MarseilleS – la cité phocéenne vue par Didier Deléglise
Avec « Marseille », Didier Deléglise nous livre sa vision de Marseille, ville plurielle et fascinante, carrefour des civilisations depuis l’antiquité. Grouillante, colorée, animée, charmante, authentique…autant d’adjectifs pour décrire la cité phocéenne. Découvrez-là sous les traits épurés d’un artiste discret et talentueux…
Didier Deléglise, DD pour les intimes, passe ses jeunes années dans la région parisienne. Il y étudie l’informatique et devient, par la force des choses, ingénieur. Mais il est d’une nature quelque peu extravagante et passer ses journées devant un ordinateur ne le satisfait pas. Il a besoin d’évasion…
Il déménage à Marseille dans les années 90, et son âme d’artiste le conduit à partir de 2002 à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Marseille où il perfectionne son talent grâce à Gilles Traquini. Commence alors un véritable parcours initiatique dans Marseille et sa région, mais aussi dans les lointaines contrées qu’il visite et dont il immortalise les quartiers et paysages d’un trait de crayon. Il lui vient alors l’idée de réunir certains de ses croquis en un recueil : c’est désormais chose fait avec « MarseilleS », sorti en Juillet 2009.
Doué d’une grande sensibilité artistique, Didier Deléglise est par ailleurs un personnage haut en couleurs, généreux et sympathique, dont l’humour décalé et savoureux se révèle jusque dans les lignes de son site internet http://dd.estsurinternet.com
Un style personnel, simple et touchant
Les dessins de Didier Deléglise, sobres et épurés, contrastent étrangement avec le grouillement incessant et le tourbillon de couleurs de Marseille, une ville étonnante et attachante pour les uns, assourdissante et dérangeante pour les autres.
L’artiste nous propose sa propre interprétation de différents quartiers qui composent la cité Phocéenne. Dans un style simple et touchant, les traits sombres dévoilent les maisons de pêcheurs du quartier pittoresque des Goudes, les collines se perdant dans la mer ou encore une ancienne façade sculptée, vestige d’une époque révolue. Nous pénétrons alors dans l’intimité de Marseille, dans une ville unique aux multiples visages qui ne cesse de surprendre et de charmer.
La figure humaine est totalement absente de ses dessins, bien qu’elle soit souvent évoquée (par des voiliers ou voitures, un graffiti sur un mur, une enseigne de restaurant…), ce qui produit d’emblée une sensation très agréable de calme et de sérénité, qui se confirme au fil des pages lorsqu’on parcourt son recueil sobrement intitulé « MarseilleS ». L’artiste nous livre un ressenti sincère et personnel, dans un style sans fioritures, donnant aux quartiers et paysages des allures de B.D. Des croquis authentiques et rafraîchissants, ponctués de textes poétiques, à feuilleter sans modération…
Audrey Laroque
MarseilleS : Note de l’artiste
« Avec un « S », c’est comme cela que s’appelle Marseille, vue d’ailleurs, dans les Atlas d’outre Manche ou d’outre Atlantique. C’est comme cela aussi que je la vois, plurielle et pourtant si singulière. Tellement diverse qu’on a peine à croire et à voir que c’est une seule et même ville. Même en la parcourant sans cesse on la découvre toujours: au détour d’une ruelle, du sommet d’une colline, en poussant la porte d’un immeuble et découvrant une cour insoupçonnée. Toujours elle nous surprend, hétéroclite et bigarrée…
Quoi de commun, en effet, entre le quartier populaire du Panier et celui bourgeois de la Corniche. Le premier, le plus vieux quartier de Marseille, si pittoresque, avec ses faux airs de village Sicilien, ses ruelles étroites et escarpées, son linge aux fenêtres, ses murs de crépis rouges et ocres, faisant écho aux cris des nombreux gamins s’égaillant sur la place. Le second, sage et silencieux, dissimulant ses luxueuses villas aux architectures baroques, dans de profonds jardins. Et quel lien peut on trouver entre ces deux là , et un village de pêcheurs comme les Goudes, réputé au bout du monde, son port minuscule kafi de pointus, enchâssé dans des collines blanches et peléees, que ne renierait pas un Grec des Cyclades ?
En égrainant le long chapelet de ses quartiers, on pourrait décliner encore, formes, couleurs, senteurs et ambiances, aux antipodes les unes des autres. Dans cette mosaïque disparate, chaque pièce a sa couleur propre, ses défauts imperceptibles, ses reflets particuliers.
L’unité de tout cela ? C’est la ville elle-même, c’est Marseille qui nous l’offre.
