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L’humanité au quotidien : notre sélection de films en juillet

1 juillet 2024
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“Comme il est éprouvant d’être humaniste dans cette brume !”, écrit Samuel Valensi, auteur, metteur en scène, et enseignant engagé pour la transition écologique dans la culture, la nuit du 30 juin. Nous nous rappelons, une fois de plus, que le cinéma peut toujours consoler, réconcilier et éclairer.

Face à l’incertitude qui nous marque ce mois-ci, il est important de se souvenir de cette vérité. Notre sélection du mois de juillet retrace la diversité de notre humanité et souligne l’unité de ce qui nous rassemble, bien plus que ce qui nous divise. Nous nous rappelons la joie d’inclure de nouveaux récits dans le discours culturel et l’importance de voir le monde, et les mondes, sous un nouvel angle à chaque fois.

1 – Pourquoi tu souris ? de Christine Paillard et Chad Chenouga, au cinéma le 3 juillet
Avec Jean-Pascal Zadi, Emmanuelle Devos, Raphaël Quenard
Pays : France

“Ça ouvre un bon potentiel de conflits. Surtout si vous prenez deux hommes en galère, l’un raciste et l’autre noir ! Le film devient quasiment un buddy movie à trois quand ils cohabitent chez Marina, une femme d’une générosité sans borne. Au-delà du burlesque et du comique de situations, on tenait à révéler l’humanité des personnages.” – Christine Paillard 




2 – The Human Surge 3 de Eduardo Williams, au cinéma le 3 juillet 
Avec Meera Nadarasa, Sharika Navamani, Livia Silvano
Pays : Argentine, Portugal, Pays-Bas, Taïwan, Brésil, Hong-Kong, Sri Lanka, Pérou
Titre originale : El Auge del humano 3

“L’idée de pouvoir voyager, se déplacer à travers le monde n’est pas vécue, ni même possible de la même façon en fonction d’où l’on habite. Pour certains, c’est une chose normale dans cette société mondialisée, pour d’autres c’est rare, pour d’autres c’est une illusion et pour d’autres c’est carrément impossible. En raison de leur situation économique ou de choix politiques faits par les États, il est presque impossible pour ces jeunes gens d’avoir accès à une quelconque éducation ou de se déplacer dans le monde, même s’ils ont l’argent pour le faire.” – Eduardo Williams




3 – Matria de Álvaro Gago, au cinéma le 3 juillet 
Avec María Vázquez, Santi Prego, Soraya Luaces
Pays : Espagne

“La Galice était connue pour être la terre des femmes. On raconte que les femmes de là-bas disposaient de beaucoup de pouvoir et je souhaitais susciter la discussion sur ce mythe. Par ailleurs, lorsque je réfléchis au mot “patria” [“la patrie”], je le trouve stérile. “Matria” au contraire, m’inspire l’idée d’un espace accueillant, que chacun peut créer pour soi. Jen pense sincèrement que cette histoire pourrait se dérouler partout, dans n’importe quel pays. Au cinéma, la diversité, c’est essentiel. ” – Álvaro Gago




4 Only The River Flows de Shujun Wei, au cinéma le 10 juillet
Avec Yilong Zhu, Zeng Meihuizi, Tianlai Hou
Pays : Chine

“L’incertitude qui traverse tout le récit, libère pour le film un certain espace, et lui permet de proposer une seconde lecture du texte : l’ambiguïté de la nouvelle, fait qu’elle peut être lue aussi bien comme une fable, une réflexion énigmatique sur le destin, ou encore un tableau des relations sociales à travers le portrait de plusieurs personnages.” – Shujun Wei




5 –  Here de Bas Devos, au cinéma le 10 juillet
Avec Stefan Gota, Liyo Gong, Teodor Corban
Pays : Belgique

