Barbara Hepworth, figure majeure de la sculpture britannique du XXe siècle
Le musée Rodin, en collaboration avec la Tate, présente l’œuvre de Barbara Hepworth (1903-1975), figure majeure de la sculpture britannique du XXe siècle. Encore aujourd’hui méconnue en France, Barbara Hepworth, qui côtoyait Henry Moore, Picasso ou Mondrian, a pourtant révolutionné la sculpture et fait émerger une nouvelle sensibilité esthétique. Ses œuvres abstraites, aussi pures que poétiques aspirent à un monde idéal et pacifique. Le musée Rodin rend hommage à cette femme artiste et présente ses œuvres saisissantes, entre vide et plein, qui s’emparent du visiteur et ne le quittent plus.
Une nouvelle esthétique : la sculpture d’un monde moderne
Après Rodin (1840-1917), l’éclosion d’une nouvelle sculpture émerge. En 1905, Maillol redonne à la statuaire densité et autonomie. À partir de 1909, Brancusi porte ce retour aux caractères fondateurs de la sculpture à sa plus grande épure. Le deuxième acte se déroule durant les années 1920, avec en Angleterre, Moore et Hepworth.
Loin de l’expressionnisme puissant de Rodin, Hepworth est en quête d’une nouvelle esthétique, privilégiant le langage des volumes et des formes. L’animal et le végétal sont les deux grandes sources d’inspiration de la poésie du volume développée par Barbara Hepworth.
La sculpture organique de Hepworth est aussi une vision du monde : après la Première Guerre mondiale, la société trouve dans cette nouvelle sensibilité une vision pacifiée loin des atrocités de la guerre. Le vocabulaire d’Hepworth s’oppose aux mondes du pathos, de la construction ou de l’univers machiniste. En 1934, elle écrit que son objectif est de « projeter dans un médium plastique un peu de la vision abstraite et universelle de la beauté ». Son art réside tout entier dans le jeu entre formes convexes et concaves, dans une constante opposition entre vide et plein. Sous les dehors silencieux des formes pleines, l’univers de la sculpteure devient le lieu d’une nouvelle aspiration à un monde idéal, pour éviter, selon Hepworth, de « s’abandonner au désespoir ».
Cette exposition permet d’avoir une vue d’ensemble de sa carrière et de son œuvre sculptée peinte et dessinée, ainsi qu’un aperçu de ses méthodes de travail grâce à l’évocation de son atelier. De nombreuses archives inédites provenant de la famille complètent le parcours de l’exposition.
La redécouverte d’une femme artiste majeure
En France, avec son mari Ben Nicholson, elle fréquente les milieux artistiques, visite Brancusi, Picasso, Braque, Mondrian et rencontre Arp, Calder, Mirò. Barbara Hepworth travailla à partir de 1939 en Cornouailles dont les paysages influencèrent son œuvre.
Plus encore, elle a de son vivant une aura immense en Angleterre : la reine la fait Commandeur de l’Ordre de l’Empire Britannique. Dès 1936, le MoMA de New York lui achète une œuvre. Les expositions se succèdent : à la Biennale de Venise, San Francisco, Sao Paulo ou Tokyo.
Le musée Rodin est un des très rares lieux français dans lesquels Barbara Hepworth présente ses œuvres de son vivant. Il revenait donc au musée Rodin, qui l’avait accueillie lors de manifestations collectives il y a plus de 60 ans, de faire découvrir au public français la quintessence de son univers poétique et saisissant.

Barbara Hepworth taillant une œuvre au Palais de danse, 1961 @ Photographie Mathews
Commissaires d’exposition
Catherine Chevillot, conservateur général, directrice du musée Rodin
Sara Matson, conservateur à la Tate St Ives.
[Source : communiqué de presse]
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