« Avant la lumière… » – Thierry Dussac – Le Sel
Pour sa deuxième exposition au SEL, à Sèvres, le peintre Thierry Dussac s’est engagé avec passion dans un projet unique, en écho à la pièce phare de cette saison théâtrale : En attendant Bojangles, d’après le roman d’Olivier Bourdeaut. Dussac nous dévoile sept portraits monumentaux des comédiens, aussi grandioses qu’intimes, à l’image du spectacle mis en scène par Victoire Berger-Perrin.
Naissance d’un projet
Au départ, il est question d’une exposition autour du spectacle vivant, notamment du cirque. Mais Dussac nourrit une autre idée depuis des années : celle du reflet dans le miroir. Aussitôt, il pense aux coulisses du Théâtre, à ce que vivent les comédiens dans les loges, derrière le rideau de scène. Avant la lumière…
La directrice artistique du SEL lui parle de son coup de cœur pour En attendant Bojangles, qui se joue à la Pépinière et figure au programme du théâtre sévrien pour la saison 18-19. Dussac est rapidement séduit : je suis allé voir la pièce et j’en suis sorti chamboulé, bouleversé, émerveillé. Ce projet d’exposition s’est révélé comme une évidence.
L’histoire d’une rencontre
Commence alors une belle aventure artistique, mais avant tout humaine.
De retour d’un voyage au Népal, Dussac fait la connaissance des trois comédiens de la pièce, Anne Charrier, Didier Brice et Victor Boulenger. Par la suite, il se rend régulièrement en coulisse avant le spectacle, effectuer plusieurs clichés. Des liens se tissent et se renforcent, peu à peu.
Dussac évoque ces visites avec le sourire : dans cette ambiance très intime, chacun des comédiens avait ses rituels, comme si les personnages qu’ils incarnaient étaient venus s’installer dans leur vie privée. La limite avec les personnages était finalement assez floue. Victor disait souvent : « je vais voir maman » (en parlant d’Anne Charrier, qui incarne sa mère dans la pièce). J’avais presque peur de les déranger, mais ils se sont montrés particulièrement bienveillants.
Les photographies saisies par Dussac vont lui servir de point de départ à une série de toiles sans artifice ni décor : des portraits à nu, au cadrage serré, privilégiant l’émotion. Loin des figures classiques et sobrement réalistes, on découvre des visages sensibles, tantôt habités, tantôt rêveurs. Avec, pour trait commun, ce vague à l’âme dans le regard…
Anne (Charrier) a une sorte de puissance, elle est incroyable et interprète parfaitement son rôle, avec cette évolution insidieuse de la maladie. Didier (Brice) est plus en retrait, il possède une sorte de gravité, de distance. Mais il est surtout extrêmement bienveillant et de bon conseil. Quant à Victor (Boulenger), c’est un garçon vraiment gentil et très drôle, en perpétuelle représentation.
Rencontre avec le peintre et les comédiens mercredi 28 novembre à partir de 19h et à l’issue de la représentation au SEL
A propos de Thierry Dussac
Dussac vit et peint en région parisienne, à Courbevoie. Autodidacte, Dussac travaille de façon presque obsessionnelle sur le corps humain depuis l’enfance. Il concentre ses recherches sur les altérations du corps et de l’âme.
En 2014, un accident de moto lui enlève en partie l’usage de son bras droit ; il doit réapprendre à peindre avec sa main gauche. Sa perception est bouleversée, son regard et son écriture gagnent en liberté. Il se tourne vers les autres : la rencontre devient un moteur indispensable et ne cesse de nourrir son inspiration.
En attendant Bojangles, la pièce
L’amour fou n’a jamais aussi bien porté son nom…
Sous le regard émerveillé de leur fils, ils dansent sur Mr. Bojangles de Nina Simone. Leur amour est magique, vertigineux, une fête perpétuelle. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir, la fantaisie et les amis. Celle qui donne le ton, qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible et extravagant. C’est elle qui a adopté le quatrième membre de la famille, Mademoiselle Superfétatoire, un grand oiseau exotique qui déambule dans l’appartement. C’est elle qui n’a de cesse de les entraîner dans un tourbillon de poésie et de chimères.
Un jour, pourtant, elle va trop loin. Et père et fils feront tout pour éviter l’inéluctable, pour que la fête continue, coûte que coûte.
Mise en scène par Victoire Berger-Perrin, d’après le roman d’Olivier Bourdeaut, cette pièce « coup de cœur » est présentée au SEL mercredi 28 novembre 2018 à 20h45.
[Source : communiqué de presse]
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