ses personnages sont sur informés, mal socialisés, embrouillés dans leur inconscience des valeurs, décalés par rapport à la réalité. Leur manière de réagir, qui aboutit à des actes monstrueux, apparaît comme le résultat d’une très ordi-naire violence. |
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