À trois on y va – comédie dramatique de Jérôme Bonnell
À trois on y va De Jérôme Bonnell Avec Anaïs Demoustier, Félix Moati et Sophie Verbeeck Durée : 86 min. |
Sortie le 25 mars 2015 Charlotte et Micha sont jeunes et amoureux. Ils viennent de s’acheter une maison près de Lille pour y filer le parfait amour. Mais depuis quelques mois, Charlotte trompe Micha avec Mélodie… Sans rien soupçonner, se sentant toutefois un peu délaissé, Micha trompe Charlotte à son tour… mais avec Mélodie aussi ! Pour Mélodie, c’est le vertige. Complice du secret de chacun. Amoureuse des deux en même temps… [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=Dcn4Fij_-XA[/embedyt] Entretien avec Jérôme Bonnell Comment est née cette histoire ? L’idée de ce film sommeillait dans ma tête depuis une dizaine d’années. Un couple qui se tromperait avec la même personne, sans le savoir. Et c’est l’enthousiasme tenace de mon producteur Edouard Weil qui a déclenché l’écriture du scénario, à partir d’une histoire que je lui ai exposée en quelques mots. C’est alors en route et par surprise que le cœur du film m’a rattrapé. Cela se passe souvent ainsi : la profondeur du récit reste toujours en planque longtemps avant d’émerger petit à petit au fil de l’écriture, à travers des alibis, alors qu’elle est là depuis toujours, en nous, enfouie. Ici, ce qui me touchait le plus en construisant le scénario, était l’idée que deux A trois on y va lorgne du côté de la comédie. Le genre est-il assumé ? C’est probablement la pudeur qui donne des envies de comédie, de péripéties, de tous ces codes tellement plaisants et ludiques derrière lesquels on se cache volontiers. Mais si on est un peu honnête, on se laisse naturellement rattraper par une mélancolie qui ponctue le récit. Filmer quelqu’un qui ment crée toujours une tension. Ou une drôlerie. Ou les deux. Mais mentir à quelqu’un qu’on aime est une telle souffrance, que l’équilibre du film était précisément là. Ce qui existait très peu dans votre film précédent Le Temps de l’aventure semble être cette fois précisément ce qui vous préoccupe : la souffrance et la culpabilité qui découlent de l’infidélité… C’est en grande partie le sujet du film. Mais avoir un point de vue moral sur l’histoire ne m’intéresse pas. Je me fiche du bien et du mal. Surtout dans un film sur le mensonge amoureux. L’essentiel pour moi est d’accepter des personnages tels qu’ils se comportent. De les aimer tout le temps et malgré tout, de ne jamais les abandonner, ni les juger. Le film emprunte autant au vaudeville d’un côté – les quiproquos et les portes qui claquent – qu’à Marivaux de l’autre, où règne l’ambiguïté de la vérité des sentiments. D’ailleurs, le premier plan du film est une porte qui s’ouvre. Puis le mensonge est là, tout de suite. J’adore les personnages qui mentent au cinéma, c’est comme si je filmais un acteur qui joue un acteur – comme Emmanuelle Devos dans Le Temps de l’aventure. Cette petite mise en abîme, je la vis comme un hommage aux comédiens et à notre travail ensemble. Avec mon chef opérateur Pascal Lagriffoul, cet aspect théâtral des choses nous a d’autant plus donné envie, en contrepoint, d’emmener la caméra près des personnages, de faire un film physique, de corps et de visages, de « mentir » avec eux. Faire une avocate du personnage de Mélodie est loin d’être anodin… Avocat, c’est défendre sans toujours justifier, c’est parfois mentir quand on y est obligé, mais c’est aussi obéir aux valeurs morales de la justice et de la société. Des contradictions violentes qui sont à l’image de celles du monde. Un métier qui peut ressembler à celui d’acteur. Un métier où l’on s’exprime avec son corps, avec un texte – su ou improvisé – où l’on détourne sans cesse l’attention de certaines choses pour en souligner d’autres. Comme un geste d’artiste. Dans ma position de réalisateur, c’est à elle que je m’identifie de façon la plus immédiate, je me sens très complice de son « trac » d’avocate, écho même de l’émotivité qu’elle surmonte constamment dans son histoire secrète avec Charlotte ou Micha. Et puis un tribunal ressemble toujours à un théâtre. Du moins, il m’a paru intéressant de le filmer comme cela, un théâtre qui serait parfois même plus théâtral qu’un vrai théâtre, mais où la réalité rattrape tout. Et la justice, c’est aussi l’enjeu de la liberté, c’est la position d’être « jugé ». Elle est là comme le miroir immédiat du trio. Car pour Mélodie, Charlotte et Micha, le monde extérieur semble très peu exister. Quand il est évoqué, c’est pour sa violence qui, par contraste, accentue leur innocence. Etait-il important pour vous que les personnages de cette histoire soient jeunes ? Vouliez-vous donner au film une résonnance générationnelle ? Je voulais qu’on sente ces trois personnages à un point de bascule, au bord d’une vie future beaucoup plus mûre, plus dure, plus concrète. L’infidélité et le mensonge, avec des personnages plus âgés, auraient pris un relief bien moins innocent. Mélodie(Anaïs Demoustier) ment tout le temps, mais elle est constamment victime de ce mensonge. Elle est submergée. Elle n’est jamais perverse, seule la situation l’est. C’est elle qui ment le plus puisqu’elle sait le mensonge des autres. En parfaite alter ego du metteur en scène, elle tire les ficelles… [Source texte et visuel : dossier de presse] A découvrir sur Artistik Rezo: |
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