David Fincher

Dès l’âge de 8 ans, David Fincher (1962, Colorado) s’émerveille du cinéma lorsqu’il réalise en visionnant un making-off que l’image est travaillée et que les films ne se produisent pas en temps réel. Il commence alors à tourner de petits films avec une caméra 8mm qu’il réclame à ses parents à la place du traditionnel pistolet en plastique.

En 1980, il apprend les ficelles du métier chez Industrial Light & Magic où il travaille pour Georges Lucas comme technicien sur les effets spéciaux du Retour du Jedi puis d’Indianna Jones et le temple maudit.

Quatre ans plus tard, Fincher attire l’attention d’Hollywood en faisant fumer une cigarette à un fœtus in utero dans une publicité contre le tabagisme. Il enchaine ensuite les publicités pour les grandes enseignes et les clips musicaux, tout en rêvant de longs métrages.

Rêve inachevé dans son premier « long », Alien 3, pour lequel la Fox le prive des scènes finales. Fincher abdique mais renie le film. Il se le jure, on ne l’y reprendra plus ! Pourtant, l’histoire se répète avec la New Line sur le tournage de son second film Seven, dont la sombre fin déplait à la production. Brad Pitt, l’acteur principal du thriller lui apporte son soutien en menaçant de quitter le tournage. La New Line cède. Le film est un succès, Fincher connait enfin la consécration. Par la même occasion, il gagne la fidélité de Brad Pitt, qu’il met en scène dans deux autres films cultes, Fight Club et L’Etrange Histoire de Benjamin Button.

Fincher impose son attirance pour le « côté obscur » qui tisse le fil rouge de son œuvre. Le cinéaste diversifie peu ses sujets : le combat entre le Bien et le Mal, la manipulation et la paranoïa restent ses terrains de jeu favoris. Même lorsqu’il semble s’inscrire dans un autre registre avec son Benjamin Button, il conclue lui-même que finalement il a fait un film sur le chaos de l’existence.

S’il semble vouloir traduire l’adversité de la vie humaine, son travail ne s’attache principalement qu’au traitement de l’image. Le comédien R. Lee Ermey, déclarait d’ailleurs que les acteurs ne sont pour lui que des « poupées ». Parties prenantes de sa fresque d’une société torturée par son comportement compulsif et obsessionnel, les comédiens, dont il dit d’ailleurs ne pas aimer les diriger, ne sont pas sa priorité. Ses exigences le pousse tout de même à travailler avec des acteurs de renom tel que Micheal Douglas et Cate Blanchett. Mais David Fincher est surtout exigent avec lui-même et sa fascination pour l’image le pousse à relever des défis techniques d’envergure comme le tournage de Benjamin Button pour lequel il fallait calquer le visage et les expressions de Brad Pitt sur le corps d’autres acteurs.

En parallèle de ses prouesses techniques, David Fincher séduit un public friand du mystère qui imprègne les scénarios sur lesquels il porte son choix. En quelque sorte, le style Fincher prône la confusion entre le goût pour l’énigme et l’image, l’une révélant l’autre.

Solène Godin

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Filmographie (réalisateur de cinéma)

• 1985 : The Beat of the live drum (court métrage)
• 1992 : Stone Steps (court métrage)
• 1992 : Alien
• 1995 : Seven (Se7en)
• 1997 : The Game
• 1999 : Fight Club
• 2002 : Panic Room
• 2007 : Zodiac
• 2008 : L’Étrange Histoire de Benjamin Button (The Curious Case of Benjamin Button)
• 2010 : The Social Network
• 2011 : Millénium : les hommes qui n’aimaient pas les femmes (The Girl with the Dragon Tattoo)

Principales récompenses

• Golden Globes 2011 : Meilleur réalisateur et Meilleur film dramatique (The Social Network)
• BAFTA Awards 2011 : Meilleur réalisateur (The Social Network)
• César 2011 : César du Meilleur film étranger (The Social Network)

[Visuel : Director David Fincher at the french premiere of his movie The Girl with the Dragon Tattoo in Paris. 3 janvier 2012. Source : cropped and revised version of IMG_9270. Auteur  : Elen Nivrae from Paris, France. Licence Creative Commons paternité 2.0 générique]