Art Paris Art Fair 2014 : Entretien avec Miguel Chevalier, artiste numérique
Le 26 mars 2014 |
Le 26 mars 2014
Les visiteurs d’Art Paris Art Fair vont découvrir dès mercredi 26 mars une belle surprise avant même d’accéder aux allées de la foire d’art. Tous les soirs entre 20h et minuit, Miguel Chevalier représenté par la galerie Louise Alexander (stand E5) transforme la façade du Grand Palais grâce à une installation lumineuse monumentale intitulée L’Origine du Monde. L’artiste, pionnier des arts virtuels et numériques, revient sur son parcours et explique sa démarche expérimentale lors d’un entretien avec Art Media Agency (AMA). Que cache le titre de votre installation ? L’Origine du Monde est une installation de réalité virtuelle générative et interactive qui est projetée sur toute la façade du Grand Palais. Je me suis inspiré du monde de la biologie et des micro-organismes pour imaginer des automates cellulaires qui se développent à la manière des bactéries, en se multipliant, se divisant ou en fusionnant. Cet univers en perpétuelle mutation est à mi-chemin entre l’organique et le pixellisé. C’est pourquoi j’ai choisi ce titre, L’Origine du Monde, car tout vient de là, c’est la base de la vie. La projection est assez psychédélique… Les couleurs peuvent devenir très saturées, très vives. Avec le jeu de courbes mouvantes et des assemblages cellulaires, ça donne un côté revival 70′s assez psychédélique, en effet. Nous arrivons dans l’ère d’un Nouveau Baroque Digital. Et puis le numérique est devenu omniprésent, c’est ce que j’appelle les nouvelles drogues digitales. L’installation elle-même est une prouesse technique. Comment fonctionne-t-elle ? Ce qui a été difficile, c’est de construire les deux tours qui supportent les projecteurs car nous avons peu de recul. En fait, l’installation relève de l’Art génération, c’est à dire que j’en contrôle une partie, mais le reste est aléatoire. Ce n’est pas une installation vidéo en boucle avec un début, un enchainement de séquences et une fin. C’est tout l’intérêt du digital, les œuvres sont en perpétuelle mutation. Et elles ne sont jamais achevées. Vous travaillez aussi bien sur des micro-créations que sur des échelles monumentales. Comment en êtes-vous venu au projet Art Paris Art Fair ? J’utilise le numérique depuis trente ans, mais j’ai toujours aimé l’art monumental, même si je crée des œuvres pour Smartphones ! J’aime jouer et travailler sur différentes échelles. En 2013, j’ai réalisé une projection sur l’Opéra de Mexico, qui a une architecture très baroque aussi. C’est la galerie Louise Alexander, avec laquelle je travaille depuis deux ans, qui m’a proposé de réfléchir à une nouvelle création pour le Grand Palais, très spectaculaire avec son architecture Napoléon III. Ça fonctionnait bien. Mais pour moi, le vrai défi est de montrer que l’art digital du XXIe siècle est urbain, on peut le donner à voir à tous. Justement, l’art numérique n’est pas réputé pour être très accessible au grand public… Un art nouveau est par définition toujours long à admettre. Mais les mœurs et les mentalités évoluent, les téléphones et les écrans ont envahi le quotidien des gens, le numérique est partout. Or, les artistes utilisent les moyens que leur époque met à leur disposition. A l’époque, Man Ray a réussi à imposer la photographie comme un art à part entière. Ou encore Viola avec la vidéo. Il en est de même aujourd’hui avec l’art numérique. Dédicace de l’artiste Miguel Chevalier Sur Art Paris Art Fair, La librairie Art Books accueille Miguel Chevalier pour une dédicace le samedi 29 mars de 16h à 18h. Miguel Chevalier présentera Herbarius 2059, publié chez Bernard Chauveau, un ouvrage qui présente douze créations imaginaires extraites de la série des Fractal Flowers et s’inscrit dans la démarche de l’artiste et ses recherches sur les œuvres génératives et le mouvement. L’artiste est né en 1959 à Mexico. Il vit et travaille à Paris. Depuis 1978, il utilise l’informatique comme moyen d’expression dans le champ des arts plastiques. Il s’est imposé internationalement comme l’un des pionniers de l’art virtuel et du numérique. En même temps que ce dernier, se dérouleront les dédicaces du réalisateur et photographe Ziad Antar, l’artiste sud-coréenne Lee Ufan et le photographe André Morain. Art Media Agency |
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