Allan McCollum – Drawings – JGM. Galerie
Depuis les années 70, Allan McCollum a développé des systèmes de production de masse qui lui ont permis d’analyser et de critiquer le statut de l’œuvre d’art. Traditionnellement défini par des critères de rareté ou d’unicité, la production artistique chez McCollum se déploie de façon exponentielle jusqu’à imiter la production industrielle.
Comme l’explique l’artiste : « Les artistes semblent accepter, sans se poser de questions, d’avoir pour destin de produire des objets rares – des objets pour un usage exclusif. C’est d’après moi la raison pour laquelle l’activité avant-gardiste reste coupée du grand public. » Ainsi, les séries « Surrogate Paintings » (1978), les « Plaster Surrogates » (1982), « Individual Works » (1987) jusqu’à sa série la plus récente, « The Shapes Project » (depuis 2005), sont autant de séries regroupant de larges ensembles de centaines, de milliers et parfois même de milliards d’éléments.
Dans sa présentation de « The Shapes Project », l’artiste écrit : « Ce système me permet de fabriquer suffisamment de formes uniques pour que chaque personne sur la planète possède la sienne. Cela me permet aussi de garder une trace de ces formes pour m’assurer que deux d’entre elles ne seront jamais identiques. » (Allan McCollum interviewed by Thomas Lawson, 1992, publication originale A.R.T. Press, Los Angeles, 1996) Ce dernier point est l’un des paradoxes de la sérialité chez McCollum : si ses séries sont produites massivement, il n’empêche que chacune des œuvres est unique. On trouve donc d’un côté une critique institutionnelle de l’art et de l’autre un rejet de la standardisation des objets de consommation et de la vie quotidienne.
La série des « Drawings » constitue la première étape qui a conduit Allan McCollum à son projet titanesque « The Shapes Project ». Initiée en 1989, cette série réunie des milliers de dessins de formes abstraites noires sur fond blanc. A partir d’un répertoire de formes simples dessinées par l’artiste, une vingtaine d’assistants ont produit à la main des centaines de variations et de distorsions afin d’obtenir une multitude de dessins qui ne se répètent jamais. Ainsi, chaque dessin de la série est une œuvre unique. La masse devient ici un ensemble d’éléments uniques qui ne diffèrent les uns des autres que par d’infimes variations.
La première présentation de cette série eut lieu à la John Weber Gallery à New-York en 1989. Elle fut ensuite montrée dans plusieurs institutions telles que le Museum of Modern Art de New York en 1992, le Centre d’art contemporain de Genève en 1993 ou encore le Musée d’Art moderne de Lille Métropole en 1998. La JGM. Galerie présente pour la première fois cette série à Paris.
Une excellente occasion pour le public parisien de redécouvrir le travail d’Allan McCollum après sa dernière exposition personnelle en 1990.
Allan McCollum – Drawings
Du 21 octobre au 19 novembre 2011
Du lundi au vendredi, de 10h à 19h, le samedi de 11h à 19h
Vernissage le jeudi 20 octobre 2011
Galerie JGM.
79, rue du Temple
75003 Paris
www.jgmgalerie.com
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...