Philippe Ramette – galerie Xippas
Enoncés dans leur relation au corps comme étant des objets à réflexion, ses œuvres, dont le titre occupe une place importante, se présentent souvent comme autant d’appareils ou de dispositifs à expérimenter physiquement ce qui ne devrait être qu’un processus de pensée : Fauteuil à voyager dans le temps (1991), Objet à se voir regarder (1990), Point de vue individuel portable (1995), Potence préventive pour dictateur potentiel (1993), Prothèse à Dignité & Prothèse à Humilité (1992).
Si Philippe Ramette se définit avant tout comme un artiste sculpteur, la photographie, souvent restée confidentielle au départ, est très vite intervenue dans son oeuvre comme une manière d’attester, se mettant lui-même en scène comme utilisateur de ses propres objets, — Socles à réflexion (utilisation), 1989-2002, Boîte à isolement (utilisation), 1989-2004, Objet à voir le monde en détail (utilisation), 1990-2004, Objet à voir le chemin parcouru (utilisation), 2003 — puis est devenue le prétexte à toutes sortes d’expériences et de mises à l’épreuve.
En 1996, il réalise le Balcon 1 de Bionnay où lui-même en situation se maintenait horizontalement au-dessus d’une tranchée creusée dans la terre. La photographie de cette performance étant présentée à la verticale. La seconde photographie de cette série, réalisée en 2001 le présentait en position sur ce même balcon émergeant des eaux de la baie de Hong-Kong.
En 2004, lors de sa seconde exposition personnelle à la galerie Xippas, Philippe Ramette présentae un ensemble de prothèsessculptures de forme « abstraite » et d’apparence énigmatique, installées au sol, au mur et au plafond de la galerie, reprenant ainsi les situations pour lesquelles elles ont été adaptées. Ces objets ergonomiques sont conçus pour la réalisation d’une série d’une dizaine de photographies présentées en parallèle. Ces photographies s’inspirent du dispositif de basculement expérimenté dans la série des « Balcons ». Utilisant le procédé de renversement de l’image ou de son propre corps comme objet de la démonstration, l’artiste se met à l’épreuve du monde et défie les principes de l’apesanteur. Les prothèses, invisibles à l’image, camouflées sous ses vêtements, habituel costume-cravate, permettent à l’artiste d’expérimenter des positions qu’ilnomme « irrationnelles », Inversions de pesanteur durant le bref instant d’une prise de vue.
Dans la continuité des projets photographiques initiés en 2004, Philippe Ramette réalise en 2006 un ensemble de photographies intitulées « Explorations rationnelles des fonds sousmarins ». Ces photographies présentent l’artiste évoluant sous l’eau en promeneur solitaire, ignorant les contraintes des profondeurs. Parallèlement, Philippe Ramette réalise un ensemble de « Lévitation de Chaise », dont on avait pu voir une première réalisation lors de la FIAC en 2005. Ces sculptures réalisées en bronze peint simulent les véritables textures et couleurs du bois et de la corde, créant l’illusion d’une lévitation sur le mode poétique. L’artiste qualifie lui-même ses oeuvres de « sculptures photographiques». Elles figurent l’instantané d’un mouvement : le moment où la chaise s’envole et s’échappe de la corde qui la retient. Par ailleurs, un moulage en bronze de son avant-bras qu’il fixe au plafond offre « une main tendue » à l’attention du spectateur.
Philippe Ramette
Du 4 février au 31 mars 2012
Le samedi de 10h à 19h
Galerie Xippas
75003 Paris
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Agenda des vernissages en février 2012
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