Anastylose, l’exposition des MonkeyBird à l’atelier d’Estienne
Dans le cadre de sa programmation sur le street art, le graffiti et l’art urbain, le centre d’art contemporain accueille les Monkeybird avec « Anastylose ». L’univers du duo d’artistes est une invitation, une porte d’entrée vers un monde surréaliste et merveilleux.
L’anastylose (du grec ancien αναστήλωσις, compose de ανα : “de nouveau” et στηλόω : “eriger”) est un terme archéologique qui désigne la technique de reconstruction d’un monument en ruines grâce à l’étude méthodique de l’ajustement des différents éléments qui composent son architecture. La reconstruction est faite en utilisant les fragments trouvés sur place avec des matériaux modernes, de couleur et de qualités différentes, de sorte que l’on puisse distinguer à l’œil nu l’ancien du moderne et préserver les pierres antiques de l’altération (par exemple en utilisant des matériaux légers). Cette technique doit être appliquée avec précaution parce qu’elle s’appuie sur des hypothèses. L’anastylose obéit au principe de réversibilité, c’est-a-dire qu’on puisse démonter la reconstitution en cas d’erreur.
“Pour cette exposition à l’atelier d’Estienne, nous allons créer une exposition immersive dans un paysage utopique où le temps est en suspens, nous nous réapproprions les ruines témoignant d’un temps révolu afin de créer un paysage nouveau, où évoluerait une nouvelle civilisation, en quête de cohésion sociale et culturelle. Nous sommes particulièrement inspirés par les paysages en ruines qui représentent ce qui tombe (ruer, tomber, s’écrouler). Mais aussi ce qui reste.”
Fenêtre d’une autre époque dans le présent nostalgique, l’architecture fut longtemps comme le livre de l’humanité, la pierre disant le sens comme plus tard ce seront les livres imprimés qui diffuseront la parole et la pensée. On pouvait “lire la pierre”. La ruine, n’est pas seulement un objet qui reste mais un véritable discours, écho lancinant que la représentation reconduit. Le travail des archéologues est de préserver cette mémoire avec délicatesse et prudence, tandis que les artistes peuvent laisser libre cours à leur inspiration et utiliser les restes du temps comme des palimpsestes, chercher le meilleur de l’homme pour reconstituer un monde idéal qui n’existerait que dans nos songes les plus tenaces. Mystique sacralisante, monumentalisation anachronique ou artificielle a posteriori, on pourrait constater l’attachement a la valeur d’ancienneté, valeur qui fait plus intervenir l’affectivité que le jugement historien. Plus qu’une “image survivante”, la ruine est un morceau de réel qui n’a finalement jamais été ni un accomplissement ni un aboutissement dans l’absolu.
[Source : communiqué de presse]
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...