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Art contemporain – galerie Albert Benamou

8 janvier 2014
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Galerie Albert Benamou

Art contemporain

Commissaire d’exposition : Georges Zorgbibe

Du 9 janvier au 20 février 2014

Vernissage le 9 janvier 2014, de 18h à 21h

Galerie Albert Benamou
24 rue de Penthièvre
75008 Paris

www.galeriebenamou.com

Du 9 janvier au 20 février 2014

Six artistes de la nouvelle et de l’ancienne génération s’interrogent sur l’évolution du street art et son positionnement dans l’art aujourd’hui : Le MoDuLe De Zeer, OX, OKT, Brone, Zevs et David Mesguich.
 

Le MoDuLe De ZeeR

Autodidacte né en 1976, dans les Yvelines, je travaille comme graphiste depuis 1997.

« Dès l’adolescence je m’exerce sur papier et petits tags entre amis, naturellement mon envie d’espace et d’aventure m’entraînent, à investir les territoires du graff que sont les terrains vague et usines désaffectées des Hauts-de-Seine.

La liberté, la peinture sauvage, le partage de moments forts, le plaisir est immense et cimente cette passion que je signe ZeeR.

Progressivement cela s’impose comme bien plus qu’un hobby mais comme une véritable nécessité. La curiosité et une perpétuelle remise en questions me poussent à approfondir et voir plus loin. L’approche contextuelle de Gordon-Matta Clark m’attirent. le Chat de Schrödinger m’intriguent.

Au tournant du millénaire, je cherche une voie, un style, je traque une brique élémentaire à partir de laquelle tout serait possible, une matière graphique basée sur la composition d’un simple caractère : je découvre le module.

Incorporé, la signification de ZeeR devient Zone Expérimentale d’Expression Relative, un espace mental où évolue cette matière, le point de départ avant son évolution.

Une fois assemblé, ce module recompose la lumière et donne à l’œil de multiples interprétations. Énergie partagée, ce jouet graphique vit de mon contrôle et des contraintes qui s’imposent d’elles même. Toujours binaire, contradictoire, volatile, solide, compressé, fluide, figuratif et abstrait. Je sculpte, dessine, peint et installe ce module là où un potentiel attend d’être animé. 

Le jeu : le faire proliférer jusqu’à son autonomie, qu’il habite le vide, croîsse par le milieu, existe entre deux pôles. À la recherche d’un équilibre, Le MoDuLe De ZeeR est une réaction. »

OX
 
Né en 1963 à Troyes (FR). Réside et travaille à Bagnolet

“En 1984, OX est étudiant à l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris. C’est à ce moment-là qu’il co-fonde le collectif des Frères Ripoulin avec Jean Faucheur et huit autres artistes dont Claude Closky et Pierre Huygues, qui comptent aujourd’hui parmi les artistes les plus influents de l’art contemporain français. Impulsive et parodique, la peinture d’OX s’étale sur les espaces publicitaires de rue, dans la lignée du travail accompli avec les Ripoulin, séparés en 1987. Cette année est aussi celle de sa première exposition personnelle, les adhésifs de couleur remplacent alors l’acrylique. Puis il décide de se consacrer à la recherche d’un langage formel. Décoratif et ironique, proche de l’abstraction par la soustraction et le détournement des signes, son travail d’atelier imprégné d’imagerie commerciale s’articule autour de la notion du choc esthétique et de l’immédiateté”… “Tout comme dans la rue où il n’a cessé de poursuivre au fil des années ses actions sur ce support, son œuvre d’atelier, à mi-chemin entre la peinture et l’installation, se construit dans le dialogue et l’interaction.”

  
STAK

Né en 1972 – Vit et travaille à Paris – France

Dans chacune de ses interventions, Olivier Kosta-Théfaine joue avec les codes de la culture populaire. Une idée principale, utiliser des langages propres à la ville et à ses banlieues dont il aime changer ou détourner le sens-premier afin de le confronter au plus grand nombre. Sa réflexion est essentiellement basée sur une forme de réhabilitation des éléments déconsidérés appartenant à la cité. La fascination que l’artiste éprouve pour la banlieue de son enfance s’est transformée en passion dont il se sert aujourd’hui dans son travail de tous les jours. La ville est le moteur de sa réflexion plastique.

Aujourd’hui il tente de décrypter un monde déconsidéré par le plus grand nombre à travers des petits mécanismes simples et ironiques, qu’il transpose dans la galerie, afin de faire rentrer dans le cube blanc un langage issu de la culture populaire. L’artiste utilise certains clichés que véhicule la banlieue, joue avec certaines vérités, en transforme d’autres. Il se moque de lui-même et revendique son côté populaire comme d’autres aligneraient leur c.v. Olivier Kosta-Théfaine aime « twister » certains éléments de la culture pop’ afin d’en changer légèrement le sens. Son travail n’est pas foncièrement « sérieux », il est avant tout ironique. En aimant brouiller légèrement les pistes trop évidentes il joue avec cette idée toute simple : celle de revendiquer une certaine fierté d’appartenir au béton, et d’être toujours a la limite du populaire et du chic.

