7e édition du festival Move sur le thème “Corps indisciplinés / Merveilleux démons”
Cette septième édition de Move prend pour thème le corps indiscipliné et explore comment la mise en scène d’un corps sexuel ou sensuel, provoquant le désir ou jouant d’ambiguïtés vient questionner le rapport souvent trop policé aux institutions, aux règles établies ou aux normes culturelles, à ce qui pourrait être entendu comme une forme de domestication imposée par la vie en société.
Consacré en majorité à la création féminine, le festival évoque comme point d’entrée la figure de “l’hystérique” au XIXe siècle, qualifiée de “merveilleux démon” par l’autrice Hélène Cixous. Elle apparaît comme une force de résistance soulignant la puissance de la création et révélant le rejet des catégorisations, la perte de contrôle, l’imprévisible comme espace de potentiels à explorer.
L’installation d’Alexandra Bachzetsis, 2020 : Obscene, examine la mise en scène du corps excessif et sa consommation par le regard désirant. La question du subversif est explorée en mettant au premier plan l’excès, le désir et les stéréotypes sexuels tout en maintenant une dimension ludique.
Lara Dâmaso s’intéresse au potentiel expressif, politique et thérapeutique de la voix. L’artiste établit un lien vibratoire puissant avec les capacités corporelles et tente de dépasser les structures de pouvoir qui ordinairement disciplinent la voix. Elle performe dans un espace évoquant une féminité sauvage constitué de pans de tissus colorés évanescents.
Dorota Gawęda et Eglė Kulbokaitė s’inspirent dans leur travail d’écrits théoriques et fictionnels féministes. Leur installation évoque un boudoir, symbole de l’espace clos, secret et replié de l’intimité féminine qui a été déconstruit, reconfigurant un lieu empreint de fantasmes autour de la sexualité féminine.
Marijke De Roover présente un nouveau film prenant la forme d’une comédie musicale d’horreur qui détourne les codes de la pornographie. Elle nous plonge dans les procès de sorcières et la brutalité exercée contre les femmes qui déviaient des normes sociétales au début de l’Europe moderne.
Natasza Gerlach envisage, quant à elle, son travail comme un laboratoire d’empathie. Elle nous invite à repenser l’état de nos relations et à inventer des espaces de réconciliation.
Sophie Jung utilise l’humour, le burlesque, l’absurde et la honte mais aussi le rythme et le chant dans ses performances. Elle propose un chant spécifique constitué de plusieurs trames vocales intervenant devant des œuvres de la collection du Musée national d’art moderne dans un dialogue empreint d’humour et d’irrévérence.
En clôture du festival, Gay Guerrilla de Gerard & Kelly explore l’héritage de Julius Eastman, compositeur afro-américain queer décédé en 1990, à travers une installation et une performance, canalisant cette voix singulière et mettant en lumière luttes sexuelle et politique.
Caroline Ferreira
Cheffe du service manifestations, art et société
Département culture et création
Retrouvez toute la programmation de Move 2023 en détail ici
[Source : communiqué de presse]
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