Andres Serrano – Cuba – galerie Yvon Lambert
Cette série du célèbre photographe américain, né en 1950 à New York, a vu le jour en mai 2012. C’est la date à laquelle il se rend pour la première fois dans ce pays, celui où sa mère a grandi (elle n’y est pas née mais y a passé son enfance et sa jeunesse) et avec lequel il entretient des rapports complexes : l’espagnol est ainsi sa langue maternelle, il en a intégré la culture et l’état d’esprit, tout en ayant une méconnaissance de ce pays, de sa condition politique ou de son histoire.
C’est donc avec un regard neuf, sans aucun a priori ni idées préconçues, qu’il profite d’une invitation à la Biennale de la Havane pour découvrir Cuba dans le but d’y réaliser un important travail in situ. Il s’installe alors au Central Havana, hôtel au passé prestigieux réservé par le directeur de la Biennale tandis que ses assistants (dont Esteban Mauchi en charge de l’impression de ses clichés depuis plus de 20 ans) prennent possession d’une maison d’hôtes dont le salon sera très rapidement transformé en studio photo. Bientôt, grâce à de précieux assistants locaux, tout ce que la Havane compte d’intellectuels, artistes, musiciens, écrivains mais aussi de modestes inconnus défilent dans le salon afin d’être photographiés. Il ne se contente pas évidemment de portraits en studio et va à la rencontre des habitants et de la ville pour des prises de vues extérieures au flash.
Enrique Rottenberg, photographe israëlien et ami qui a vécu à Cuba de nombreuses années lui fait découvrir les maisons coloniales qui deviennent alors un sujet à part entière pour l’artiste. Bientôt, le photographe vient à manquer de temps et prolonge son séjour d’un mois avec la ferme attention d’y revenir. Ce qu’il fera six semaines plus tard sous la forme d’un road trip de dix jours à travers le pays : «Je voulais conquérir, découvrir et embrasser Cuba qui est devenu ma maison, mon atelier, ma famille et ma muse. Cuba m’a inspiré et m’a interpellé d’une manière dont je n’aurai pu me douter. J’ai attendu toute une vie pour voir Cuba et maintenant je veux tout voir de ce pays.»
La série présentée à l’occasion de son exposition à Paris est une sélection parmi des centaines de clichés qui donnent à voir un regard reflétant la découverte et l’appropriation d’un pays qui nous apparaît ainsi avec une étrange familiarité.
Andres Serrano
Issue d’une famille d’origine hondurienne et afro-cubaine, Andres Serrano est né en 1950 à New York où il vit et travaille. Après des études à la Brooklyn Museum Art School de 1967 à 1969, il exerce dans un premier temps le métier d’assistant Directeur artistique dans la publicité. Il réalise sa première oeuvre en 1983 influencée par le Surréalisme et le mouvement Dada où apparaissent déjà les thèmes qu’il développera par la suite dans son oeuvre : iconographie religieuse, cadavres d’animaux, fascination pour la chair et le sang. Le sang est pour l’artiste le symbole de la passion et de la violence, du drame et de la spititualité, des pratiques politiques et sexuelles qu’il déclinera ensuite avec l’utilisation de l’usine, du lait et du sperme. Les séries Body fluids et Immersions réalisées entre 1985 et 1990 sont particulièrement représentatives de ce travail.
Par la suite, après les nombreux débats et scandales provoqués par le Piss Christ, Serrano s’orientera vers le portrait à travers des séries de différents groupes sociaux : Nomads en 1990 représentant des sans-abris, Budapest Serie en 1992 et History of Sex en 1997 sans oublier Klan Serie en 1990 et The Morgue en 1992…
Andres Serrano a bénéficié de nombreuses expositions monographiques (séléction) : Paula Cooper Gallery, New York, US ; Photology, Milan, IT; 5e Festival du film documentaire de Thessalonique, GR; MEO Contemporary Art Collection, Budapest, RO; Saatchi Gallery, Londres, UK ; Barbican Art Center, Londres, UK ; Galerie Yvon Lambert, Paris, FR et New York, US ; Bergen Art Society, Bergen, NO (exposition itinérante ensuite montrée au Helsinski City Art Museum, FI; Ciurlionis National Museum of Art, Kaunas, LT; Ludwig Foundation, Aachen, DE; Barbican Art Center, Londres, UK …); Horsens Museum of Modern Art, en coopération avec le Groninger Museum, NL; National Gallery of Victoria, Melbourne, AU ; Museum of Contemporary Art, Zagreb, HR ; Mokka, Reykjavik, IS ; Center for the Fine Arts, Miami, US ; Contemporary Arts Museum, Houston, US ; Museum of Contemporary Art, Chicago, US ; Institute of Contemporary Art, Amsterdam, NL …
Ses oeuvres sont présentes dans les collections permanentes de nombreuses collections publiques (séléction) : Whitney Museum of Contemporary Art, New York, US ; The Museum of Contemporary Art, New York, US; Museum of Contemporary Art, Chicago, US; Institute of Contemporary Art, Boston, US; Modern Art Museum, Forth Worth, US; Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid ; Museum of Contemprary Arts / MAC’s – Grand Hornu, BE; Institute of Contemporary Art, Amsterdam, NL; CAPC Musée d’Art Contemporain, Bordeaux, FR; National Gallery of Australia, Canberra, AU ; Israel Musuem, Jerusalem, IL …
Andres Serrano – Cuba
Du 28 novembre 2013 au 16 janvier 2014
Du mardi au vendredi de 10h à 13h et de 14h30 à 19h
Le samedi de 10h à 19h
Galerie Yvon Lambert
108, rue Vieille du Temple
75003 Paris
M° Filles du Calvaire
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...