“Il s’agit de vivre dans le présent tout en restant conscient de ce qui nous a précédé, afin de laisser un paysage plus paisible à ceux qui viendront après nous. Il s’agit peut-être d’un moyen de réévaluer le lien brisé entre l’homme et la nature. La mousse est une métaphore puissante pour parler de ce “maintenant épais et fibreux” : intimement lié à l’avenir et au passé, mais dans le présent, et intensément lié à l’environnement, à la qualité de l’air et de l’eau environnants, à la quantité de lumière du soleil.” – Bas Devos




6 – Les gens d’à côté de André Téchiné, au cinéma le 10 juillet
Avec Isabelle Huppert, Hafsia Herzi, Nahuel Perez Biscayart
Pays : France

“C’est le domaine affectif qui m’intéresse avant tout. Mais la sphère citoyenne est également présente. Ce qui m’a particulièrement captivé ici, c’est le conflit entre ce qui est intime et ce qui est citoyen. Ce qui se joue pour Lucie, c’est l’articulation entre le métier et les affects. Mon souci était que ce soit le plus concret possible, au plus près des émotions. Le thème du voisinage peut sembler futile, superficiel, mais j’ai justement essayé de le creuser en profondeur avec les nouveaux venus, les voisins de Lucie, qui n’ont pas les mêmes croyances, les mêmes idées qu’elle. Ils n’ont pas le même âge. Ils forment une famille aux antipodes de Lucie, célibataire et sans enfant.” – André Téchiné




7 – Eat The Night de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, au cinéma le 17 juillet 
Avec Théo Cholbi, Erwan Kepoa Falé, Lila Gueneau
Pays : France

“Il s’attache à raconter leurs trajectoires, montre comment s’organisent des relais. Mais, indéniablement, il dit aussi l’impossibilité d’être ensemble. Le film ne raconte peut-
être même que ça, malgré l’amour qui flotte partout. La seule fois, le seul plan, où on les voit réunis tous les trois, c’est devant l’ordi et ils ne regardent que le jeu !” – Jonathan Vinel




8 – Santosh de Sandhya Suri, au cinéma le 17 juillet 
Avec Shahana Goswami, Sanjay Bishnoi, Sunita Rajwar
Pays : Inde

“Je ne vais pas vous faire un cours sur le système de castes. Beaucoup d’autres thèmes plus généraux sont enchevêtrés dans le film : l’intolérance religieuse, la misogynie, la corruption, la violence. Je voulais simplement montrer un lieu où tout cela existe au quotidien. C’est cette quotidienneté qui a des chances d’impliquer et de faire réagir les spectateurs et les spectatrices.” – Sandhya Suri




9 – Karmapolice de Julien Paolini, au cinéma le 17 juillet 
Avec Syrus Shahidi, Alexis Manenti, Karidja Touré
Pays : France

“Au commencement, tout part d’un quartier populaire… Château Rouge. À l’image qu’on se fait aussi du 18ème : un quartier électrique, mélange du vieux Paris et des communautés. J’y ai vécu une quinzaine d’années. De la même manière que pour le premier long-métrage “Amare Amaro”, tourné en Sicile, je vivais à quelques rues de mes décors, je traversais et me projetais le film en tête. La rue Dejean est un studio de cinéma à ciel ouvert, qui reflète une vision de la France et de mon cinéma, celui de la multiculture.” – Julien Paolini




10 – Gondola de Veit Helmer, au cinéma le 24 juillet 
Avec Mathilde Irrmann, Nino Soselia, Niara Chichinadze
Pays : Allemagne, Géorgie

“Très riche en trouvailles poétiques, le film sait utiliser à merveille son espace à la fois réduit (les deux cabines, les stations à chaque bout de la ligne) et vaste (l’immensité du ciel et la majesté du décor naturel) pour faire progresser son récit très simple à travers de multiples variations cocasses et tendres dans la grande tradition du burlesque muet. Un jeu auquel le cinéaste excelle grâce à l’utilisation de tous les objets environnants, à un travail sonore de premier ordre (notamment la musique signée Sóley Stefansdottir et Malcom Arison) et au charisme très expressif des deux actrices principales.” – Fabien Lemercier




Bon visionnage ! 

 

 

 

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