Agatha – Théâtre de l’Épée de Bois-Cartoucherie
Un dialogue entre un frère et une sœur. Ils s’aiment, au-delà de l’amour fraternel qui conviendrait, au-delà des frontières de ce qui est possible, de ce qui est permis. Elle lui a demandé de la retrouver dans leur villa d’enfance afin de lui annoncer son irrémédiable décision de partir, loin de lui.
Une scène nous est « donnée à voir ». Elle durera un peu plus d’une heure. Il s’agira de se quitter pour toujours, sûrement, peut-être, ou peut-être pas. Mais se quitter malgré l’amour, l’amour fou et réciproque, cela oui. Et il semble que ce soit irrémédiable. Pour elle en tous cas, puisque c’est elle qui le quitte, lui. Mais elle le fait pourtant en lui criant son amour. Un cri, c’est bien de cela dont il s’agit. Le cri d’une séparation, d’une déchirure, celle de la mort d’une histoire. C’est ce cri que l’on entend entre les répliques, entre les lignes, dans le silence qui les entoure. Cette brûlure, cette blessure, en devenir. Un devenir rendu possible par une langue incontestablement singulière, qu’il faut « donner à entendre », venant acter la séparation, pour la remettre en question, s’y soumettre, ou lui désobéir. Un acte qui sert de passage d’une rive à une autre : celle du souvenir, et celle du présent. C’est entre ces deux rives, sur une eau trouble mais en perpétuel mouvement, que se situe, dans cette pièce, le théâtre de Marguerite Duras.
Bertrand Marcos
[Source texte : communiqué de presse]
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