Vente succession Jacques Carelman – Artprecium
Le 12 octobre prochain elle dispersera, sous le marteau de Lucas Tavel, les œuvres provenant de la succession de l’artiste. Orchestrée en deux vacations, cette vente présentera 450 créations emblématiques réalisées par ce pataphysicien, membre fondateur de l’OuPeinPo et auteur du célèbre Catalogue d’Objets Introuvables.
L’exposition qui aura lieu du 9 au 11 octobre à la galerie 24 Beaubourg, retracera le parcours protéiforme de cet artiste, en dévoilant pour la première fois l’ensemble le plus complet de l’oeuvre de Carelman. Des premières huiles sur toile aux travaux d’illustration, en passant par les incroyables sculptures-machines et autres objets insolites, c’est toute l’essence rêveuse et surréaliste de l’artiste qui se trouve réunie pour de cette vente.
En 60 ans de carrière, Jacques Carelman (1929–2012) a bâti une oeuvre prolifique qu’il a toute sa vie tenue l’écart du marché. Disparu en mars 2012, la Maison Artprecium lui rend hommage, à travers une vente inédite qui proposera au catalogue 450 pièces provenant de la collection de l’artiste.
Articulée en six chapitres, la première vacation débutera le samedi 12 octobre à 11h en salle VV et sera consacrée à l’oeuvre graphique de Carelman réalisée entre 1949 et 2000. Près de 40 tableaux des années 50 et 200 dessins encres, gouaches et aquarelles seront dévoilés.
Vont s’en suivre 150 projets et réalisations de décors de théâtre ainsi que de nombreux collages et illustrations réalisés, notamment, pour les Exercices de Style de Raymond Queneau ou encore La Fontaine.
La vacation de l’après-midi débutera à 14h et mettra à l’honneur les machines fantastiques et Objets Introuvables, considérés comme la clé de voûte du travail de Carelman.
Objets introuvables
En proposant à la vente l’intégralité des prototypes et dessins de Carelman publiés dans son Catalogue d’Objets Introuvables, Artprecium réussi un véritable coup d’éclat.
L’ouvrage, publié en 1969, est une parodie du catalogue de vente par correspondance Manufrance. Il rassemble 400 créations d’objets de la vie quotidienne, détournés de leur fonction initiale par l’artiste jusqu’à l’absurde. Par ce biais, Carelman ridiculisent ainsi les objets usuels pour mieux dénoncer la perversion de la société de consommation.
L’ensemble de ses recherches fera l’objet d’une exposition au musée des Arts Décoratifs de Paris en 1972 pour laquelle il présentera ses dessins et une dizaine de prototypes d’objets.
Parmi les inventions les plus loufoques et emblématiques de la vente, l’attention se porte sur La Bicyclette à Neige estimée à 400€, le Tandem Divergeant estimé à 600€ ou encore la cafetière pour masochiste en céramique rouge émaillée estimée à 60€.
Machines fantastiques
En 1975 le commissaire d’exposition Harald Szeemann commande à Jacques Carelman la fabrication d’objets issus d’oeuvres littéraires d’Alfred Jarry et de Raymond Roussel. Elles seront présentées lors de l’exposition « Les Machines célibataires » qui se déroulera dans plusieurs capitales européennes.
A cette occasion, Carelman réalise La Hie et Le Diamant, décrites dans l’ouvrage Locus Solus de Roussel ainsi que la machine à inspirer l’amour, d’après l’oeuvre Le Surmâle d’Alfred Jarry.
L’ensemble de ses installations muséales figurent parmi les lots-phares de la vente du 12 octobre. Parmi elles, Le Diamant décrit par Roussel dans le chapitre III de Locus Solus a scrupuleusement été réalisé et restitue le goût de l’auteur pour le carnaval et le théâtre de foire. Estimée entre 8’000€ et 10’000€,, cette installation convoitée a été exposée en février dernier au Palais de Tokyo, dans le cadre des « Soleils d’Hivers » consacré à Raymond Roussel.
Le Goût de l’absurde
Selon l’un des experts de la vente : « Parler de Carelman c’est croiser et évoquer Raymond Queneau, Boris Vian, Eugène Ionesco, Fernando Arrabal, Harald Szeeman, René Clair, Raymond Roussel, Alfred Jarry, Jean Ferry, Alphonse Allais, Paul-Émile Victor Tristan Tzara et tant d’autres… Dans ce bouillon de culture avec un grand C, on frôle Marcel Duchamp, Max Ernst, Joan Miró et André Breton.
Du dadaïsme on retiendra l’amour des machines et des machineries ainsi que le détournement. L’objet devient dérangeant, il n’est plus à sa place, il remet en question. Le doute s’insinue sur sa qualité, son intérêt et sa légitimité et conduit à une désintégration de la vision du monde qui peut s’avérer fructueuse pour l’esprit. »
Artprecium
5, avenue d’Eylau
75116 Paris
Commissaire Priseur : Lucas TAVEL
Exposition les 9, 10 & 11 octobre 2013
Au 24, rue Beaubourg – 75003 Paris
Vente le samedi 12 octobre à 11h & 14h
A la Salle VV – 3 rue Rossini – 75009 Paris
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