Le street art à l’honneur pour l’édition 2014 de la Nuit Blanche – Programme
Le street art à l’honneur pour l’édition 2014 de la Nuit Blanche Le samedi 4 octobre 2014 Paris XIIIe |
De la gare d’Austerlitz à l’ancienne gare Masséna, le nouveau XIIIe devient – le temps de la Nuit Blanche et au-delà – un musée du street art contemporain à ciel ouvert où se rencontrent les propositions de jeunes artistes dans le domaine de l’art contemporain ou des arts numériques et un grand nombre d’œuvres de street art réalisées par des artistes internationaux de renom comme SWOON, Spy, Borondo, Tristan Eaton ou Thomas Canto. Avec le conseil de la galerie Magda Danysz (www.magda-gallery.com) et de la galerie Itinerrance (itinerrance.fr) Boa Mistura – Anamorphosis – 26-55 boulevard Vincent Auriol Né fin 2001 à Madrid, le collectif Boa Mistura puise ses racines dans le street art. Leurs interventions dans l’espace public sont visibles aux quatre coins du globe (Afrique du Sud, États-Unis, Brésil, Mexique, Algérie, Géorgie, Norvège…). Douceur, amour, beauté, fierté… Dans la veine des œuvres réalisées dans les favelas de São Paolo, le collectif d’artistes espagnol Boa Mistura – “bon mélange” en portugais – réalise pour la Nuit Blanche une gigantesque anamorphose typographique sous le métro aérien du boulevard Vincent Auriol. Une installation qui mêle couleurs vives et mots peints, qui ne se découvrent et font sens – selon le principe même de l’anamorphose – que lorsque le spectateur les regarde d’un emplacement bien précis. Boa Mistura conçoit son travail comme un outil pour transformer la rue et créer du lien entre les gens. Une façon de communiquer une vision positive de la ville dont chacun peut s’inspirer. Jef Aérosol – Carte blanche à Jef Aérosol – Halle Freyssinet (accès par le 55 boulevard Vincent Auriol) Né en 1957, Jef Aérosol est un artiste pochoiriste français issu de la première vague de street art du début des années 80. Ses œuvres sont visibles dans le monde entier jusqu’à la Grande Muraille de Chine où trône son célèbre “Sitting kid”. Figure historique du street art en France, Jef Aérosol a carte blanche pour inviter une dizaine de street artists français et internationaux de renom à investir à ses côtés les alcôves de la halle Freyssinet. Douze alcôves et autant d’écritures artistiques qui explorent toutes les facettes du street art et illustrent sa diversité des années 80 à nos jours. Bombes aérosols et pochoirs en main, Mademoiselle Maurice, Brusk, Dan 23, STF Moscato, Jean Faucheur, Rouge et les Monkey Bird se livrent à une véritable performance en réalisant leurs œuvres au fil de la nuit sous les yeux des spectateurs… Esther Stocker – Disobedient lines – Halle Freyssinet (accès par le 55 boulevard Vincent Auriol) Née en 1974 en Italie, Esther Stocker a étudié à Vienne, Milan et Pasadena. Elle travaille sur la perception spatiale et la vision optique en s’appuyant sur les mathématiques et les nouvelles technologies. Artiste de renommée internationale, Esther Stocker investit la halle Freyssinet, chef-d’œuvre de l’architecture ferroviaire des années 20. Héritière de l’abstraction géométrique, du Gruppo T et de l’Op Art des années 60, elle s’approprie l’une des nefs de la halle pour créer son propre espace structurel. S’appuyant sur un discours mathématique très précis, son installation – des lignes noires tantôt rectilignes, tantôt brisées – investit sol et murs, venant perturber la vision du spectateur et sa perception de l’espace. Un jeu d’optique abstrait et géométrique savamment composé qui offre aussi une dernière opportunité de découvrir l’architecture brute de la halle avant sa transformation en un immense incubateur. Jan Vormann – Dispatchwork – 121-147 rue du Chevaleret Né en 1983 et résidant à Berlin, Jan Vormann est à l’origine du projet Dispatchwork, qui a essaimé dans une quarantaine de villes et