“Corita Kent. La révolution joyeuse” : la religieuse américaine qui a révolutionné le Pop Art
Le Collège des Bernardins accueille “Corita Kent. La révolution joyeuse”, première exposition en France dédiée à l’artiste américaine Corita Kent (1918-1986) connue sous le nom de Sister Mary Corita. Son œuvre est à l’image de son parcours atypique : à la fois audacieuse, militante et pédagogue. À travers le regard de Corita Kent, c’est une époque à redécouvrir, celle des États-Unis des années 1950 à 1980.
Grâce à la collaboration avec le Corita Art Center, une trentaine d’œuvres originales de ses productions sérigraphiques seront exposées. Cette technique, érigée en médium artistique, lui permet en effet une reproduction en masse de ses visuels et de ses messages de paix. La sélection de photographies, diffusée grâce à des visionneuses de diapositives, dans le respect des consignes laissées par Corita Kent, sont prises principalement par Corita entre 1955 et 1968. Ces photographies rares donnent un aperçu de sa vie et de sa pratique artistique alors qu’elle était professeur et directrice du département d’art du Collège du Cœur Immaculé, et documentent l’histoire peu connue de la communauté d’étudiants, d’enseignants et de l’Ordre du Cœur Immaculé de Marie qui ont appris et enseigné dans ce collège autrefois renommé.
La sérigraphie, un médium artistique au service de l’amour et de la foi
Corita Kent fait le choix de la technique de la sérigraphie, qu’elle contribue à faire reconnaître comme un médium artistique à part entière. Ainsi, ses créations transmettent au plus grand nombre ses messages d’amour et de foi. Ses sérigraphies, audacieuses et colorées, combinent des images tirées de la publicité et de journaux avec des textes allant de versets bibliques à des slogans, des paroles de chansons et de la littérature. Dans le contexte des années 1960 et 1970, l’émancipation de la jeunesse, l’affirmation des mouvements féministes, l’émergence des courants de la contre-culture artistique américaine, la profusion des codes de la société de consommation sont pour Corita Kent des sources d’inspiration. Au cours des années 60, son travail se teinte d’un engagement plus politique, incitant les spectateurs à réfléchir à la pauvreté, au racisme, à la guerre et aux injustices sociales.
Son parcours personnel et un nouveau langage graphique
Cette exposition revient sur son parcours personnel, ses engagements et le nouveau langage graphique que l’artiste a lancé. Corita Kent. La révolution joyeuse revient aussi sur les “Mary’s Day”, journée de Marie de l’Immaculate Heart College, l’école dont Corita Kent a dirigé le département artistique. Sa vision extraordinaire et ses compétences artistiques en tant qu’enseignante ont contribué à transformer le petit campus en un haut lieu dynamique de l’innovation artistique et en un modèle singulier d’engagement communautaire et social.
Une femme ancrée dans la société américaine
Lieu de dialogue avec les courants intellectuels et artistiques de la société et de son époque, le Collège des Bernardins accueille l’exposition de cette femme ancrée dans la société américaine et dans l’Église de la seconde moitié du XXe siècle. Comme les moines cisterciens du XIIIe siècle venus s’installer au Collège des Bernardins pour être au milieu du monde et de ses questionnements, Corita Kent a embrassé son époque, qu’elle aborde avec l’espérance chrétienne et joyeuse.
Sur une proposition de Nicolas de Palmaert.
Commissariat de l’exposition : Clara Murawiec et Juliette Oudot, designers graphiques, diplômées de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs (ENSAD)
[Source : communiqué de presse]
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