Barry McGee expose “Fuzz Gathering” à la galerie Perrotin jusqu’au 18 décembre
La Galerie Perrotin présente une nouvelle exposition d’œuvres de l’artiste américain Barry McGee, sa troisième exposition personnelle en lien avec la galerie, et la première à Paris. En utilisant une gamme ludique de médias, l’artiste partage son observation franche et perspicace de la société moderne et son dévouement continu à reconnaître et à soutenir les communautés marginalisées.
Barry McGee maitrise l’art du retournement, qui lui vient sûrement de son pseudonyme TWIST devenu légendaire dans la rue. En atelier, il puise dans le graffiti qu’il envisage non pas dans sa simple forme plastique mais comme une expérience, une matière, un souvenir, une attitude, une communauté clandestine. Dedans dehors, la peinture de Barry McGee est alors une dérive situationniste dans les villes anesthésiées. Des villes privatisées où se démultiplient des structures et des architectures hostiles aux vies errantes, aux vertiges des skateurs, aux pigeons et à toutes autres sources potentielles de désordre.
Icône malgré lui de la scène Californienne, exposé légalement ou illégalement dans la rue, dans des espaces alternatifs ou dans des institutions, Barry McGee déploie toujours sa peinture à l’échelle démesurée du paysage de la ville. De la photographie à la sculpture en passant par le dessin, la performance, la vidéo, la récupération, l’utilisation d’archives, l’édition de fanzines, l’artiste manipule différents médiums envisagés sans aucune hiérarchie, mais toujours à la manière d’un peintre qui explore, documente et manipule la mémoire urbaine.
“Ce que j’aime dans la pratique du graffiti, c’est que personne ne sait qui je suis. C’est la sensation de pure liberté. Il suffit que je change mon nom, et personne n’aurai rien à foutre de mon tag. Le graffiti, c’est la dernière chose que je puisse faire sans que personne ne puisse se l’approprier.”— Barry McGee dans Beaux-Arts Magazine
Si sa peinture est aussi traversée par des figures asiatiques, et si elle se déploie souvent violemment sur des voitures et camions retournés, il faut creuser dans l’histoire familiale. Pour le contexte, Barry McGee est né en 1966 à San Francisco, d’une mère Sino-Américaine, secrétaire, et d’un père Irlando-Américain, ouvrier spécialisé en réparation et customisation de carrosserie. Un père qui dessinait compulsivement au stylo bic sur des serviettes de café. Des compositions toujours intégrées dans les exposi- tions de Barry McGee et qui sont à l’origine de ses dessins de visages aux reflets poilus hantés par la chevelure et la barbe d’un SDF croisé dans la rue.
La colère de Barry McGee est sourde mais continue. Une colère calme, aux couleurs noire et rouge des peintures de l’artiste. Une peinture qui, à défaut de pouvoir renverser le système, se propage à la manière des ter- mites. Rongeant les structures de dominations, ainsi est la peinture de Barry McGee : une morsure silencieuse qui en appelle d’autres.
Texte écrit par Hugo Vitrani
[Source : communiqué de presse]
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