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Du mythe à l’Histoire. Les fantômes de la nuit – auditorium du Louvre

22 mars 2013
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Visuel_Petzold

À travers une carte blanche à Christian Petzold et des films majeurs ayant puisé aux sources des mythes, des arts et de la pensée germaniques, ce cycle s’attache à souligner l’apport des cinéastes allemands à l’élaboration – parfois prophétique – d’une identité et d’une Histoire qui se devaient d’être renouvelées.

Carte blanche à Christian Petzold

Héritier de Fassbinder et de Wenders, chef de file de « l’école de Berlin », Christian Petzold a remporté l’Ours d’argent du meilleur réalisateur au 62e Festival  international du film de Berlin pour son film Barbara. À travers ses portraits de personnages en quête de sens, le cinéaste ne cesse de questionner les notions d’identité et d’Histoire, qu’il considère comme « un espace habité par des gens ». « Nous, les Allemands, racontons toujours la réalité à travers les mythes, les légendes, ce qui se passe dans les forêts allemandes… »

Au programme :

Le jeudi 2 mai à 19h
Entretien de Christian Petzold avec Pierre Gras, journaliste et écrivain. Suivi de la projection de : Fantômes (Gespenster) de Christian Petzold
Franco-germanique, 2004-2005, 85 min., vostfr

Françoise ne peut s’empêcher de revenir régulièrement à Berlin. Elle est à la recherche de sa fille qui y a été enlevée il y a des années et qui est portée disparue depuis. Pierre, le mari de Françoise, est arrivé de Paris pour être à ses côtés. Nina, une très jeune femme étrangement forte pour quelqu’un de perdu, a fait la connaissance de Toni, rebelle imprévisible et enflammée, voleuse qui se sert du monde et des gens, qui vit au jour le jour et cherche une complice. Elles sont proches l’une de l’autre pour un bref moment, un instant de bonheur. Lors de ses déplacements dans la ville, Françoise fait la rencontre de Nina. Elle pense avoir retrouvé sa fille … « Les fantômes sont des apparences qui ne veulent pas disparaître totalement, car ils n’acceptent pas d’être morts », Christian Petzold.

Le samedi 4 mai à 15h
Film présenté par Christian Petzold : Nosferatu le vampire (Nosferatu, Eine Symphonie des Grauens) de Friedrich Wilhelm Murnau
Allemagne, 1922, 72 min., vostfr

Vers 1830, un jeune agent immobilier doit se rendre pour affaires au château du comte Orlock dans les Carpates. Il laisse derrière lui sa jeune femme éplorée…« Et quand il eut dépassé le pont, les fantômes vinrent à sa rencontre… » S’inspirant du roman de Bram Stocker, Nosferatu est, selon Jacques Lourcelles, « un poème métaphysique dans lequel les forces de la mort ont vocation – une vocation inexorable – d’attirer à elles, d’aspirer, d’absorber les forces de vie ». La présence imposante de la nature et la polyphonie qui y sont à l’oeuvre « témoignent d’une conception du cinéma comme art total qui ne cessera de s’amplifier à travers toute
l’oeuvre de Murnau ».

Le dimanche 5 mai à 15h
Nosferatu, fantôme de la nuit (Nosferatu, Phantom der Nacht) de Werner Herzog
Franco-germanique, 1978, 105 min., vostfr

Empruntant au film de Murnau son titre et plusieurs séquences, ce remake de Werner Herzog lui rend hommage en en soulignant le caractère symbolique et prémonitoire.
Nosferatu installant la peste brune en Allemagne devient, selon Werner Herzog, «prophète de changement dans un monde bourgeois qui doit changer ».

Le dimanche 26 mai à 15h
Les Nibelungen de Fritz Lang
Allemagne, 1924, 144 min. et 126 min.

Version révisée et complétée en 2010. Restauration réalisée par la fondation Murnau à partir des 18 copies d’époque, version finale recolorisée. Musique originelle de Gottfried Huppertz (Orchestre symphonique du Hessischer Rundfunk. Franck Strobel, direction). S’inspirant davantage de la légende germanique que de l’oeuvre de Wagner, ce diptyque révèle le talent de Fritz Lang qui se livre dans ce film à des recherches esthétiques fouillées. « La véritable Allemagne, écrit Lotte Eisner dans L’Écran démoniaque, préfère tout naturellement la pénombre à la lumière. Dans son Déclin de l’Occident, manifeste très révélateur de la Weltanschauung allemande, Oswald Spengler exalte la brume, l’énigmatique clairobscur, le kolossal et la solitude infinie. Le Walhall germanique – symbole de l’effrayante solitude – est envahi d’une grisaille où règnent des héros insociables et des dieux hostiles. »

Siegfried (144 min.)

Siegfried devient invulnérable en se baignant dans le sang du dragon qu’il a tué. Il désire épouser Kriemhild, princesse des Burgondes.

Entr’acte (30 min.)

La Vengeance de Kriemhild (126 min.)
Après la mort de Siegfried, Kriemhild épouse Attila, le roi des Huns.

