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Anastylose, l’exposition des MonkeyBird à l’atelier d’Estienne

12 octobre 2020
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Dans le cadre de sa programmation sur le street art, le graffiti et l’art urbain, le centre d’art contemporain accueille les Monkeybird avec « Anastylose ». L’univers du duo d’artistes est une invitation, une porte d’entrée vers un monde surréaliste et merveilleux.

L’anastylose (du grec ancien αναστήλωσις, compose de ανα :
 “de nouveau” et στηλόω : “eriger”) est un terme archéologique qui 
désigne la technique de reconstruction d’un monument en ruines grâce à l’étude méthodique de l’ajustement des différents éléments qui
 composent son architecture. La reconstruction est faite en utilisant les
 fragments trouvés sur place avec des matériaux modernes, de couleur
 et de qualités différentes, de sorte que l’on puisse distinguer à l’œil nu 
l’ancien du moderne et préserver les pierres antiques de l’altération 
(par exemple en utilisant des matériaux légers). Cette technique doit
 être appliquée avec précaution parce qu’elle s’appuie sur des
 hypothèses. L’anastylose obéit au principe de réversibilité, c’est-a-dire
 qu’on puisse démonter la reconstitution en cas d’erreur.

“Pour cette 
exposition à l’atelier d’Estienne, nous allons créer une exposition
 immersive dans un paysage utopique où le temps est en suspens, nous nous 
réapproprions les ruines témoignant d’un temps révolu afin de 
créer un paysage nouveau, où évoluerait une nouvelle civilisation, en 
quête de cohésion sociale et culturelle. Nous sommes particulièrement 
inspirés par les paysages en ruines qui représentent ce qui tombe (ruer, 
tomber, s’écrouler). Mais aussi ce qui reste.”

Fenêtre d’une autre époque
 dans le présent nostalgique, l’architecture fut longtemps comme le livre
 de l’humanité, la pierre disant le sens comme plus tard ce seront les 
livres imprimés qui diffuseront la parole et la pensée. On pouvait “lire la
 pierre”. La ruine, n’est pas seulement un objet qui reste mais un
 véritable discours, écho lancinant que la représentation reconduit. Le
 travail des archéologues est de préserver cette mémoire avec 
délicatesse et prudence, tandis que les artistes peuvent laisser libre 
cours à leur inspiration et utiliser les restes du temps comme des
 palimpsestes, chercher le meilleur de l’homme pour reconstituer un
monde idéal qui n’existerait que dans nos songes les plus tenaces.
 Mystique sacralisante, monumentalisation anachronique ou artificielle a
posteriori, on pourrait constater l’attachement a la valeur d’ancienneté, 
valeur qui fait plus intervenir l’affectivité que le jugement historien.
 Plus qu’une “image survivante”, la ruine est un morceau de réel
 qui n’a finalement jamais été ni un accomplissement ni un
 aboutissement dans l’absolu.

[Source : communiqué de presse]

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