Martin Parr – The goutte d’or ! – Institut des cultures d’Islam
Bien risqué de confier la Goutte d’Or au regard scrutateur du célèbre photographe britannique. Si encore récemment il flashait sans concession les invités aux soirées, cocktails, courses de chevaux et événements importants mondiaux, tels la « Millionaire’s Fair » de Moscou, la foire d’art contemporain de Dubaï ou encore le Salon de la Moto à Pékin, il ne faut pas oublier les premières amour de Parr : les « petites gens » de ses séries « Common sense » et « Think of england ». La beauté n’est pas seule dans l’œil de celui qui regarde, et parfois peut s’accompagner d’ironie ; finalement Parr n’a jamais cessé d’être cet humaniste qui se met lui-même en scène et collectionne les objets dérivés des tyrans de ce monde, avec un « non-sense » tout british. Celui-là même qui dit : « Vous savez, moi je me contente de photographier ce que je vois, c’est tout. Je ne le fais pas par rapport à une histoire ou pour prouver quoi que ce soit. Je redoute toujours la propagande. »
L’exposition était divisée en deux segments : une première partie drôle et décalée, mettant en scène habitants, commerçants, associations et créatifs du quartier, et une série plus engagée, à l’étage, consacrée à la prière de rue, considérée par beaucoup de riverains comme une menace culturelle et identitaire.
L’exposition a accueilli plus de 20’000 visiteurs en trois mois, et a reçu une abondante couverture médiatique : les visiteurs pouvaient donc être des scolaires, des lecteurs de Elle, des auditeurs de Beur FM, des habitants du quartier, du tout-Paris, ou de la banlieue. L’événement a également bénéficié de la participation à « La Goutte d’Or s’expose », une exposition photographique itinérante à travers le quartier du 22 au 26 juin 2011.
Durant sa résidence, Martin Parr a pris quelques deux mille photos ; autant que faire se peut, l’équipe de l’institut des Cultures d’Islam a tenté de retrouver les modèles pour leur offrir un tirage gratuit de l’oeuvre où ils étaient reproduits.
Parallèlement, l’agence Magnum, qui représente Martin Parr, organisait la deuxième édition des Magnum days. Le samedi 25 juin, de 14h à 18h, Martin Parr s’est installé au studio photo éphémère installé chez Magnum Photos (19 rue Hégésippe Moreau, juste derrière le cimetière Montmartre, à Paris). Contre la modique somme de 250 euros (pour un format A4, 400 euros pour le format A3), le célèbre photographe proposait de réaliser le portrait des visiteurs accompagnés d’un accessoire, animal ou être humain de compagnie.
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Retournons à l’Institut des Cultures d’Islam : le lieu nous prépare une exposition événement pour septembre : « Islam and The city ». Cette exposition commémorera les 10 ans du 11 septembre d’une manière subtile et appropriée, nous donnant à voir le « avant-pendant-après » le traumatisme. Faisant un tour de la création contemporaine et de l’influence qu’eut l’attaque terroriste sur elle, l’Institut nous invitera à nous interroger sur les représentations de musulmans comme étrangers dans la ville. Avec la participation de l’excellent mounir fatmi et de Youssef Nabil, cela promet d’être intéressant et riche en émotions. De plus, le lieu a travaillé en relation avec Park 51, un lieu culturel et cultuel musulman placé non loin de Ground Zero. Parallèlement, une exposition photo présentée au Théâtre de la Ville, place du Chatelet, présentera les communautés musulmans de Little Cairo, du Bronx et de Manahattan. Rendez-vous en septembre donc, pour une exploration intense et intéressante des relations inter-communautaires.
Mathilde de Beaune
L’Institut des Cultures d’Islam
19-23 rue Léon – 75018 Paris
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