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Festival du film asiatique de Deauville – le 11 mars 2012

12 mars 2012
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Festival du film asiatique de Deauville 2012

Himizu

Alors que la performance de ses deux jeunes acteurs principaux a été récompensée au prestigieux festival de Venise 2011, c’est tout un cinéma et un cinéaste qui est alors reconnu par la profession, celui du réalisateur décalé mais réaliste Sono Sion. Depuis plus de 20 ans, cet artiste explore sans concessions les conflictuels rapport entre la jeunesse et sa famille, la place de la religion et les excès de violence d’une société en plein désœuvrement.

Himizu, adaptation du manga éponyme, revient sur les thèmes chers au réalisateur mais place son histoire dans l’après catastrophe de Fukushima, entre réfugiés loufoques et décombres fantomatiques. Comme à son habitude, c’est dans la longueur que le réalisateur joue au mieux avec les sentiments de ses personnages et de ses spectateurs. 2h08 après les premières images, c’est dans la révolte et l’espoir fougueux de la jeunesse que se termine Himizu, poing levé et cris d’encouragements. Ah… s’il ne fallait que les films de Sono Sion pour changer la société…

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=Lzx1WNcnoE0[/embedyt]

Encore pantelante de la projection précédente, muette (un état rare chez moi) d’émotion, je décide de clore ce voyage en Asie sur cette belle note d’espoir, sur cette commémoration magnifique du drame de Fukushima (1 an déjà). Prolifique, le réalisateur marque chaque année de sa patte inimitable mes passages en festival et nous jouons au chat et à la souris sur un chemin parsemé de claques inoubliables sur grand écran. Ainsi se termine donc ce festival. Si la compétition n’a pas toujours rempli ses promesses, les présentations de nouvelles productions de réalisateurs talentueux ont grandement remonté le niveau et le moral des festivaliers. Le rendez-vous est pris déjà pour l’année prochaine et c’est sur le chemin du retour, en voiture, que j’apprends le palmarès. La page est tournée.


Le palmarès

  • LOTUS DU MEILLEUR FILM – Grand prix : Mourning de Morteza Farshbaf (Iran)
  • LOTUS DU JURY – Prix du jury : Baby Factory de Eduardo Roy Jr. (Philippine)
  • LOTUS AIR FRANCE – Prix de la critique : Himizu de Sono Sion (Japon), mention spéciale à Mourning de Morteza Farshbaf (Iran)
  • LOTUS ACTION ASIA : Wu Xia de Peter Ho-Sun Chan (Chine)

Grand oublié de ce palmarès le japonais Saya Zamouraï de Hitoshi Matsumoto sera à découvrir dans les salles obscures le 9 mai prochain (oui, je sais, c’est long). Une pensée donc pour ce film étonnant qui méritait son prix autant qu’Himizu (le reste n’est qu’anecdotique).

Lucile Bellan

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