continue de proliférer jusqu’à… la Grande Muraille de Chine. Pourquoi les jouets des enfants sont-ils si colorés et si brillants, quand les villes où ils vivent sont parfois si grises ? De cette question simple en apparence, Jan Vormann a tiré son projet Dispatchwork, qu’il mène depuis 2009 à travers le monde. Le principe ? Il “répare” les murs endommagés avec un matériau qui renvoie aux constructions premières, celles de l’enfance : les briques Lego multicolores. Réparations fragiles et éphémères, mais qui bousculent l’image trop rigide et sérieuse de l’architecture urbaine. Pour la Nuit Blanche, il “soigne” au fil de la nuit murs, façades ou escaliers de la rue du Chevaleret, poursuivant ainsi la mission artistique et poétique qu’il s’est fixée : réenchanter la ville. Peintre, photographe et vidéaste, L’Atlas est né en 1978 et vit à Paris. Tout en restant fidèle à l’esprit de la calligraphie, il la fait évoluer en y intégrant les ressources de l’art optique. Figure majeure du street art, L’Atlas a toujours été fasciné par le travail du trait et de l’écriture. Il débute le graffiti dans les années 90 avant de partir étudier la calligraphie arabe traditionnelle au Maroc, en Égypte et en Syrie. L’Atlas – son nom d’artiste – prend tout son sens. Depuis, il explore les ressources infinies du signe. Roses des vents idéographiques, boussoles stylisées, idéogrammes : autant de gestes picturaux, où la forme reflète le fond et où le fond induit la forme. Il s’intéresse tout particulièrement au koufi, écriture géométrique dont il transpose les codes dans l’alphabet latin, créant ainsi sa propre typographie. À l’occasion de la Nuit Blanche, il la décline en mode persienne sur le mur de la rue Domrémy. Borondo – Baptême – rue du Chevaleret – Façade à l’angle du 93 Né en Espagne en 1989, Borondo est diplômé des Beaux-Arts de Madrid. Il a vite imposé son style très particulier – mêlant classicisme et modernité – et ses œuvres monumentales dans nombre de grandes villes européennes. Sur un mur de la rue du Chevaleret, Borondo installe ses grandes silhouettes humaines, figures expressives, presque fantomatiques, qui semblent surgir du bâtiment. Celles-ci redonnent toute sa place à l’humain au cœur de la ville, y compris dans ses friches les plus délaissées. Avec une étonnante maturité pour son âge, Borondo maîtrise les techniques traditionnelles, comme le fusain, qu’il transpose sur les supports muraux. De facture classique, ses œuvres rendent hommage à certains de ses prédécesseurs illustres, comme Ernest Pignon-Ernest. Borondo peint aussi sur des supports de verre, comme des cabines téléphoniques qu’il recouvre de céruse avant de gratter la peinture pour dessiner ses silhouettes. YZ – Lost in the city – Ornament, 2014 – rue du Chevaleret – Façade à l’angle du 93 Née en France en 1975, YZ se fait connaître en 2003 avec sa série Open Your Eyes. Partie de la technique du pochoir et utilisant aujourd’hui le papier, le bois, le zinc et l’encre de Chine, elle bénéficie d’une reconnaissance internationale. Figure majeure du street art, YZ (“eyes”) développe une relation intime avec les lieux qu’elle investit. Pour la Nuit Blanche, elle poursuit son travail sur la ville déjà mené à Hong Kong, Londres, New York, Bruxelles, Prague ou encore Moscou. À partir d’éléments ornementaux photographiés dans Paris, elle réinterprète ces motifs et les intègre sous une autre forme dans la ville : le petit devient grand, le passé irrigue le présent… Sur un pan de mur aveugle de la rue du Chevaleret, une composition florale envahit l’espace. Ses volutes se jouent de la rigidité géométrique du lieu. Ses circonvolutions font un clin d’œil aux figures familières de la ville. L’œuvre d’YZ semble avoir toujours été là. SpY – I’m not a real Artist – rue du Chevaleret – Façade à l’angle du 73 Street artist espagnol, SpY est né en 1975 et travaille à