Martial Cherrier – Hérédité – galerie du Passage
Pierre Passebon, qui expose le travail de cet artiste depuis plusieurs années, dans la galerie du Passage commente :
« Body builder, il se construit depuis l’âge de 17 ans. Junior, Senior, Master, sont les étapes de ce parcours étrange et obsessionnel d’un univers qui n’est pas un sport mais plutôt du body art, ‘narcissic’art’. Volonté, effort, abnégation, construisent son corps comme son art. Le temps lui-même devient une performance. Son but n’est pas esthétique, son but est l’effroi : Ce corps turgescent, devient le symbole d’une érection permanente et monumentale entre animal et fantasme, fantasme du mâle dominant, du héros, du Superman. Superbe monomaniaque il nous fascine car plus un esprit se limite plus il nous donne à réfléchir. La réflexion du miroir demande réflexion ».
Une rétrospective à la MEP jusqu’au 7 avril 2013
A travers des autoportraits et autoreprésentations photographiques, l’exposition retrace, de 1978 à aujourd’hui, la lente et progressive construction qui, par injection ou ingestion, transforme un corps normal en corps hypertrophié et singulier.
Mais elle illustre aussi l’impossibilité de s’affranchir de la détermination biologique. Au narcissisme glorieux et flamboyant du début succède alors un narcissisme blessé et inquiet auquel seule l’oeuvre d’art peut donner un statut.
Un état d’urgence que Martial Cherrier traduit avec lucidité et sans complaisance.
« A six ans de distance, la présente rétrospective confirme l’ancrage de Cherrier dans l’univers de l’art contemporain, avec trois séries distinctes, signes d’une production inventive et féconde… Cherrier c’est aussi cela, fusionner la matière et l’esprit pour produire une oeuvre neuve, foncièrement originale, comme la chrysalide accouche du papillon » commente Hervé Le Goff.
Itinéraire
« La boulangerie a été mon premier métier. La transformation de la pâte en pain me fascinait. Je n’aimais pas mon corps, malingre, et j’ai voulu le remodeler en pièce montée, comme une pâtisserie » raconte Martial Cherrier.
De chef pâtissier, il devint Champion de Body Building au concours Mister Los Angeles de 1994, Champion de France en 1997. Cherrier décide la même année d’arrêter la compétition pour faire de son apparence le champ de l’artiste qu’il est déjà et s’oriente vers le « body art ».
Peintre, photographe et vidéaste, l’artiste est donc avant tout le sculpteur d’une oeuvre vivante : son corps métamorphosé.
Martial Cherrier participe à de nombreuses expositions collectives en Thaïlande, en Irlande, en Russie, à Singapour, en Chine ainsi qu’à Paris.
Plusieurs galeries internationales et musées lui consacrent des expositions personnelles tels que le Ernst Muzeum à Budapest et l’Institut Français à Londres en 2001, la Galerie Noirmont Prospect à Paris en 2003, la Maison Européenne de la Photographie en 2007 ainsi que la Galerie du Passage ou encore le Centro International di Fotografia à Forma en 2009.
Martial Cherrier – Hérédité
Du 13 février au 13 mars 2013
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Galerie du Passage
20/26, galerie Véro-Dodat
75001 Paris
M° Palais Royal Musée du Louvre
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