A tort et à raison – Théâtre Rive Gauche
Il a « la question » à laquelle Furtwängler n’a jamais su répondre clairement. Malgré tous les témoignages qui se succèdent et qui innocentent le grand artiste, le commandant Arnold est bien décidé à mettre à jour sa culpabilité, guidé par une voix bien plus forte que les ordres qu’il reçoit.
Ronald Harwood, respectant scrupuleusement la vérité historique nous conduit à travers les contradictions de deux hommes qui au lendemain de la seconde guerre mondiale confrontent leurs convictions sur le sens de l’Humanité, la Liberté, la Justice.
Un artiste est -il coupable s’il continue à exercer son métier au sein d’une dictature? Vérité et mensonge. Héroïsme et lâcheté. Petits arrangements avec sa conscience, ou réelle conviction? Ignorance réelle ou aveuglement délibéré , la peur , le courage, l’antisémitisme ordinaire, le pouvoir de l’art, l’art et le pouvoir…
Chaque question ouvre sur une question qui ouvre sur une autre puis sur une autre… pour pénétrer au fond du cœur d’un homme qui a dédié sa vie à l’art, envers et contre tout… A torts et à raisons.
Car tous les arguments que Furtwängler avancera pour sa défense sont contestables, si on ignore les intentions profondes qui l’ont fait agir et ne pas agir
Est-il possible, est-il nécessaire de prendre parti ? Le fallait-il alors ? Le faut-il aujourd’hui ?
Tard dans la nuit, toutes ces questions continueront à animer les conversations. Au matin, le spectateur se réveillera peut-être en s’interrogeant lui-même sur ses propres engagements, ses choix, le contexte politique dans lequel il vit et auquel il apporte son assentiment…
Mais pour David et Emmi, les deux jeunes allemands témoins de cet affrontement, rescapés de la guerre, juif et non-juif, il s’agira de construire l’avenir et de retrouver la paix, portés par leur amour pour la musique qui ne peut se séparer malgré tout d’une foi en l’être humain.
« Je ne reconnais en aucun homme d’autre signe de supériorité que la bonté, là où je la trouve, là est mon foyer » Ludwig van Beethoven, 17 juillet 1812.
Wilhelm Furtwängler, extraordinaire chef d’orchestre, adulé, inégalé, incontesté, célébré, s’érige comme le chantre de l’humanisme en musique, face à un homme ordinaire, Steve Arnold, qui ne connaît que la logique simple de l’humain à travers les faits qui révèlent l’insoutenable vérité de l’holocauste.
Va t-il faire plier les arguments philosophiques, artistiques et humanistes les plus sophistiqués de l’Artiste planétaire devant qui le monde s’inclinait ?
A tort et à raison
Une pièce de Ronald Harwood
Traduction française de Dominique Hollier
Mise en scène d’Odile Roire
Avec Wilhelm Furtwängler, Jean-Pol Dubois / Steve Arnold, Francis Lombrail, Helmuth Rode, Thomas Cousseau / Tamara Sachs, Odile Roire / David Wills, Guillaume Bienvenu, Emmi Straube et Jeanne Cremer
Lumières : Laurent Castaingt // Décors : Stéfanie Jarre
Son : Alexandre Lessertisseur // Costumes : Sylvie Pensa
A partir du 11 février 2013
Du mardi au samedi à 19h
Le dimanche à 17h30
Pour les 30 premières représentations exceptionnelles : tarif de 19€ par place.
Théâtre Rive Gauche
6, rue de la Gaité
75014 Paris
M° Edgar Quinet
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Les pièces à voir à Paris en février 2013
Articles liés
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...
“Les Imitatueurs” à retrouver au Théâtre des Deux Ânes
Tout le monde en prend pour son grade, à commencer par le couple Macron dans un sketch désormais culte, sans oublier Mélenchon, Le Pen, les médias (Laurent Ruquier & Léa Salamé, CNews…), le cinéma, la chanson française (Goldman, Sanson,...
La danseuse étoile Marie-Agnès Gillot dans “For Gods Only” au Théâtre du Rond Point
Le chorégraphe Olivier Dubois répond une nouvelle fois à l’appel du Sacre. Après l’opus conçu pour Germaine Acogny en 2014, il poursuit, avec For Gods Only, sa collection de Sacre(s) du printemps qu’il confie cette fois-ci à la danseuse...