 
Edouard Brone

De l’art du graffiti au Pop Art, avec un engagement personnel et l’assimilation de la peinture aborigène, les œuvres d’Edouard Broner révèlent un artiste autodidacte complexe au caractère unique. En transférant l’expression artistique bien connue du monde extérieur dans l’espace de la galerie intérieure, Broner donne le sentiment d’un cheminement personnel et d’un langage qui a évolué, ses précédentes expressions du graffiti mural devenant les tropes explicites d’une nouvelle présentation de soi.   Cela n’implique pas nécessairement que le rôle subversif de la contestation (habituelle au graffiti) a été effacée , mais simplement qu’il lui fallait un cadre qui diffère des habituels paramètres vagues du Street Art. Depuis ses origines, l’Art du Graffiti a toujours eu une fonction très personnelle et un langage individuellement codé. Dans ses œuvres peintes, Broner crée des intégrations hybrides  réunissant différentes formes de marginalisation, et ce qui autrefois était considéré comme périphérique a rejoint le courant majeur de l’expression créatrice.

Mark Gisbourne, curateur, historien de l’art et critique.

 
ZEVS
 
Né en 1977 à Saverne, Christophe Schwarz alias « Zevs » est un pionnier de l’art urbain en France. Il a commencé à faire du tag dans les années 80 et du graffiti au milieu des années 90. A l’origine graffeur, il attaque les rames du métro parisien pour poser son blase.
A cette époque les murs de Paris étant saturés de graffs, il a dû pour sortir du lot trouver un visuel bien particulier. Fan de logos d’entreprises il a crée une signature bien reconnaissable oscillant entre un logo et un tag. Son nuage accompagné d’un éclair a vite été reconnu.
En 92, le RER A. matricule ZEUS manque de l’écraser pendant qu’il graffe sur les voies, Schwarz frôle la mort mais tient son pseudo, ZEVS.
A la fin des années 90, la ville de Paris ayant décidée de faire disparaître les Tags de ses murs lance une grande campagne de nettoyage et Zevs en profite vêtu de la combinaison jaune argent de la municipalité et armé d’un Karcher pour exécuter fondu dans la masse et en plein jour ses graffs propres sur murs souillés (Graff au Karcher). Il s’attaque aussi à l’Allemagne où il imprime ses graffitis inversés dans la crasse :«Je ne dois pas salir les murs de ma ville», telle une punition d’écolier.
Sa carrière actuelle se divise en quatre périodes distinctes.
 
Zevs peint sur le sol (2000-2001) : l’idée lui est venue un soir en voyant l’ombre de son scooter sur le sol d’en faire le pourtour avec sa bombe, ensuite il a commencé à faire des silhouettes humaine à la manière des silhouettes de cadavres avant de s’attaquer à l’ombre portée par les réverbères, au mobilier urbain, aux feux de signalisation, aux bancs publics jusqu’aux statues.
Sur le pont du Carrousel il a reproduit les ombres de tous les réverbères, des parapets et des quatre statues au vu et au su de tous. Il a travaillé pendant quatre jours habillé en employé de voirie après avoir lui même balisé les lieux de panneaux de travaux et de rubans de chantier.
C’est dans cette discipline que l’artiste dit avoir été le moins rudoyé par les autorités. De plus dans le cadre de la nuit blanche, la mairie de Paris lui a même demandé de repeindre certaines ombres que les services de voiries avaient effacés, l’ombre portée de la statue de Caesar, un réverbère du Carrousel, certains de ses bancs et d’autres mobiliers urbains.
 
Zevs exécute les affiches publicitaires (2001) : en voulant utiliser l’espace libre qui lui offrait les panneaux publicitaires, il a commencé à faire du détournement visuel d’affiches en bombant un point rouge avec une dégoulinante au milieu du front des personnages de la pub. Ce simple impact de balle transforme radicalement le message escompté par les publicistes en message morbide.
C’est cette activité qui lui a donné le plus de problèmes avec les autorités, les riches régies publicitaires ne se laissant pas faire engageaient même des maîtres chiens pour faire garder certains espaces. Ces affiches détournées étaient très peu de temps visibles car aussitôt remplacées par les originales.
La seule qui est resté longtemps est cette attaque visuelle sur la grande affiche de l’exposition « Hitchcock et l’art ». Les organisateurs ayant sans doute trouvés que cette trace de balle faisait très Hitchcockien.
C’est pour contrer cela qu’il est monté d’un cran et est passé à l’étape suivante. L’image détournée est aussitôt changée, qu’importe il décide de la kidnapper.

