Enfant de Kabylie, exilé en France dans les années 80 pour fuir la répression par les autorités algériennes de l’identité amazigh, Akli D aime la musique tout autant que les gens.
Depuis la sortie de son premier album Anefas Trankil en 1999, l’artiste nomade trace son bonhomme de chemin, de Paris à San Francisco, de l’Espagne à l’Allemagne, du désert malien aux montagnes kabyles, prêt à tous les voyages et toutes les aventures. Et rallie ainsi autour de lui non seulement les membres de la communauté amazighe, pour qui il est un porte-voix de leurs motions, mais aussi les amateurs internationaux de world music. Un troubadour des temps modernes ? Assurément ! Du genre à se retrouver autant dans les maîtres de la chanson kabyle, tels Idir ou Cheikh El Hasnaoui, que dans les grands noms du rock, version Bob Dylan ou Neil Young. Et à aimer marier ces influences pour nourrir son propre univers, à la fois poétique, intime et engagé.
Car qui mieux que lui, qui continue de se battre pour la reconnaissance et la dignité de son peuple, peut chanter avec justesse et sensibilité l’injustice, l’arrogance des puissants, la cruauté du quotidien ?
Depuis son fief parisien, un petit café où les « boeufs » entre musiciens de toutes origines vont souvent bon train, voilà près de vingt ans que cet insatiable curieux balade sa guitare et son banjo à la rencontre des autres et de leurs cultures.
Réalisé par Manu Chao, son deuxième album, Ma Yela, nous l’avait laissé quelque part entre Ménilmontant et Barcelone. Avec Paris-Hollywood, revoilà Akli D sur les routes du monde. Rythmes berbères, blues du sud, afro-folk… if par ici, arpège par là, dans ce troisième album, le baladin mélange les genres, s’attachant à être là où on ne l’attend pas. Et égrène ses contes élodiques en autant de touches personnelles ou colorées, moments croqués ans la vie, tantôt tristes, tantôt gais, malicieux ou amoureux, mordants ou doux-amer, chantés en kabyle ou en français. Avec toujours, en filigrane, la olonté tenace d’appeler par la musique au voyage, à la fraternité et à la paix.
Au final, douze « bouts de brousse » musicaux pleins de charme, débordant de sincérité, de vie et d’espoir, composés par Akli D et réalisés par son compère Philippe Eidel, autre chantre de l’éclectisme et du métissage ( réalisateur des disques d’Indochine, Khaled, compositeurs de musique de films, de la musique du Mahabharata de Petrer Brook, etc..) sous le regard de l’ingénieur du son Frank Redlich (Gainsbourg, Louis Chedid, la Tordue, Christophe,
Arthur H…). Embarquement immédiat.