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Anthony MacCall – Collège des Bernardins

28 février 2011
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L’artiste britannique Anthony McCall a choisi d’installer une oeuvre lumineuse de la série Solid light films dont la forme et le sens répondent à l’architecture gothique du Collège des Bernardins. Deux cônes de lumière, formés par le halo des projecteurs vidéo, dessinent sur le sol des figures qui, se déployant en un mouvement perpétuel, construisent dans l’espace une architecture immatérielle. Elle évoque un dialogue entre deux êtres qui semblent se transformer l’un l’autre selon la progression de leurs mouvements. Une forme elliptique se rétracte, puis s’étend sans cesse. Pendant les seize minutes du processus, quelque chose est en train de surgir, tandis qu’une autre figure disparaît puis réapparait à son tour, créant un échange entre les deux sources lumineuses, comme entre le visiteur et l’installation ou entre celle-ci et l’architecture gothique.

Pour paraphraser Anthony McCall, ces seize minutes de pur cinéma, seize minutes de pure sculpture proposent au visiteur l’expérience d’une immersion totale dans le spectacle captivant des interactions des volumes de lumière et de l’architecture, du matériel et de l’immatériel. L’oeuvre de McCall, inspirée du cinéma et de la performance, permet au visiteur d’assister à l’expansion d’un dessin et d’éprouver la puissance de ce simple motif qui, porté par la lumière, devient une géométrie structurant le vide apparent de la sacristie.

Les oeuvres de la série Solid light films sont d’assez simples projections dans le noir qui créent l’illusion de silhouettes en trois dimensions, où ellipses et vagues se répandent graduellement dans l’espace. Dans ce travail, l’artiste cherche à faire des films anti-narratifs et surtout à déconstruire le cinéma en réduisant le film à ses principaux composants : le temps et la lumière, en supprimant fauteuils, cabine et écran.

D’abord élaboré de façon traditionnelle avec un projecteur cinéma et de la pellicule, l’oeuvre d’Anthony McCall est désormais créée à l’aide des technologies numériques (ordinateur, logiciel et vidéoprojecteur puissant).

En 2003, il reprend son travail sur les films de « lumière solide » : « Je travaille toujours avec les mêmes principes formels mais le sens de [m]es idées a changé. Ainsi, dans les années 70, je suis persuadé que je concevais les problématiques concernant la durée comme uniquement inscrites dans le registre de l’esthétique. Aujourd’hui, elles semblent aussi liées à l’idée de mort. De nouveau, je suis très intéressé par l’idée de représenter le corps. Ces changements se reflètent dans le titre des films achevés ces dernières années : Breath (2004), You and I, Horizontal (2005), Between You and I (2006). »

Son travail explore aussi le décalage et les relations entre le film et les regardeurs, qui deviennent des participants lorsque les corps modifient de façon transitoire les formes projetées en les pénétrant.

Anthony MacCall

Du 3 février au 16 avril 2011
Du lundi au samedi : de 10h à 18h
Le dimanche et les jours fériés : de 14h à 18h

Entrée libre

Collège des Bernardins
20 rue de Poissy
75005 Paris
Métro : Maubert-Mutualité, Cardinal Lemoine (ligne 10), Jussieu (ligne 7)

www.collegedesbernardins.fr

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