Anna Halprin : le souffle de la danse – documentaire de Ruedi Gerber
A 92 ans, Anna Halprin reste une figure active de la scène américaine puisqu’elle poursuit sa quête comme chorégraphe au sein de sa compagnie en repoussant continuellement les limites
C’est une icône et une pionnière de la danse contemporaine américaine qu’elle a influencé dès les années 50. Depuis sept décennies elle interroge son art. Qu’est-ce que la danse? Pourquoi dansons-nous? Pour qui dansons-nous?
Dans son œuvre et sa conception de l’existence, l’art et la vie se confondent. Ainsi danser serait à la fois ce que l’on voit, sent et entend. Dans cette optique l’improvisation et l’expérimentation sont ses moyens les plus importants d’expression créative.
Dès les années 50 elle intègre les gestes du quotidien et les mouvements naturels de la vie comme des gestes chorégraphiques. La décennie suivante elle prolonge la scène à l’extérieur des territoires classiques de la danse. Chaque lieu est désormais un territoire de danse : une cuisine, un vélo et même l’océan ! A 82 ans, sur les côtes du Pacifique, elle crée une performance avec les vagues qui s’abattent sur la plage.
Anna Halprin considère la danse comme une réponse aux forces et aux énergies dégagées par notre environnement social et naturel. Après les émeutes raciales de Los Angeles en 1965, elle fonde une compagnie multiculturelle – les noirs et les blancs dansent enfin ensemble ! Et en 1971, elle crée une chorégraphie au diapason de son engagement contre la guerre au Vietnam.
A cinquante ans, l’artiste tombe gravement malade. Elle suit le chemin de la guérison grâce à la danse. « Before I had cancer I lived my life for my art, after I had cancer I lived my art for my life » : « Avant d’avoir eu le cancer je vivais ma vie pour mon art, après avoir eu le cancer je vivais mon art pour ma vie » devient la profession de foi d’Anna Halprin.
Anna Halprin considère que la danse est un art pour tous. Selon elle tout individu est un danseur, une danseuse. La danse devient un remède pour guérir, elle commence à travailler avec des personnes âgées et des malades du sida, jusqu’à la maladie de son compagnon, l’architecte paysagiste Lawrence Halprin. Les visites qu’elle rend aux malades l’inspirent pour la chorégraphie “Intensive Care“ avec laquelle elle retourne sur la scène en 2004 après une assez longue absence. Peu de temps après, elle se produit à New York en solo à l’âge de 86 ans. «Il y a encore tellement de danses à danser» dit encore aujourd’hui à 92 ans Anna Halprin toujours débordante de vie et… chorégraphe en parcourant le monde.
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Anna Halprin : le souffle de la danse
De Ruedi Gerber
Durée : 80 min.
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