Hervé Fischer – galerie ECI
« Tel un primitif, je peins les icônes de l’âge du numérique émergeant. Ce sera une peinture joyeuse, sociologique, interrogative et critique » écrit Hervé Fischer.
Nouveau naturalisme
« Notre esthétique est devenue quantitative. Aujourd’hui, Cézanne ne peindrait plus La Montagne Sainte-Victoire, mais des variations boursières : la planète est devenue financière. Je peins les jeux des spéculateurs et les reliefs des montagnes d’actions, d’or et d’argent qui nous entourent. Claude Monet ne peindrait plus Les Nymphéas, mais les trous d’ozone au-dessus des pôles. Les cubistes peindraient le code binaire de notre nouvelle nature. Mondrian peindrait des zigzags de nos statistiques et de nos crises. Notre conscience de la nature est devenue écologique, globale, savante, éthique et politique. »
Fauvisme digital
Et qu’en est-il des codes chromatiques ?
La couleur se délocalise, sous la pression internationale. Et les couleurs de nos écrans cathodiques nous bombardent d’électrons. Le primitivisme chromatique des espaces virtuels et de l’imagerie scientifique est libre de tout réalisme, comme les couleurs des vitraux de nos cathédrales.
La couleur est devenue laïque, certes, mais il ne faut pas en sous-estimer la symbolique signalétique, publicitaire et marchande, ni la magie de séduction. Ce sont les couleurs des hommes qui croient désormais en leur pouvoir créateur et qui colorent eux-mêmes le monde.
« Le fauvisme digital n’a rien d’anarchiste », c’est ce que démontre Hervé Fischer, à travers la trentaine de toiles qui seront exposées à partir du 30 mars à la galerie ECI.
« Nous aimons les couleurs euphoriques du marchand de glaces : saturées et sucrées. C’est cela, le fauvisme actuel : cathodique et alimentaire. Nos yeux salivent les couleurs acidulées. Le monde se regarde et se mange en fausses couleurs. »
A propos d’Hervé Fischer
Né en 1941 en France, Hervé Fischer est artiste-philosophe multimedia. Fondateur de l’art sociologique (1971). Il participe à la Biennale de Venise (1976), à la Biennale de Sao Paulo (1981) et la Documenta 7 de Kassel (1982).
Pionner des arts numériques au Québec dès 1984, il opère un « retour paradoxal à la peinture » en 1999, il a aussi lancé le tweet art en 2011, créant sur twitter quelque 600 imagettes synthétiques. Plusieurs de ses oeuvres sont entrées dans les collections du Centre Georges Pompidou, ainsi que dans plusieurs collections publiques internationales,
Auteur de nombreux ouvrages sur l’art et les technologies numériques, il a notamment publié l’Avenir de l’Art, qui en est aujourd’hui à sa 3ème réédition.
Après une rétrospective au musée de Céret, en 2011, deux expositions lui ont été consacrées à Paris en mars et en novembre 2012.
Cette nouvelle exposition réunit une trentaine de ses oeuvres les plus récentes.
Hervé Fischer
Du 30 mars au 30 juin 2013
Vernissage autour d’un brunch le 30 mars à 11h
Galerie ECI
32 avenue Matignon
75008 Paris
[Visuel : Hervé Fischer, Le marchand de glaces, 2012, acrylique sur toile, 114x162cm]
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