Au Palais des congrès, le retour de l’Alvin Ailey American Dance Theater
Après sept années d’absence des scènes parisiennes, la compagnie fondée en 1958 par Alvin Ailey est de retour avec deux programmes et onze représentations. C’est l’occasion de (re)voir quelques œuvres emblématiques d’Alvin Ailey mais aussi de découvrir la compagnie s’emparer de pièces de chorégraphes invités.
La soirée débute avec Following the subtle current upstream d’Alonzo King, entré au répertoire de la compagnie en 2000. Le chorégraphe américain a voulu faire une œuvre sur « la façon de revenir à la joie ». La pièce, complexe, est une succession de solos, duos, ensembles sur une bande-son qui mêle percussions de Zakir Husain, chants de Myriam Makeba et bruits de l’orage. La danse contemporaine se nourrit d’influences africaines, passant d’une gestuelle athlétique et tranchante à des moments plus sensuels. Œuvre esthétisante, mettant en valeur la beauté des corps, Following the subtle current upstream garde une part de mystère.
Dancing spirit est le titre de l’autobiographie de Judith Jamison qui prit la direction de la compagnie à la mort d’Alvin Ailey. Ronald K. Brown lui rend ici hommage en évoquant, au travers d’un personnage féminin qui sert de fil conducteur, deux facettes de son parcours : l’interprète charismatique et la directrice qui saura fédérer des artistes autours d’elle. La chorégraphie s’inspire des danses traditionnelles africaines et latino- américaines mais aussi du classique, disciplines qui ont nourrit la personnalité artistique de Judith Jamison. Dancing spirit apparait comme une sorte de portrait chorégraphique de celle qui a réussi à faire perdurer la compagnie, en faisant vivre son répertoire historique et en le renouvelant.
La soirée s’achève avec Revelations, pièce phare d’Alvin Ailey créée en 1960. Le ballet retrace au travers d’une succession de tableaux, l’histoire du peuple afro-américain, des champs de coton du Sud aux scènes jazz des music-halls. Chorégraphié sur des gospels, il évoque également les tourments de l’âme, ses espoirs, ses joies et ses peines. En cela, Revelations n’est pas une pièce historique ou communautaire mais possède une véritable dimension universelle. D’ailleurs, les danseurs expriment une véritable jubilation à l’interpréter et à partager ce moment d’art et d’humanité avec les spectateurs qui, quant à eux, réserveront à la compagnie une ovation debout.
Stéphanie Nègre
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