Madrid. Ses interventions dans l’espace urbain cherchent à créer une parenthèse dans la vie trop bien réglée des citadins. “I’m not a real Artist”. Maîtrisant le happening urbain comme personne, SpY appose pour la Nuit Blanche cette phrase en lettres phosphorescentes sur le mur du 73 de la rue du Chevaleret. L’artiste espagnol, qui intervient dans l’espace public depuis les années 80, commence avec le graffiti avant de détourner affiches et mobilier urbain, qu’il transforme ou reproduit de manière ironique ou décalée avant de les réintégrer dans la rue. Travaillant aussi bien le pochoir, le collage ou la soudure que le bois ou la pierre, ses interventions portent une dimension ludique tout autant que politique qui interpelle le citadin en lui proposant une autre perception de son environnement. Tristan Eaton – LA13 – 4-6 rue du Chevaleret – Mur pignon Né en 1978 à Los Angeles et formé à la School of Visual Arts de New York, Tristan Eaton est l’un des maîtres du Street Art américain. Ses œuvres figurent notamment dans les collections permanentes du MOMA, à New York. Pour sa première intervention en France, le muraliste américain Tristan Eaton investit un mur-pignon de la rue du Chevaleret sous la forme d’un patchwork monumental. Inspiré par le pop art, mais aussi par les codes de la science-fiction, du cinéma, de la publicité ou des comics, il couvre les murs de ses figures peintes délirantes, aux couleurs explosives. Son travail très particulier emprunte à différentes techniques, comme le collage ou la surimpression. Juxtapositions d’images dessinant des monstres de série B, visages d’actrices déchirés de collages multiples, figures emblématiques détournées comme le poing levé ou la statue de la Liberté : Tristan Eaton fait de l’univers urbain un terrain de jeu à sa démesure. Thomas Canto – Perspective Lines – Tunnel rue de Watt Né en 1979, Thomas Canto traduit en peinture la vision qu’il a de son environnement. Au désordre de la vie urbaine, il répond par un travail de précision, un amour de l’esthétique pure, où la technique tient une place prédominante. Pour Thomas Canto, la ville est un matériau qu’il se réapproprie dans ses interventions comme dans ses peintures. Avec Perspective Lines, il investit l’entrée du tunnel de la rue Watt et propulse le spectateur dans une composition dynamique et multidimensionnelle. Vision diffractée et démultipliée comme à l’infini, hauteurs inaccessibles, lignes droites et arêtes aiguisées, formes géométriques et jeux de couleurs et de perspectives… Cette vision de l’architecture moderne, voire futuriste, belle par sa rigueur et son abstraction et pourtant vide de vie, place le spectateur dans une sorte d’apesanteur. Elle l’interroge sur la beauté contemporaine, mais aussi sur la place de l’humain dans la ville. SWOON – Ancienne gare Masséna – 1 rue Régnault Installation en place jusqu’à la FIAC – Installation pérenne Née en 1978 à Daytona Beach (Floride), SWOON est diplômée du Pratt Institute de Brooklyn. Ses œuvres figurent notamment dans les collections du MoMA et du Brooklyn Museum of Art à New York. Artiste d’envergure internationale, SWOON – de son vrai nom Caledonia Curry – est une spectatrice engagée et humaniste du monde. De ses voyages et rencontres, elle ramène portraits et paysages qui, assemblés sous la forme d’installations monumentales, dessinent le visage d’une humanité tendre et fragile. Sa technique particulière – gravure sur linoléum, puis impression sur Mylar (fibre plastique) ou papier recyclé – donne à ses œuvres une tonalité aussitôt reconnaissable. Pour la Nuit Blanche, elle habille l’ancienne gare Masséna de ses figures-totems les plus récentes – dont Dawn & Gemma, image rayonnante de la maternité –, venant enrichir le musée imaginaire de ce repaire du street art. Découvrez sur Artistik Rezo : |
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