0 Shares 3726 Views

Dem 189 : “Utiliser l’alphabet cyrillique, c’est libérateur”

15 octobre 2014
3726 Vues
dem189

Exposition Mécanique animale

Œuvres Dem189

Du 13 au 25 octobre 2014
Du mardi au samedi de 10h à 19h30
Le dimanche de 14h à 18h30 et sur rendez-vous

Vernissage le lundi 13 octobre à partir de 18h

mmartproject
C/O Espace Modem
25, rue Yves Toudic
75010 Paris

M° Jacques Bonsergent

www.mmartproject.com

Avec Lek, vous avez aussi participé à l’aventure du Mausolée

Oui, je suis l’un des rares à y être retourné régulièrement, pendant deux ou trois mois. C’était un endroit intéressant, parce que très spécial. J’aimais particulièrement peindre dans les pièces sombres, voire noires. Le livre n’était pas encore en projet. J’aimais imaginer les gens se balader avec une lampe torche. Mais il y avait quelque chose d’assez angoissant, une vie étrange. Je peins toujours en musique. Parfois, j’avais vraiment impression que quelqu’un était derrière moi… C’était un endroit fabuleux, mais oppressant, quand on n’en pouvait plus, on allait peindre dehors. J’ai ensuite participé à la première expérience au Palais de Tokyo. Je suis parti le lendemain en Australie et je ne suis jamais revenu…

L’architecture compte pour vous ?

Quelques artistes du graffiti étaient déjà inspirés par cette dimension, notamment Delta (Boris Tellegen), que j’admirais beaucoup. De mon côté, c’est venu à mi-chemin. Au début, comme tous les autres graffeurs, j’étais inspiré de manière consanguine par tout ce qui se faisait dans le milieu. Au bout d’un moment, j’ai regardé à l’extérieur. Je suis revenu alors sur ce qui m’avait intéressé dans le dessin quand j’étais petit, dont toutes les bandes dessinées qui m’étaient interdites quand j’étais petit et que je lisais quand même, comme Moebius. J’ai travaillé avec plus de finesse, moins comme du graffiti américain et davantage comme quelque chose de personnel, issu de ma culture française.

dem189_organ_doners_002bdLa bande dessinée a influencé votre rapport à la couleur ?

En fait, longtemps, la couleur m’a ennuyé plus qu’autre chose. Je faisais des pièces avec très peu de couleurs, même dans le graffiti. Ce qui m’intéressait, c’était le dessin au trait. J’ai commencé à passer à autre chose en collaborant avec Seth, que j’ai rencontré en 2003. Il développait une technique très fine par rapport à ses personnages, alors que j’avais encore un trait très gras, venu du graffiti.

Comment a débuté le travail d’atelier ?

J’ai commencé en 2006 ou 2007, je commençais un peu à m’ennuyer, à voir que je mettais trop de limites dans mon travail. Je me suis dit que je pourrais faire sur toile ce que je ne faisais pas sur mur. Cela m’a aidé à faire tomber toutes les barrières, les règles, dans le graffiti, et à faire un peu ce que je voulais. J’ai réadapté mon trait, réappris à peindre, d’une certaine façon. Et à avoir le plus d’outils possible à ma disposition pour faire tout ce que je voulais, autant sur mur que sur papier, sans limite…

mecaniqueanimaleParmi ces outils, vous restez fidèle à la bombe, tout en expérimentant d’autres techniques…

Oui, mais je peux faire des murs au rouleau ou au pinceau, je n’ai pas de problème avec ça. Je suis allé au Brésil. Là, ils n’ont pas d’argent, et aucun complexe à utiliser le rouleau. Ils ont raison. Si tu as accès à une bombe, c’est plus rapide, plus précis, il y a des années d’expérience derrière, c’est vrai. Pour l’exposition, j’ai utilisé un aérographe pour la première fois.

D’autres projets ?

À Melbourne, où je vis, je peins beaucoup dans les systèmes de drainage. Il m’y est arrivé quelques petites aventures, comme d’être emporté par les flots – on apprend ! J’aime bien aller peindre dans des lieux où les gens ne vont pas forcément aller. Je m’y sens à l’aise, je me fais un peu flipper aussi… Il y a des rats, des animaux étranges… J’aime l’intimité de ce genre de lieu. C’est comme un jardin secret…

Propos recueillis par Sophie Pujas

À découvrir sur Artistik Rezo :
La présentation de l’exposition Mécanique animale de DEM 189

[Dem189, Spacamundo ; Dem189, Anubis, 2014, acrylique, aérographe, bombe de peinture, fusain sur lin, 130×90 cm ; Lek et Dem189, French Kiss, collection Nicolas Laugero Lasserre ; Dem189, Organ doners ; Dem189, Mécanique animale]

Articles liés

“Tant pis c’est moi” à La Scala
Agenda
67 vues

“Tant pis c’est moi” à La Scala

Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...

“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
Agenda
84 vues

“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête

C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Agenda
107 vues

“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée

Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...