À la recherche des œuvres disparues – Institut Giacometti
À la recherche des œuvres disparues , est une enquête sur les traces des sculptures perdues d’Alberto Giacometti de 1920 à 1935. Disparues ? Pas totalement. Car l’artiste a laissé de précieux témoignages documentés qui nous permettent aujourd’hui de présenter des œuvres méconnues et inédites à l’Institut Giacometti.
Vendues puis oubliées, perdues ou détruites, ces oeuvres dont le sort est souvent inconnu connaissent toutes leur propre histoire. Et si près d’un siècle nous sépare de cette période d’apprentissage et de recherche artistique du jeune Giacometti, la quête d’indices à travers les archives nous rappelle que ces créations précoces sont loin d’être oubliées.
Résultat d’une enquête originale sur les œuvres d’Alberto Giacometti dont on a perdu la trace, l’exposition met en lumière plus de soixante-dix œuvres – sculptures de référence, dessins, croquis inédits et photographies d’archives d’œuvres disparues de la période des années 1920-1935. Dans cette première période, Giacometti expérimente beaucoup et détruit plusieurs œuvres dont il conserve pourtant des traces. À l’occasion de cette exposition trois reconstitutions documentaires en trois dimensions ont été réalisées d’après photographies. Ces œuvres méconnues du grand public sont présentées en lien avec des œuvres de la même époque qui, elles, ont été conservées. La Femme qui marche, chef d’oeuvre de la période surréaliste est présentée à coté de la reconstitution de l’œuvre Mannequin dont elle est issue. L’Oiseau Silence – version à l’échelle humaine d’une Cage surréaliste – a été exposée une seule fois avant de disparaître. Un bas-relief perdu lors du divorce des époux Rivière sera présenté pour la première fois. Ces œuvres, méconnues du public et présentées aujourd’hui dans cette exposition, sont l’aboutissement de recherches réalisées grâce au riche fonds documentaire de la Fondation Giacometti.
Extrait du catalogue d’exposition – Michèle Kieffer
“Au fil des nombreux entretiens donnés principalement à partir des années 1950, Alberto Giacometti s’est créé un personnage mythique d’éternel insatisfait, en proie à un drame existentiel quotidien. De cette figure participe un geste, celui de la destruction de l’œuvre, visant à faire tabula rasa quand l’impasse créative devient insurmontable.
La légende veut ainsi que Giacometti, hanté par le doute, détruisait ses œuvres au fur et à mesure qu’il les réalisait. Seule une sélection restreinte aurait ainsi pu lui être arrachée des mains. or, si les témoignages de ses proches confirment que l’artiste vivait une insatisfaction permanente, l’examen minutieux des archives montre cependant qu’il était loin de détruire systématiquement ses œuvres.
De plus, dans les récits qu’il livre à ses proches et aux journalistes, il fait surtout référence à sa carrière d’après-guerre, alors que notre étude montre que la disparition des œuvres est un phénomène plus courant dans les années 1920 et au début des années 1930. enfin, l’analyse deces années permet en outre de constater que la destruction volontaire est en réalité rarement la seule explication de leur perte. nous sommes ainsi face à une typologie variée et complexe d’œuvres « disparues » et pas toujours de la main de Giacometti, loin s’en faut.”
[Source : communiqué de presse]
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