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Art Contemporain Africain et portrait photographique – PIASA

7 mars 2018
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Omar Victor Diop (né en 1980) Joel, 2011, série "Le studio des vanités" Impression jet d'encre pigmentaire sur papier - Harman By Hahnemuhle Edition de 5 ex + 2AP Signée et datée au dos - 90 × 60 cm - est : 3 000 / 4 000 €

Paris, mars 2018 – Le 18 avril 2018, PIASA propose une nouvelle vente consacrée à l’art contemporain africain. Les œuvres des artistes qui occupent la scène africaine en ébullition, parmi lesquels Chéri Samba, Moke, Bodo, Bandoma, JP Mika, Lavar Munroe, Slimen El Kamen, Mahi Binebine, Aboudia, Zinkpè, Boris Nzebo, seront représentées.

Au cœur de cette sélection, une partie de la vente sera dédiée à la photographie et au portrait. Le médium photographique est déjà fortement plébiscité sur le continent avec les rendez-vous des professionnels et des amateurs de photographies que sont Les Rencontres de Bamako (fondée en 1994) ou le Lagos Photo Festival (depuis 2014). Entre étoiles montantes et artistes établis, la vente PIASA offrira un nouveau regard sur la photographie africaine, preuve que la relève des maîtres du portrait tels Malick Sidibé et Seydou Keita exposés au Grand Palais et à la Fondation Cartier est assurée.

Depuis 2014, PIASA met en avant l’art contemporain africain à travers deux ventes annuelles, toutes accompagnées de thématiques étudiées. Cette saison, la photographie africaine sera à l’honneur dans le nouvel opus de la vente Art Contemporain Africain, au travers d’artistes engagés dans une nouvelle lecture des préoccupations de l’Afrique.

 

Omar Victor Diop, l’heritier de la photographie de studio

Comparé à Seydou Keïta ou Samuel Fosso, le sénégalais Omar Victor Diop s’inspire aussi bien des portraitistes de studios africains, des étoffes colorées, que de la photographie de mode ou la culture pop. Son travail a déjà été plébiscité de la Biennale de Bamako aux Rencontres d’Arles. « J’essayais de transformer un passé oublié en actualité pour redémarrer une conversation », explique-t-il.

Le studio des vanités est un portrait d’une génération de jeunes talents africains. Une Afrique urbaine et créative, dans laquelle le photographe a grandit et vit encore aujourd’hui. Il représente, au travers de ces portraits, l’Afrique dans ce qu’elle a de plus moderne et de plus dynamique, sa diversité et son foisonnement. Omar Victor Diop s’inscrit comme un héritier de la photographie de studio africaine avec ces portraits posés et mis en scène, dans un contexte de grand optimiste de l’Afrique d’aujourd’hui.

 

Leonce Raphaël Agbodjelou, temoin et acteur des bouleversements contemporains

Léonce Raphaël Agbodjelou a fait du portrait son mode d’expression. Artiste incontournable de la photographie contemporaine béninoise, il fonde l’Ecole de Photographie de Porto-Novo. Dans les rues de la capitale béninoise, à la lumière du jour, il capture ses habitants et à travers eux, les traditions, les rites religieux et la modernité de ses habitants.

Pour exemple, dans la série Egugun (2011), Léonce Raphaël Agbodjelou se réfère aux rites de la célébration religieuse éponyme, pratiquée chez les Yorubas du Nigéria. Affublés de costumes bigarrés couvrant le corps en totalité, les Yorubas invoquent les esprits afin d’apaiser et détourner les différents malheurs susceptibles d’affecter leur communauté. A l’instar de cette série ou de celle des Demoiselles de Porto-Novo, et de Musclemen (2012), Léonce Raphaël Agbodjelou dépeint en filigrane l’expérience d’une génération prise entre la tradition et le progrès.

Né en 1965 à Porto Novo, Léonce Raphaël Agbodjelou est formé par son père, le célèbre photographe Joseph Moïse Agbodjelou (1912-2000). Son travail est consacré dans des lieux prestigieux tels que la galerie Saatchi à Londres, le Brooklyn Museum de New York, le Vitra Museum de Bâle ou encore le musée Guggenheim de Bilbao. Les acquisitions faites par des institutions aussi importantes que le Carnegie Museum of Art de Pittsburgh, ou encore le Pitt Rivers Museum d’Oxford, attestent de la reconnaissance internationale de l’artiste.


