Takashi Murakami – Homage to Yves Klein – Galerie Emmanuel Perrotin
Déjà en 1991, Murakami peint des monochromes rappelant les recherches de Yves Klein (Azure). En 1995, il réalise un triptyque de feuilles d’or et d’argent sur bois (Rose II) évoquant tels les monochromes de Yves Klein, les fonds fabuleux de la tradition picturale au Japon. En 2006, il dissimule l’empreinte de son corps sur la toile – à la manière des anthropométries – par des carrés de couleur hypnotiques et « énergétiques »
(Acupuncture Paintings).
Murakami réinterprète ici l’art des vanités à travers des accumulations de crânes ou de fleurs, vertiges de l’infini où le motif semble disparaître/s’effacer devant sa propre répétition abstractisante ; MGST, 1962->2011 ; MCBST, 1959->2011 ; MCRST, 1962->2011, etc.
Docteur en peinture Nihonga de l’Université des Arts de Tokyo, Takashi Murakami développe un style unique et une œuvre protéiforme aux techniques les plus modernes associées à la précision et la virtuosité de l’art traditionnel japonais, celui de l’estampe ukiyo-e (monde flottant) en particulier. Inspiré de la culture manga et kawaï (mignon), son monde irrésistible est peuplé de personnages monstrueux ou charmants, descendants facétieux des mythes passés. L’esthétique Superflat, qu’il a théorisée en 2000, tente de brouiller les frontières entre art populaire et grand art.
L’absence de perspective, la bi-dimensionnalité de l’art ancien s’infiltrent sur tous les supports, peinture, sculpture, prints/sérigraphies, wallpaper, films d’animation, accessoires. Dès sa première exposition monographique hors du Japon organisée par la Galerie Emmanuel Perrotin en 1995, il devient l’un des artistes contemporains les plus marquants et il investit les principales institutions internationales : le Center for Curatorial Studies Museum, Bard College à New York, en 1999, avec l’exposition « The Meaning of the Nonsense of the Meaning » ; PS1 en 2000, Grand Central Station en 2001, la Fondation Cartier et la Serpentine Gallery en 2002, le Rockfeller Center en 2003. Récemment, de 2007 à 2009, la rétrospective « ©MURAKAMI » a été présentée successivement au Museum of Contemporary Art, Los Angeles, au Brooklyn Museum, New-York, au Museum fur Moderne Kunst, Frankfort et enfin au Guggenheim Museum, Bilbao. En 2010, le château de Versailles lui consacre une importante exposition monographique dans les salles et les jardins.
« Je pense que l’on s’accorderait à dire que la couleur est l’un des éléments les plus importants de mon travail et quand on observe la vie de Yves Klein, la raison devient éclatante, palpable. La couleur est comme le boudhisme Zen au Japon, un outil qui peut instantanément guider chacun vers un monde extérieur à soi, qui nous échappe.
J’aimerais dédicacer cette exposition à l’artiste qui a le plus passionnément poursuivi cette quête de la couleur – Yves Klein. »
Takashi Murakami
Du 20 octobre 2011 au 7 janvier 2012
Du mardi au samedi, de 11 à 19h
Vernissage le jeudi 20 octobre 2011
Galerie Emmanuel Perrotin
10, impasse Saint-Claude
75003 Paris
Articles liés
“Riding on a cloud” un récit émouvant à La Commune
A dix-sept ans, Yasser, le frère de Rabih Mroué, subit une blessure qui le contraint à réapprendre à parler. C’est lui qui nous fait face sur scène. Ce questionnement de la représentation et des limites entre fiction et documentaire...
“Des maquereaux pour la sirène” au théâtre La Croisée des Chemins
Victor l’a quittée. Ils vivaient une histoire d’amour fusionnelle depuis deux ans. Ce n’était pas toujours très beau, c’était parfois violent, mais elle était sûre d’une chose, il ne la quitterait jamais. Elle transformait chaque nouvelle marque qu’il infligeait...
La Croisée des Chemins dévoile le spectacle musical “Et les femmes poètes ?”
Raconter la vie d’une femme dans sa poésie propre, de l’enfance à l’âge adulte. En découvrir la trame, en dérouler le fil. Les mains féminines ont beaucoup tissé, brodé, cousu mais elles ont aussi écrit ! Alors, place à leurs...