Présenter les cent-onze quartiers, systématiquement, sans en desservir aucun, était une tâche tentante mais sans doute trop ambitieuse. Il eût fallu faire des choix, et choisir c’est trahir paraît-il. Alors je ne choisis point, et laissais faire : cloué au « cabanon » par une vilaine entorse, je commençais à dessiner mon village d’adoption des Goudes, et plus particulièrement par la force des choses ce que je voyais de ma fenêtre. Par bonheur la vue y était belle, cela me motiva. Convalescent, je m’éloignais ensuite un peu et ce fut Callelongue et le Cap Croisette. En Marco Polo moderne, je m’enhardissais encore et m’attaquais aux Terra Incognita du Vieux-Port, et du Panier. Il manquait la Corniche pour tracer tout le littoral Sud. Elle compléta ma balade.
Au final, c’est un parti pris d’une Marseille ouverte vers la mer que je dessinais, une Marseille adossée au continent, rêvant d’Ailleurs, « une porte du Sud » comme Albert Londres affectionnait de la voir. »
Didier Deléglise
Entretien avec l’artiste
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Quelles sont tes racines, réelles ou imaginaires ?
Mes racines se situent au confluent de la Seine – Essonne, de l’Avon – Gloucestershire, et de la rivière salée – Antilles Françaises.
On pourra s’étonner de ne pas y trouver le Lacydon (Marseille) mais c’est normal puisque j’y suis immigré de génération moins 1 (c’est à dire que mes enfants, si j’en avais pourraient eux être Marseillais).
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Te sens-tu proche de tes maîtres ?
L’artiste duquel je me sens le plus proche serait sans doute Loustal, pour la simplicité efficace de son trait et de sa palette. Celui que je hais le plus, Loustal, pour la simplicité efficace de sa palette. Des artistes que j’admire, bien qu’ils ne soient pas humains: Van Gogh pour ses couleurs et la force du trait de dessins et Lucian Freud pour sa palette Chair qui me désespère, dans tous les sens du terme.
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Quelle partie du corps et de l’être te fascine le plus ?
Ma mère m’ayant défendu de parler des yeux d’une femme, je dirais les fesses. Et aussi le coccyx, parce qu’il nous rappelle que, bien que dotés de lobes préfrontaux conséquents, on est tout de même des bêtes.
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Quelles sont tes obsessions, et comment nourrissent-elles ton travail ?
Celles d’un artiste Lambda : est-ce que ce que je fais peut intéresser quelqu’un ? Et celle encore plus angoissante : Mais qu’est ce qu’on va devenir ?
La première me permet de me remettre à l’ouvrage pour voir si le prochain dessin va enfin intéresser quelqu’un. La deuxième sert juste à me pourrir la vie.
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En quoi souhaiterais tu te réincarner ?
En Woody Allen (sans les lunettes) ou dans un registre moins intellectuel, en amant de Scarlett Johansson, ce qui revient finalement peut-être au même.
Expositions, articles et projets à venir
- Depuis 2005, Didier Deléglise a réalisé plusieurs expositions à Marseille (Librairie Arcadia en Avril 2005, Bar de la Marine des Goudes en Août 2005, au Palais des Arts en Octobre 2005, Office du Tourisme de la Cannebière en décembre 2005, à la Mairie du Panier en Juin 2006…).
- L’été, le journal Marseille l’Hebdo propose chaque semaine à ses lecteurs un croquis et un texte de l’artiste.
- Le vernissage/dédicace du recueil « MarseilleS » a eu lieu le 10 octobre 2009 à la boutique « Au comptoir Marseillais » des Goudes.
- Un projet d’expo / Carnets de Voyages, ou l’Ouest Américain fera echo au Sud Est Français …
MarseilleS de Didier Deléglise, 120 pages, 60 illustrations, 15 textes, 20cm x 20 cm, 15 €
L’ouvrage de Didier Deléglise est auto-édité.
Disponible dans les points de vente suivants :
– Librairie Maritime, quai de Rive Neuve, Marseille, 7e
– Marseille in the box, rue du docteur Avierinos, Marseille, 1er
– Marseille in France, quai du port, Marseille 2e
– Librairie Regard, à la Vieille-Charité, rue de la Vielle-Charité, Marseille, 2e
– Le Clan des Cigales, rue du petit-puits, Marseille 2e
– Librairie Maupetit, La Canebière, Marseille 1er
– Le Comptoir Marseillais, Les Goudes, Marseille 8eme
Des cartes postales, croquis, tee-shirts sont également disponibles, en cliquant sur le lien suivant : http://dd.estsurinternet.com/category/acheter-dessins-cartes-postales-tshirts-de-marseille-par-didier-deleglise
A consulter, le site internet de l’artiste : http://dd.estsurinternet.com/
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