Gosette Lubondo, la mémoire des choses

Gosette Lubondo est née en 1993 à Kinshasa (RDC), elle aussi hérite de l’expérience et du talent de son père photographe. Diplômée en 2014 en communication visuelle de l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa, elle est soutenue par le Goethe Institut de Johannesburg et par Simon Njami, critique d’art et co-fondateur de la Revue Noire. En 2015, après avoir collaboré avec plusieurs collectifs d’artistes- le Eza Possible ou l’Atelier M’Pongo – elle participe à une résidence d’échanges et de lecture des portfolios pour les Rencontres de Bamako. Elle est aujourd’hui artiste membre du KAS, le Kin ArtStudio, une structure fondée à Kinshasa en 2010.

Nyaba Ouédraogo (né en 1978, Burkina Faso) – American man Série : Urban mine Kumasi, 2015 et 2017 Ghana Tirage Hahnemühle fine art baryta paper 325gr – Edition 1/5 – 60 x 90 cm – 3 000/5 000€

Gosette Lubondo puise son inspiration dans son environnement quotidien. Les transports ferroviaires et maritimes, généralement dégradés ou délabrés mais pas nécessairement hors service, sont des motifs récurrents dans son travail. Ainsi dans la série des Imaginary Trip (2016), avec laquelle la photographe aborde la question des traces d’une présence passée : on y voit des figures humaines et/ou des objets divers évoluant dans ce qui semble être un wagon abandonné. Elle met en valeur non seulement la tension entre l’ancien et le nouveau, mais aussi celle de la présence humaine et de son empreinte sur les lieux et les choses. Sa démarche est habitée par le renouvellement possible qu’il y a derrière ces moyens de transport : « N’y a-t-il pas moyen de donner une nouvelle vie à ces machines ? » , s’interroge-t-elle à l’occasion de l’exposition Lady by Lady au Centre Culturel Meko, à Kinshasa (2014). C’est aussi les rapports entre l’Homme et ses inventions mécaniques qu’elle questionne par le biais d’une métaphore photographique : ces machines rouillées reflèteraient, en un sens, le déclin de la société congolaise.

Nyaba Ouédraogo (né en 1978, Burkina Faso) – American man
Série : Urban mine Kumasi, 2015 et 2017 Ghana
Tirage Hahnemühle fine art baryta paper 325gr – Edition 1/5 – 60 x 90 cm – 3 000/5 000€

 

Nyaba Leon Ouedraogo, une lecture sociale du continent

Nyaba Léon Ouedraogo est né au Burkina Faso en 1978. Autodidacte, il sillonne l’Europe, le Brésil et les Etats-Unis afin de réaliser des reportages pour des revues telles que Jeune Afrique. Co-fondateur de Topics Visual Arts Platform, un laboratoire d’échange autour de la photographie, il s’intéresse depuis 2003 aux conditions de vie et de travail en Afrique. Son travail est également l’objet de nombreuses expositions au Musée Dapper en 2012 ou au Musée du Quai Branly en 2013, où il entre en résidence l’année suivante, à l’Institut Français de Ouagadougou, à la Fondation Blachère ou encore au Manchester Museum en 2015. Outre cette reconnaissance institutionnelle, le photographe a reçu le Prix Pictet en 2010 et le prix de l’Union Européenne aux neuvièmes Rencontres de Bamako en 2011. Il partage aujourd’hui sa vie entre Paris et Ouagadougou.

A travers ses photographies, Nyaba Léon Ouedraogo donne une lecture sociale du continent : sa « préoccupation contemporaine est de voir comment l’Afrique vit aujourd’hui » . Une place centrale est donnée à la figure humaine dans ses compositions : il donne, par là, un aperçu de l’enracinement des croyances mystiques dans la société et aborde les thèmes de la marginalité, de l’exclusion et de la précarité de certains quotidiens de vie et de travail, ainsi d’œuvres comme Can (2008) ou encore City Mines (2010). « Dans ma démarche photographique, je me considère comme un photographe art-documentaire. Je documente une réalité tout en essayant d’avoir une approche esthétique et éthique » . Par ces propos, le photographe burkinabè met en lumière une approche à la fois esthétique et documentaire autour des mutations en cours au sein des sociétés africaines.

[ Source texte : communiqué de presse]

Nyaba Léon Ouédraogo (né en 1978, Burkina Faso) – American man
Série : Urban mine Kumasi, 2015 et 2017 Ghana
Tirage Hahnemühle fine art baryta paper 325gr – Edition 1/5 – 60 x 90 cm – 3 000/5 000€

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