Hamish Fulton – Galerie Torri
Parmi les neuf parcs nationaux français Hamish Fulton a choisi le Parc national du Mercantour, connu pour être l’un des plus sauvages et l’un des plus variés pour ses paysages, de par la proximité du massif montagneux avec la mer méditerranée. Il fallait ensuite déterminer la période pour réaliser la randonnée et l’itinéraire à travers le parc.
Rapidement, l’artiste a convenu de la date symbolique du solstice d’été pour terminer son périple. Trois semaines de marche et de bivouac suffiront pour traverser le Mercantour du sud au nord entre le village de Sospel (départ le 1er juin 2011) et la station de Barcelonette (arrivée le 21 juin 2011).
« Ce que je construis est une expérience, pas une sculpture. Je souhaite laisser aussi peu de traces que possible de mon passage. Mes expériences de marche ne sont pas destinées à modifier le paysage, ce ne sont ni des soustractions ni des additions à la terre ».
Depuis la fin de ses études à la Saint Martin School de Londres au début des années 70, Hamish Fulton a fait de la marche une pratique artistique. Comme le promeneur solitaire, il arpente le monde et ses sommets, observe ce qui l’entoure, vit le moment présent et s’adapte à son environnement. Dans son sac, pas de caméra, juste un appareil photo, des carnets, et surtout un équipement et des vivres pour toute la durée de son expédition.
Hamish Fulton ne cherche pas à altérer le paysage : il ne cherche qu’à le traverser. La partie visible de son travail repose sur les œuvres qu’il fabrique a posteriori : des peintures murales, des photos, des dessins ou des gouaches qui témoignent de son expérience.
Chacune des images qu’il produit comporte des indications d’ordre géographique ou chronologique. Le texte est très important. Ces observations pourraient s’apparenter à des récits d’explorateur ou de scientifique, mais la posture qu’il adopte dès le départ est celle d’un artiste assumé qui fait de lui l’un des piliers de la génération des artistes conceptuels (avec Robert Barry, Mel Bochner, On Kawara, Jan Dibbets ou Richard Long).
Autre clé de lecture : derrière l’obsession et la radicalité du geste pointe une forme d’idéal qui révèle un artiste romantique dans la lignée des paysagistes anglais du XIXème siècle.
A découvrir sur Artistik Rezo :
– Hamish Fulton à la Galerie Patricia Dorfmann (du 15 mai au 26 juin 2010)
Exposition de Hamish Fulton
Du 10 septembre au 8 octobre 2011
Du mardi au samedi, de 11h à 19h
Galerie Torri
7, rue Saint-Claude
75003 Paris
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