“Artéfacts”, une nouvelle exposition des MonkeyBird à la Cohle Gallery
La Cohle Gallery, anciennement connue sous le nom de Happy Gallery, est une galerie d’art urbain et contemporain fondée en 2016. Durant les trois premières années, son activité était principalement en ligne, agrémentée de “pop-up shows” collectifs pour présenter de nouveaux artistes français et internationaux avant que leur travail ne soit mis sur le site de la galerie.
Pour le collectif des MonkeyBird, le nom de cette exposition “Artéfacts” est lié à l’idée d’un objet reliquaire et porteur de mémoire. En étudiant ce mot, on constate que sa signification est complexe et son usage pluriel, presque contradictoire. Selon son domaine d’emploi, il peut aussi bien définir un produit ayant subi une transformation par l’homme, qu’une erreur ou un effet indésirable.
L’étymologie d’un artéfact est un effet (du latin factum) artificiel (ars, artis). Le terme désigne à l’origine un phénomène créé de toutes pièces par les conditions expérimentales. En tant qu’objet fabriqué, l’artéfact regroupe les ustensiles, les bâtiments et les œuvres d’art. Cette principale signification rend compte de l’ouvrage de Monkeybird. En tant qu’artistes et artisans, ils utilisent leurs outils pour imiter la nature. Ces transformations sont indépendantes de tout phénomène naturel, mais en sont également le reflet, passé au travers du prisme des modes de représentation humains et de l’ouvrage de la main.
Si le choix de ce terme tenait à cœur aux artistes, c’est avant tout pour sa raisonnante dans le dialecte archéologique. Dans ce domaine, les artéfacts constituent un ensemble de mobiliers formant ce qu’on appelle un “contexte archéologique”. Le mobilier se compose des objets fabriqués par l’homme, et de prélèvements qui peuvent relever de l’environnement ou résulter d’activités humaines.
Pour Monkeybird, ce n’est plus la mémoire des vainqueurs de la guerre qui perdure, mais celle des femmes et des hommes qui ont subsisté au gré des saisons dans la persévérance, la cohésion et l’humilité. Les fragments d’outils, les sols travaillés et les stigmates dans les roches communiquent dans un langage commun, offrant aux générations futures une grille de lecture et le panorama d’une civilisation qui se délivre des préjugés. Les deux artistes nous amènent alors à nous questionner sur notre génération et ce qu’elle laissera à son tour. Si quelqu’un un jour étudie notre strate géologique, cette dernière révélera sans doute un amas d’artéfacts dans toute leur complexité sémantique, entre “reliques”, “artifices” et “erreurs”.
[Source : communiqué de presse]
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