0 Shares 4756 Views

Gilbert et Colorz – Galerie Wallworks

29 mars 2011
4756 Vues
Gilbert Dolls

Colorz
L’empreinte de Colorz (né en 1972, vit et travaille à Paris. Dès 1987) marque le tout Paris et sa banlieue : il taggue, graffe, dessine sur des murs, des trains, des palissades… Sa notoriété nationale puis internationale grandit au fil des signatures qu’il pose du nord au sud de la France, d’Amsterdam à Athènes en passant par New York et Jakarta. Colorz développe, à travers ces voyages et ses rencontres urbaines, un style qui devient une référence pour le graffiti français.

Colorz Underground KingsColorz « fait » son premier métro tout seul en 1988, avant de s’attaquer aux dépôts de métros, avec son acolyte Shest. Après avoir essuyé des tirs – balles réelles ou non ? – et plusieurs altercations avec des vigiles, son ami est condamné à une peine de prison ferme. Colorz décide alors de s’attaquer seul aux lignes de « toute » la banlieue. Après un an et demi, il quitte Sartrouville pour Paris où il « tappe » les rues ou les intérieurs des rames de métro. Il continue à tagguer tout en s’initiant aux graffs, et cesse le métro après une ultime arrestation. Avec le graffeur Oeno, il continue un temps le graffiti à Amsterdam, avant de voyager dans le monde, puis de regagner Paris.

Depuis 2005, Colorz explore les couleurs vives et les matières brutes sur des toiles et différents supports : Plexiglas, bois, aluminium… Il retranscrit l’énergie de la rue, son lieu favori de déambulation, d’observation et d’inspiration.
Pour cette première exposition solo, Colorz nous invite au coeur de son univers singulier. Son trait de graffeur est maitrisé, expressif. Rien n’est laissé au hasard: chaque coup de peinture, chaque rayure,reflète le vécu et la vision de ce fils prodigue de la rue.

Gilbert

Gilbert - Oil of OlazGilbert Petit (né en 1971 à Lomé, au Togo) est directeur artistique du collectif Douze Douze, co-créateur, avec les membres du crew M.A.C, de « Kosmopolite », premier festival international d’arts graphiques urbains en France.
Gilbert nourrit ses œuvres de son propre métissage, y diffuse les langages de ses racines africaines, asiatiques et européennes. Pop art, Figuration libre, culture Street art, mais aussi culte des ancêtres et vaudou Dahoméen, hantent ses formes, dans tous les sens du terme.
Du corps aux objets du monde urbain, Gilbert est un passeur de récits. Le besoin de laisser une trace, une signature, commence avec la bande dessinée dès le lycée, avec son crew Les Chieurs de monde (CDM) – hommage de bon goût à l’opus Tueur de monde, de Mœbius paru en 1979 aux éditions Les Humanoïdes associés – et se poursuit avec le Street art.
C’est en 1997 que sa griffe naît sous les traits d’un chien. Déjà héros récurrent, il devient son logo : un tag railleur qui accompagne désormais ses productions. Stylisé – héritier du lion représentant le roi Gléle, dans sa forme et, du trait de Keith Haring, dans son expressivité – de tous les voyages, ce chien fourre son ricanement partout, chatouille les femmes sur des affiches publicitaires, interpelle les passants, tracé sur les blocs de béton
posés par la voirie ou sur des stickers collés à hauteur du regard, ou encore sur ses toiles. Selon les cultures, le chien est considéré comme un paria ou comme un passeur d’âme ; grinçant, celui de Gilbert, est à la fois la mouche du coche et l’accompagnateur bienveillant de notre quotidien urbain.
De ces différents univers dont découle son travail, quel que soit le support, on retrouve les aplats de couleur du Pop art, le langage plastique de la bande dessinée – rébus, personnages récurrents et facilement identifiables) –, de la Figuration libre – fresques narrative – et du Street art – “crew”, gestuelle, simples logotypes, mélange de mots et de figuration…
A coups de pigments purs, solvants, bombes, sprays, markers, scotch, stickers, Gilbert habite librement l’espace public, explore les matières et bricole ses propres outils. En quête de nouveaux supports, il porte, avec le collectif Douze Douze et AKR, le projet « Akrylonumerik » créé avec l’artiste Jaimito : un dispositif-performance multimédia mêlant art numérique et street art.

Galerie Wallworks
4, rue Martel  – 75010 Paris 
M° Château d’Eau

galerie-wallworks.com

A découvrir sur Artistikrezo :
– le dossier sur les galeries de street art à Paris
– Jusqu’au 30 avril, Wallworks Galerie présente une exposition de Kongo.

[Visuels (de haut en bas) : Gilbert, Dolls…, 2010. Aérosol et acrylique sur toile, 100 x 87 cm // Colorz, Underground Kings, 2010. Aérosol sur aluminium, 119 x 197 cm (diptyque) // Gilbert, Oil of Olaz, 2011. Technique mixte sur toile, 140 x 140 cm]

Articles liés

“Élémentaire” : un seul en scène de et avec Sébastien Bravard au Théâtre de Belleville
Agenda
140 vues

“Élémentaire” : un seul en scène de et avec Sébastien Bravard au Théâtre de Belleville

Seul en scène, Sébastien raconte son histoire : celle d’un grand saut dans le vide, un basculement. Donner du sens. Alors qu’il est comédien, il vient de prendre en charge une classe de 27 élèves. Par quoi commencer ?...

“Simone de Beauvoir, la liberté à tout prix” : un seule en scène de Brigitte Bladou au Studio Hébertot
Agenda
501 vues

“Simone de Beauvoir, la liberté à tout prix” : un seule en scène de Brigitte Bladou au Studio Hébertot

Se vouloir libre, c’est vouloir les autres libres… De l’enfant sûre d’elle à l’adolescente insouciante, de la femme indépendante à la femme mûre et engagée qui ose ce que la plupart des autres ont peur de faire : être...

« Les Parallèles » : comédie romantique douce amère sur la difficulté à se rencontrer
Spectacle
320 vues

« Les Parallèles » : comédie romantique douce amère sur la difficulté à se rencontrer

À l’heure du speed dating et de la multiplication des sites de rencontres, Alexandre Oppecini imagine une rencontre entre deux êtres que tout oppose, sur le pas d’une porte qui devait s’ouvrir sur une fête de crémaillère avec des...