Visual-Kidnapping (2002-2004) : décidé d’aller plus loin il prend en otage l’image de l’égérie des cafés Lavazza. Pour cela à Berlin il découpe d’une énorme affiche la pin up de la marque, un panneau de 12 m sur 12 quand même, et laisse sur place le message suivant « VISUAL KIDNAPPING PAY NOW!!!». 
Il présente alors pendant trois semaines la vidéo du kidnapping à la « Rebell Minds Gallery » de Berlin, l’affiche découpée y est visible quelquefois. Pendant plusieurs mois, il va tantôt cacher, tantôt exhiber l’otage visuel, menaçant de l’exécuter. 
Finalement il va lui couper un doigt qu’il envoie enveloppé de coton au PDG de la société, lui demandant une rançon symbolique de 500 000 euros, du coût approximatif de la campagne publicitaire. 
Pendant trois ans il va balader son otage dans différents endroits, sa cachette principale étant la salle Z dans les catacombes à Paris. L’histoire raconte que la mise scène de l’artiste incita au bout de ces trois ans la direction de Lavazza à payer la rançon sous forme de mécénat auprès du Palais de Tokyo, permettant ainsi à Zevs d’y présenter son œuvre.
Il est à noter que le bon n’est pas toujours gagnant, à Berlin, son geste fait des émules, des groupuscules s’érigent contre la marchandisation de l’espace public. Alice, l’icône blonde du haut débit, est elle aussi victime d’un rapt spectaculaire, mais cette fois au jeu du chat et de la souris, ce sont les gens du marketing qui se sont montrés les plus réactifs. Dès le lendemain, devant la silhouette évidée, ce message de l’annonceur «Alice, déjà mobile». Difficile de lutter

Liquidated Logos (depuis 2006) : c’est l’escalade, il fait fondre et couler les logotypes des marques de pub omniprésentes en milieu urbain. Il a commencé à Berlin sur une affiche, en attaquant une grande virgule Nike noire qu’il a fait dégouliner avec des litres de peinture de la même couleur, il a ainsi fait couler la marque.
Depuis il n’arrête pas et s’est attaqué à Coca Cola, Chanel, Mc Do, Vuitton… Beaucoup de grandes marques y passent. Et il en vit aussi car de nombreuses galeries demandent à exposer ses logos dégoulinants transposés sur toile. C’est pendant une exposition qu’il a été arrêté en Chine.
Zevs n’aurait pas dû oublier que Hong-Kong n’est plus Britannique depuis 1997 et qu’il ne pourrait pas profiter de l’engouement et de la tolérance qu’ont les Anglais pour le travail de son homologue Banksy. Ce sont les autorités Chinoises qui lui ont confisqué son passeport et gardé trente heures en garde à vue en juillet 2009 après qu’il ait fait dégouliner un beau logo Chanel sur la façade d’un magasin Armani en guise d’inauguration pour son exposition à la Arts Statements Gallery de la ville. Il ne s’en est pas trop mal tiré avec deux semaines de prison avec sursis et l’obligation de faire disparaître le graff.


David Mesguich

Le travail de David Mesguich n’est ni excessif ni artificiel. « Il s’immerge directement dans le prolongement d’une histoire, d’une façon de vivre. »
 
Il fixe du regard  nos cités-mondes, à travers lesquelles nous élaborons nos pensées, nos identités, nos existences individuelles, et même notre discours poétique.

Il ne s’agit pas de se laisser succomber à la puissance du refus, au désir de rejeter l’univers dont nous faisons toujours, et indiscutablement, partie. Au contraire, nous devons nous efforcer de le traverser le mieux possible, de passer par ses failles, de nous y glisser par les artères de notre existence, d’en explorer les plis. Il s’agit de rendre vivant le mouvement d’un œil qui déjoue par la ruse les objectifs de la vidéosurveillance, qui défie les modes de contrôle et qui tente d’élargir les perspectives d’une vision  singulière. Cela passe par le processus méthodologique complet de l’Image, entre graffiti, photographie, video et dessins-peintures à l’encre. Ici la photographie joue un rôle matriciel : une vaste collection d’instants et de situations dans lesquels nous pouvons dessiner des formes, des espaces ouverts, l’éclat, la transparence de fenêtres et d’ombres qui viendront alimenter non seulement un cadre imaginaire de post-modernité, mais aussi une construction représentative qui s’appuie sur l’histoire de la peinture et du cinéma.

A découvrir sur Artistik Rezo : 
– les vernissages en janvier 2014
 

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