De l’Allemagne – De Friedrich à Beckmann – musée du Louvre
Elle replace la création artistique et les artistes, de Caspar David Friedrich à Paul Klee, de Philipp Otto Runge à Otto Dix, dans le contexte intellectuel de leur création et les confrontent aux écrits des grands penseurs au premier rang desquels figure Goethe.
De la fin du XVIIIe siècle à la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’histoire allemande est marquée par la constitution difficile de son unité politique dans le cadre de l’Europe des nations qui se met alors en place.
Multiconfessionnelle, marquée par une discontinuité géographique, par un flottement dans ses frontières, par des contextes politiques et culturels très différents, voire antagonistes, l’Allemagne doit faire émerger l’unité sousjacente à l’ensemble des Allemands, de la Bavière à la Baltique, de la Rhénanie à la Prusse. La notion de « Kultur », concept hérité de la philosophie des Lumières, est apparue comme la plus susceptible de constituer le terreau sur lequel inventer une tradition allemande moderne.
Si l’occupation napoléonienne a pu favoriser la prise de conscience de cette unité, fournissant l’arrière-plan politique aux premières expérimentations romantiques, la montée du nazisme, à l’autre bout du parcours chronologique, a mis en évidence la dimension tragique de ce concept, sans pour autant réussir à l’anéantir.
L’exposition analyse la façon dont les beaux-arts, du romantisme à la Nouvelle Objectivité, ont pu participer à ce mouvement d’une grande liberté de composition et d’invention, toujours avide de réinventer une tradition allemande.
Au programme :
L’exposition se déroulera en trois mouvements :
Apollinien et dionysiaque
Placée sous les auspices de Goethe et de Nietzsche, cette section montrera le désir récurrent, chez les artistes, d’un ailleurs temporel et géographique, entre une Italie où se développent, avec les Nazaréens, puis les Deutsch-Römer (Hans von Marées en particulier), les fondements d’un art qui se veut allemand et moderne et une Grèce rêvée, patrie des arts, prise entre pureté classique et déchaînement vital. Cette section présentera des œuvres de Gottlieb Schick, des Nazaréens, de Moritz von Schwind, de Caspar David Friedrich, Friedrich Schinkel, Arnold Böcklin, Hans von Marées, Franz von Stuck, Max Beckmann….
Le paysage comme histoire de Caspar David Friedrich à George Grosz
Placée sous les auspices de la théorie morphologique de Goethe et de ses écrits sur la peinture de paysage, cette section montrera comment le romantisme a tenté d’ériger la peinture de paysage comme peinture d’histoire (en partie contre les hiérarchies classiques françaises), en rompant avec le paysage composé héroïque où l’homme domine encore (demeure le centre) et en faisant de la nature le protagoniste principal. Elle exposera des œuvres de Jacob Philip Hackert, Joseph Anton Koch, Carl Gustav Carus, Philip Otto Runge, Paul Klee, Otto Dix, Franz Radziwill, George Grosz… une grande salle sera bien évidemment consacrée à Caspar David Friedrich.
Ecce Homo. Humain/Inhumain
La section s’ouvrira avec la fameuse Forge de Menzel, image héroïsée d’hommes au travail, les nouveaux cyclopes, à l’aube de l’unité sous l’égide de la Prusse. Puis envisagera le traumatisme suscité et par la première guerre mondiale et par la révolution de 1919, qui signèrent de façon tragique l’échec de l’unité de la communauté, jusqu’à l’avènement du nazisme et l’exposition des « Artistes dégénérés » en 1937. Elle se concentrera sur l’articulation entre la notion de culture (qui a construit l’identité allemande) et barbarie. Elle montrera la façon dont les peintres ont répondu à l’idéologie. A travers la tension entre les représentations de l’individu et de la masse, entre le particulier et le type, entre la singularité individuelle des visages de l’homme et les canons d’une beauté pseudo-classiques, c’est la question de l’humain et de la souffrance comme révélatrice de l’humain qui est posée. D’où la vogue du thème de l’Ecce homo. La section exposera des œuvres de Adolphe Menzel, Lovis Corinth, Otto Dix, George Grosz, Max Beckmann, Christian Schad…
L’exposition, qui s’inscrit dans le cadre de la commémoration du traité d’amitié franco-allemande de l’Elysée signé en 1963 par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, bénéficie de prêts exceptionnels de très nombreux musées allemands, mais aussi des autres pays d’Europe, particulièrement russes, et américains. Elle sera, en outre, introduite par une œuvre inédite d’Anselm Kiefer installée dans la rotonde d’entrée. L’œuvre d’Anselm Kiefer a bénéficié du soutien de la Galerie Thaddaeus Ropac.
De l’Allemagne
Du 28 mars au 24 juin 2013
Tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 17h45, les mercredi et vendredi jusqu’à 21h45
Billet spécifique pour l’exposition De l’Allemagne : 12 euros
Billet jumelé (collections permanentes + exposition De l’Allemagne) : 15 euros avant 18h, 12 euros après 18h les mercredi et vendredi
Accès libre pour les moins de 18 ans, les chômeurs, les titulaires des cartes Louvre jeunes, Louvre enseignants, Louvre professionnels, Louvre étudiants partenaires ou de la carte Amis du Louvre.
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Cinéma autour de l’exposition
– Conférences, rencontres, colloques autour de l’exposition
Musée du Louvre
Hall Napoléon
75058 Paris
M° Palais Royal – Musée du Louvre
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