Asim Waqif – Bordel Monstre – Palais de Tokyo
À l’occasion de sa résidence à SAM Art Projects (septembre – décembre 2012), Asim Waqif s’intéresse aux bâtiments abandonnés ou en cours de destruction en région parisienne, ainsi qu’aux zones périurbaines. Son exposition monographique au Palais de Tokyo est l’occasion pour l’artiste d’une intervention in situ dans une zone atypique du bâtiment.
Ses installations se rapportent à la démolition, la déconstruction, l’entre-deux, et sont toujours réalisées in situ, dans des zones pouvant aller d’un fleuve à une zone urbaine abandonnée. Ses oeuvres se doublent souvent de longues recherches, touchant aussi bien la revitalisation de l’héritage urbain au Rajasthan que la formulation d’une approche éco-responsable des centres de pèlerinage en Himalaya. Une des dernières oeuvres d’Asim Waqif, Lavaris Vastu, fut présentée à l’occasion de l’India Art Fair à New Delhi en janvier 2012. Cette installation consistait en un arbre recouvert de sacs suspendus, accompagné d’un message audio, version sensiblement modifiée des messages officiels de sécurité publique. Cette déviation du langage donne à entendre différemment les messages ignorés du quotidien et perturbe le visiteur.
En 2011, avec HELP, Jumna’s Protest, un assemblage de bouteilles en plastique forme les lettres du mot « Help », dans la Yamuna, un affluent du Gange et l’une des sept rivières sacrées d’Inde.
Comme le dit l’artiste lui-même à propos de ses installations: «Vous entrez à vos risques et périls.» Car s’il s’agit surtout d’évoquer des oeuvres à parcourir et expérimenter – par exemple Hazard! (2011), effrayants entrelacs orthogonaux de bambous sortant d’un bâtiment qui en soulignent le sous-texte politique. Avec Wasted (2011), Asim Wakif utilise des rebuts en aluminium pour écrire en majuscule et en volume ce mot qui signifie « gaspillé ». Il s’intéresse en effet aux cycles de consommation de la société contemporaine. Asim Waqif cherche à questionner cette société contemporaine qui se tourne vers le futur en oubliant son passé, créant du décalage avec humour : « J’essaie d’utiliser l’absurde comme moyen pour faire réfléchir les gens à leurs peurs et leurs préjugés.» Il utilise de manière récurrente du bambou et de la corde, des matériaux naturels et traditionnels qui, selon l’artiste, tombent de plus en plus en désuétude.
C’est ainsi qu’il tente de mêler technologie et tradition, en un geste à la fois poétique et non sans risque.
Asim Waqif – Bordel Monstre
Commissaire : Daria de Beauvais
Du 7 décembre 2012 au 7 janvier 2013
De midi à minuit tous les jours, sauf le mardi
Fermeture annuelle le 1er janvier, le 1er mai et le 25 décembre
Fermeture exceptionnelle à 18h le 24 et le 31 décembre
Vernissage le jeudi 6 décembre de 20h à minuit
Palais de Tokyo
13, avenue du Président Wilson
75116 Paris
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