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Au Salon ! Louis-Marie Baader – musée de Morlaix

11 juillet 2013
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Au Salon ! Louis-Marie Baader - musée de Morlaix

Peintre oublié de l’histoire de l’art, c’est l’occasion de découvrir son oeuvre typique des Salons parisiens dans la seconde moitié du XIXe siècle : La Mort de Cléopâtre, Napoléon et Joséphine, Ulysse et Nausicaa

A travers un parcours où se mêlent tableaux d’histoire, scènes de genre et portraits, redécouvrez aussi les oeuvres de l’artiste conservées au Musée de Morlaix. Elles ont toutes bénéficié d’une restauration pour l’occasion et notamment la fameuse grande toile, La Fin d’un célibataire.

Un artiste breton d’origine allemande

Comme son nom pourrait facilement le laisser supposer, Louis-Marie Baader est issu d’une famille franco-allemande. Né à Francfort, son père Jean s’engage dans l’armée française en tant que musicien de fanfare dans le régiment du Comte Jacques Boudin de Tromelin. Il rencontre sa deuxième femme en Normandie puis le couple vient en Bretagne où vit la famille Tromelin.

Après un bref passage à Lannion où naît Louis-Marie le 20 juin 1828, la famille s’installe à Morlaix. Les Baader restent liés aux Tromelin et c’est probablement le Comte Guillaume Boudin de Tromelin qui initie Louis-Marie à l’art en lui montrant les œuvres de sa collection.

Louis-Marie Baader est de nature timide et même un peu sauvage. Son cercle d’amis restreint se limite aux connaissances du Comte de Tromelin et aux relations qu’il faut obligatoirement se faire pour être recommandé à l’Administration. Il est ainsi resté fidèles aux mêmes personnes toute sa vie et a gardé un lien avec les membres de sa famille, qu’ils soient partis à l’étranger ou restés à Morlaix où Baader revenait régulièrement l’été.

Plutôt laborieux et consciencieux dans son travail, il ne semble pas avoir eu de grandes amitiés avec d’autres artistes.

L’arrivée à Paris et l’Ecole des Beaux-arts

C’est grâce à l’aide du Comte de Tromelin que Louis-Marie Baader monte à Paris pour continuer sa formation initiée à Morlaix. Son inscription à l’Ecole des Beaux-arts en 1848 sur la recommandation d’Yvon constitue la première trace connue de sa présence. Il passe le “concours des places”, participe aux concours d’émulation, demande l’autorisation de copier dans les musées.

Parallèlement à ses tentatives de faire admettre ses œuvres au Salon, Baader est employé aux ateliers catholiques du Petit-Montrouge pour réaliser de la décoration d’église comme à Saint-Vincent de la Voulte. Il répond aussi à des commandes de particuliers et réalise notamment une galerie de tableaux sur le thème des Métamorphoses d’Ovide.

Le Salon, les Expositions universelles et les achats de l’Etat

Louis-Marie Baader se fait admettre pour la première fois au Salon en 1857 avec Samson et Dalila. L’artiste se spécialise dans la peinture d’histoire. Grâce à l’influence du Comte de Tromelin, qui est député et fut jury des Beaux-arts à l’Exposition universelle de 1855, auprès du Comte de Nieuwerkerke, l’Administration fait entre 1865 et 1869 l’achat d’un tableau par an. Baader reçoit sa première médaille en 1866 pour Héro et Léandre qui fut présenté l’année suivante à l’Exposition universelle.

A partir de 1870, la machine s’enraye car le peintre ne bénéficie plus du soutien du Comte de Tromelin devenu trop âgé. Parallèlement aux Salons, il se lance dans l’illustration puis aborde la scène de genre. Après avoir retrouvé des appuis politiques, Baader prend le risque de travailler à des grands formats à partir de 1874. Le risque est payant puisque son tableau La gloire posthume est médaillé de 3e classe puis acheté par l’Etat. L’année suivante, il tente le même “coup de poker” dans l’espoir certainement de se voir à nouveau médaillé et d’être définitivement mis hors-concours. Malheureusement, Le Remords qui avait reçu l’honneur d’être exposé dans le salon du centre n’est pas médaillé et c’est de justesse qu’il est acquis par l’Etat. Sa tentative en 1877 avec La Cryptie se solde par un échec.

L’artiste prend alors un virage dans la scène de genre et met l’accent sur le portrait. L’Etat fait un ultime achat au Salon de 1880. Toutes les demandes de l’artiste pour des achats, commandes, copies sont désormais refusées. Louis-Marie Baader expose malgré tout au Salon jusqu’en 1914 : après un passage dans la peinture bretonne, il s’adonne à nouveau à la peinture d’histoire en privilégiant souvent des périodes plus récentes et des thèmes militaires comme L’heure des fauves, ce qui est typique de la peinture de la IIIe république.

Si l’Etat français ne lui fit jamais de commande, il en reçut tout de même d’importantes pour des cartons de tapisserie. La chasse fut notamment présentée à l’Exposition universelle d’Anvers en 1885 où elle est réputée avoir reçu le premier prix.

La fin de carrière et le retour à Morlaix

Beaucoup d’oeuvres de l’extrême fin de sa carrière, plus particulièrement les scènes de genre, ne présentent malheureusement que bien peu d’intérêt tant les sujets et les styles sont dépassés à une période où l’art est sans cesse en renouvellement et que les avantgardes du début du XXe siècle se profilent.

Resté célibataire toute sa vie et donc sans héritier direct, Baader se pose la question du devenir de son fonds d’atelier en 1913, à la veille de la première guerre mondiale. Il rentre à Morlaix chez son frère Auguste qui décède en 1916, suivi de sa femme en 1919. Le reste de sa famille étant aux Etats-Unis ou en Polynésie française, il s’appuie sur son ami Philippe de Parscau du Plessix pour rédiger son testament à la fin de l’année 1919. Il lègue ses biens à ses nièces et destine de grands tableaux aux musées bretons auxquels il écrit pour proposer ses œuvres.

Si ces oeuvres sont bien conservées encore aujourd’hui dans les musées, le fonds d’atelier n’a malheureusement pas été localisé. Aussi, le nombre très réduit d’oeuvres (notamment de dessins) actuellement connues n’est certainement pas représentatif de l’importante production que devait constituer le travail d’une vie longue de 92 ans pour un artiste académique.

Louis-Marie Baader décède le 2 décembre 1920 dans la maison dite aujourd’hui de la Reine Anne. Il est enterré dans le caveau familial au cimetière Saint-Charles.

Au Salon ! Louis-Marie Baader 

Du 15 juin au 30 septembre 2013
Tous les jours : 10h – 12h30 / 14h – 18h

Plein tarif : 4,50 € // Tarif réduit : 3 €
Tarif famille : 7.00 €

Musée de Morlaix
Place des Jacobins
29600 Morlaix

www.musee.ville.morlaix.fr

A découvrir sur Artistik Rezo : 
– Les expositions de l’été 2013 en province

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