Jacques Lipchitz – Maison Steinitz
Du 27 mai au 30 août, la première exposition est consacrée à l’une des figures majeures de l’art moderne : Jacques Lipchitz. Elle s’annonce comme l’un des temps forts de la Nocturne Rive Droite, le 8 juin 2011.
Jacques Lipchitz est né en Lithuanie à Druskieniki, en 1891. Il arrive à Paris en 1909 et commence ses études à l’Ecole des Beaux-Arts et à l’Académie Julian. De 1915 à 1925, il commence alors ses recherches sur le cubisme analytique et explore divers styles, guidé par son désir de « créer un art aussi pur que du cristal ». C’est en 1920 que se déroule sa première exposition personnelle à la galerie de l’Effort Moderne (Leonce Rosenberg). En 1941, il s’installe aux Etats-Unis, où il entame une seconde carrière, caractérisée par une création prolifique, avec une grande variété de thèmes et de styles, comme en témoignent ses dessins et ses sculptures.
Très influencé par l’art primitif dont il fut l’un des premiers collectionneurs au XXe siècle, Lipchitz, qui fut l’ami de Picasso et de Modigliani, est considéré comme l’un des pionniers de la sculpture contemporaine du XXème siècle. Parmi la trentaine d’œuvres présentées par la Maison Steinitz, certaines sont monumentales.
Les mythes revisités
Réalisés entre 1929 à 1972, ces sculptures et dessins puisent leur inspiration dans l’antiquité gréco-romaine et les scènes de l’Ancien Testament. C’est en revisitant les mythes anciens que Lipchitz exprime ses inquiétudes face à des époques tourmentées, face au déclin de l’Europe et à la montée du Nazisme.
En parallèle, les recherches dans le domaine de la psychanalyse ouvrent de nouvelles voies dans le domaine de la création. Le psychiatre Carl Gustav Jung (1875-1961) considérait que les mythes, les rêves et les psychopathologies en tant que reflets de l’inconscient ne pouvaient être compris qu’exprimés par la mythologie, l’art et la religion. C’est l’expression de ces archétypes prônés par Jung, que Lipchitz révèle dans son travail où s’entremêlent les iconographies de plusieurs religions. Et au-delà de l’image, ses œuvres en disent bien davantage que ce qu’elles représentent.
Parmi les pièces phares exposées par la Maison Steinitz, on s’attardera sur les sculptures, maquettes et dessins de David etGoliath (1933), La dernière étreinte (1971), ou encore les différentes variations autour de Notre Arbre de Vie (1972). Ces œuvres, qui font partie de ses derniers travaux, symbolisent le combat de l’humanité pour créer un monde meilleur.
La puissante inspiration de Jacques Lipchitz, capable de transcender les époques, la galerie Steinitz a voulu la mettre en scène en établissant une passerelle entre des œuvres d’art moderne et ses collections, où voisinent des sculptures de la Renaissance, des objets d’Extrême-Orient, des cabinets et créations du XIXe siècle, ainsi que du mobilier français et européen des XVIIe et XVIIIe siècles.
Les plus grands musées internationaux organisent régulièrement des expositions rendant hommage à l’œuvre de Lipchitz. On connaît également plusieurs créations réalisées pour des mécènes privés, comme le Docteur Barnes à Philadelphie, ou pour des espaces publics ou religieux en France, en Angleterre, en Italie…
Maison Steinitz
77, rue Saint Honoré
75008 Paris
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