Naïve New Beaters – La Onda
En tout cas, cela nous aura permis de découvrir le seul bar de l’arrondissement qui ne sert que des doubles cafés, des doubles bières à des prix deux fois plus élevés que votre pouvoir d’achat en alcool ne le supporte.
Eurobelix, arbore un joli tee shirt Kap Bambino, tandis que David Boring hésite à dévoiler une marinière parfaite pour prendre la vague. Celle de « La Onda » promo oblige.
Pigalle est donc l’endroit idéal pour parler de musique, du nouvel album et bizarrement de Michou. David Boring est persuadé qu’il va débouler à un moment ou un autre et du coup on imagine que l’homme en bleu pourrait éventuellement remplacer le temps de l’interview Martin Luther BB King absent. Visiblement l’image des Naïve New Beaters, rois de la déconne, n’est pas une légende et la bonne humeur qu’ils cultivent depuis un peu plus de quatre ans sur scène, s’en ressent bien au-delà de leurs lives.
Depuis 2008 (formation du groupe), un premier maxi « Bang Bang » et une pléthore de concerts aux quatre coins de la France et à l’étranger, les Naïve diffusent une énergie à peu près similaire à celui d’un « gaz hilarant », je vous laisse imaginer donc l’ambiance au moment où le garçon du bar le plus cher de la capitale, nous apporte l’addition… Ce qui en 2008 n’était que de la déconne pour David Boring, Eurobelix et Martin Luther BB King se transforme vite en quelque chose de plus officiel : Les Naïve New Beaters sont nés. Tout d’abord à quatre (le groupe comptait dans ses rangs un saxophoniste), puis sous la forme qu’on lui connait.
Aujourd’hui, avec 2 albums au compteur, David Boring avoue tout de même que la pression, il la sent bien. Surtout que les titres de « La Onda », n’ont eu que quelques rares occasions d’être joués live, et du coup d’être testés sur le public. Repartir à zéro, donner une suite à « Wallace » sorti en 2009 et surtout amorcer le virage du deuxieme album tant attendu par les médias prêts à vous faire plonger dans la case « artistes has been », les membres des Naïves New Beaters s’y sont préparés avec pas mal de recul et de philosophie. David Boring a d’ailleurs une formule très simple pour résumer tout ça : « En fait quand on a fini la tournée, on a réappris à vivre normalement, on ne savait plus comment il fallait faire avec nos meufs, en fait on n’avait plus de meufs, et du coup on s’est remis à faire de la musique… » C’est aussi simple que ça… En fait, la musique et les filles sont une affaire de mecs, même s’ils portent des pulls en angora improbables et improvisent des chorégraphies à faire pleurer Kamel Ouali. Le bon côté dans tout ça c’est que visiblement David Boring a plus de temps pour aller manger le poulet dominical chez ses parents et a repris gout à la piscine.
Fini la vie de débauche « On Tour », place à la création, à la rencontre avec Renaud Letang qui a collaboré avec des artistes comme Feist, Gonzales ou encore Alain Souchon et la Rumeur pour ne citer qu’eux. « C’est quand même le mec qui a fait le son sur le fameux concert de Jean Michel Jarre à Gizeh » explique simplement Eurobelix. C’est vrai qu’un spectacle sons et lumières des Naïves New Beaters ça pourrait grave le faire, en y réfléchissant bien. Je suggère même à David Boring un gros logo lumineux sur scène avec l’inscription « Merci maman » histoire de remercier comme il se doit celle qui, info ou intox fut la première source d’inspiration du look souvent envié mais jamais copié des Naïve New Beaters.
« La Onda » dégage de bonnes vibes, bien chaloupées pour reprendre une formule du groupe. Ce nouvel album, plus cohérent a quelque chose de plus « shinny » que son prédécesseur, et risque fort de briller par son originalité dans les mois à venir. Car ce qui plait chez les Naïve New Beaters c’est que leur musique est unique. Le temps s’écoule, les verres se vident, l’heure pour chacun de saisir sa vague et de repartir. Pour les Naïve New Beaters « La Onda » risque fort de les emmener très loin. David Boring me file l’exemplaire de l’album qu’il destinait à son père, me donne rendez-vous pour leur concert à la Cigale et rallume une clope. On s’étonne tout de même de n’avoir pas croisé la route du « Taulier » de chez Michou. Dommage, cet article aurait pu s’appeler » j’ai bu des grosses bières à Pigalle avec Les Naïve New Beaters et l’homme aux lunettes bleues ».
Arno Byhet
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Naïve New Beaters – La Onda
Cinq7 / Wagram
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