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Haim Steinbach – navy legacy – Galerie Laurent Godin

19 avril 2012
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Galerie_Laurent_Godin

Haim Steinbach élève au rang d’art les objets du quotidien. Il explore le rituel social de la collection, de l’arrangement  et de la présentation des objets, en révélant leur contexte culturel et psychologique. Le travail de Steinbach a radicalement redéfini le statut de l’objet dans l’art, et a eu une profonde influence sur le développement des discours  artistiques post-modernes. Cette exposition prolonge l’intérêt de l’artiste dans les choix qu’impliquent les modes de présentation, et dans les significations et associations de notre culture de masse, à la fois collective et individualisée.

Le titre de l’exposition, « navy legacy », évoque les images du vaste plan bleu de l’océan et de vaisseaux carénés traversant  ces surfaces. On entend par héritage ce que lègue un prédécesseur, ce qui continue à prévaloir, qu’il s’agisse d’objet, d’idée originale ou de vision. Héritage s’emploie également pour décrire l’usage de certaines technologies software ou  hardware qui, bien que dépassées, continuent d’être employées. Steinbach fait aussi référence à l’histoire de l’art et attribue de nouveaux rôles à une série d’objets.

Dès son entrée dans l’exposition, le spectateur est confronté à une intervention architecturale : une cloison inclinée fend le long couloir de la galerie. Cette oeuvre in-situ marque l’entrée en scène d’une suite d’effets et de thèmes, tels que la métonymie, le corps, le récit, qui interagissent dans une réaction en chaîne tout au long de navy legacy.

La cloison inclinée crée un espace triangulaire sous lequel le visiteur doit passer pour accéder à l’exposition. Cette entrée triangulaire fait  écho aux sculptures-étagères caractéristiques de Steinbach. L’étagère structuraliste agit comme un dispositif et sert à la fois de support et de scène pour les objets du quotidien choisis par l’artiste. Les compositions d’objets de Steinbach, en accord et en tension, révèlent leur nature performative. Ainsi subtilement, le spectateur peut être amené à devenir acteur.

A côté de la cloison inclinée, une étagère présente deux objets : un cube de verre abritant plusieurs fruits en papier mâché et un vieil appuie-tête chinois en bois. Les thèmes de l’exotique et de l’organique commencent ainsi à prendre forme. En face, un texte mural agrandi, en fait un objet trouvé, No Elephants (interdit aux éléphants) saute aux yeux. Cette oeuvre textuelle est placée à proximité d’une énorme sphère grossièrement taillée qui occupe la presque totalité de la salle.

La sphère est également riche d’autres possibles allusions, le mythe de Sisyphe et la forme des planètes viennent à l’esprit. Face à la sphère, une longue étagère jaune forsythia, présente d’autres objets sphériques : sept boules de bocce et une figurine de Hulk. Ces objets renvoient aux jeux auxquels s’adonnent adultes et enfants. À l’image des plus jeunes se projetant dans les jouets miniatures, l’important changement d’échelle de la sphère réaffirme l’intérêt qu’a Steinbach pour l’inconscient, le souvenir, et l’imagination contenus dans les objets du quotidien.

Au bout du couloir, une des boîtes en verre de Steinbach abrite un seul objet: un jouet en lego. Ce jouet « hyper design », à l’évidence un véhicule guerrier, mais dont on ne peut déterminer la fonction exacte, invite peut-être à lire la sphère comme une force, voire un boulet de canon. Le mouvement potentiel de la sphère est néanmoins bloqué par les murs de galerie. L’incertitude continue de la sorte à flotter et accentue l’interprétation première d’une constellation ludique d’objets.

Dans le bureau de la galerie, un papier peint évoquant une jungle fait face à la banque d’accueil. Encastré à la base du mur se trouve Gate Valve (vanne à opercule). Cet appareil sert à contrôler un écoulement, il rappelle que l’eau est un volume et révèle les espaces cachés dans une architecture. Au sous-sol, Prototype for a Gate Valve consiste en une maquette miniature de vertèbres de mastodonte posée sous une cloche de verre. La taille des interventions in situ et les œuvres autonomes de cette exposition suggèrent un ensemble de connexions au temps, à l’artifice, au comportement humain et aux espaces infinis du corporel. Les oeuvres de Haim Steinbach sont présentes dans de nombreux musées et collections publiques : Capc de Bordeaux, FRAC Bretagne, FRAC Aquaitaine, FNAC, Guggenheim Museum, Museum of Modern Art New York, Israel Museum, Los Angeles County Museum of Art, Menil Collection, Museum of Contemporary Art Los Angeles, Stedelijk  Museum, Castello di Rivoli, Staatsgalerie Stuttgart, Tate Modern.

Haim Steinbach – navy legacy

Du 14 avril au 26 mai 2012
Du mardi au samedi de 11h à 19h

Vernissage le 13 avril 2012, de 18h à 21h

Galerie Laurent Godin
5, rue du grenier Saint-Lazare
75003 Paris
M° Rambuteau

www.laurentgodin.com

A découvrir sur Artistik Rezo :
L’agenda des vernissages à Paris en avril 2012

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