Electron(s) libre(s)

Le dimanche 9 juin à 16h
Faust de Friedrich Wilhelm Murnau
Allemagne, 1926, 116 min., muet

L’archange de Lumière promet la Terre à Méphisto s’il réussit à étouffer l’étincelle divine dans l’âme de Faust. « Dernier film allemand de Murnau, Faust mêle, selon Joël Magny, des influences picturales précises, les grands thèmes du romantisme allemand et de l’expressionnisme et les préoccupations tant thématiques qu’esthétiques de l’auteur. Rarement film aura laissé si peu de place au hasard. Tout y est subordonné à la volonté d’expression métaphysique du cinéaste : jeu des acteurs, costumes, décors et surtout lumière, cette Stimmung qui unit êtres, âmes et objets dans une unité mystique. » Thomas Köner, né en 1965 à Bochum (Allemagne), est un artiste multimédia qui développe un travail autour de la combinaison d’expériences sonores et visuelles.

Après avoir étudié la musique au conservatoire de Dortmund et la musique électronique au CEM-Studio d’Arnhem, il travaille en tant qu’éditeur et ingénieur du son au cinéma. Il s’intéresse ensuite à la composition en tant que performance reliée à l’image et collabore avec le cinéaste Jürgen Reble pour Alchemie (1992). Sollicité par le musée du Louvre pour créer des accompagnements originaux de films muets, il poursuit ensuite l’expérience dans de nombreux festivals, musées, cinémathèques, etc. Ses réalisations – compositions, installations-vidéos, films,
photographies, performances – accueillies dans le monde entier, ont été primées : Ars Electronica, New Media Prize, Transmediale, MuVi Award, etc.

Intégrale Berlin, Alexanderplatz
Intégrale Berlin, Alexanderplatz de Rainer Werner Fassbinder
Allemagne, 1980, 15h30, 14 épisodes

Avec Günter Lamprecht, Barbara Sukowa, Hannah Schygulla…

Tournée pour la télévision entre 1979 et 1980, la série Berlin Alexanderplatz (en 13 épisodes et 1 épilogue) est basée sur le célèbre roman d’Alfred Döblin. A travers l’histoire de la déchéance, à Berlin dans les dernières années de la République de Weimar, de Franz Biberkopf, criminel repenti, se dessine en filigrane un portrait de l’Allemagne des années 1930, prise en étau entre les émeutes liées à la défaite de 1918, une certaine décadence nihiliste et la montée au pouvoir des nazis. « Ma vie même se serait déroulée autrement qu’elle ne s’est déroulée avec le Berlin Alexanderplatz de Döblin dans la tête, dans la chair, dans le corps en totalité et dans l’âme. » Rainer Werner Fassbinder

Le vendredi 14 juin à 20h
Episode 1 – Le châtiment va commencer (prologue 80 min.)
Episode 2 – Comment faut-il vivre quand on ne veut pas mourir ? (59 min.)

Le samedi 15 juin
à 11h
Episode 3 – Un coup de marteau sur la tête peut blesser l’âme (59 min.)
Episode 4 – Une poignée d’hommes dans la profondeur du silence (59 min.)

à 14h30
Episode 5 – Une faucheuse avec le pouvoir du bon Dieu (59 min.)
Episode 6 – Un amour, ça coûte toujours beaucoup (59 min.)

à 17h30
Episode 7 – Remarque : On peut toujours renier un serment (59 min;)
Episode 8 – Le soleil chauffe la peau, la brûle parfois (59 min.)

Le dimanche 16 juin
à 11h
Episode 9 – À propos de mille lieues qui séparent le grand nombre du petit nombre (59 min.)
Episode 10 – La solitude fait naître les fissures de la folie même dans les murs (59 min.)

à 14h30
Episode 11 Savoir, c’est pouvoir et le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt (59 min.)
Episode 12 – Le serpent dans l’âme du serpent (59 min.)

à 17h
Episode 13 – L’extérieur et l’intérieur et le secret de la peur devant le secret (59 min.)

à 18h30
Episode 14 – Épilogue
Rainer Werner Fassbinder : mon rêve du rêve de Franz Biberkopf (111 min.)

Et aussi : Salle audiovisuelle – Hall Napoléon, sous la pyramide – Projections en continu – Accès libre

Le lundi 17 juin de 10h00 à 17h00 (heure de la dernière séance)Histoire du film sur l’art (Fonds de films sur l’art du Louvre)

Les Sculptures de Pierre de la Cathédrale de Naumburg de Curt Oertel et Rudolf Bamberger, Allemagne, 1932, 20 min.

L’espace parcouru par la lumière, de Carl Lamb Allemagne, 1936, 17 min.

Le mercredi 19 juin de 10h00 à 20h00 (heure de la dernière séance)Allemagne, l’Art et la Nation de Jean-Baptiste Péretié, France, 2013, 52 min. Une coproduction Arte, Temps Noir et musée du Louvre

La Cathédrale de Cologne de Richard Copans, France, 2012, 26 min.

Du mythe à l’Histoire. Les fantômes de la nuit

Du 2 mai au 16 juin 2013
Du lundi au vendredi (sauf mardi) de 11h à 17h.

Tarifs : Toutes les séances à l’unité au tarif E : 6, 5, 3 euros

Électron(s) Libre(s) / Faust Le dimanche 9 juin à 16 h Tarif : (10, 8, 5 ou 3euros)

Intégrale Berlin, Alexanderplatz Le vendredi 14, samedi 15 et dimanche 16 juin : Séance à l’unité tarif E ou intégrale des films à 32 et 24 euros

Auditorium du Louvre
Accès par la pyramide du Louvre et les galeries du Carrousel
75058 Paris
M° Palais Royal – Musée du Louvre

www.louvre.fr

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