Edgar Degas : un peintre impressionniste talentueux du XIXe siècle
Peintre, graveur, sculpteur, photographe naturaliste, impressionniste français, Edgar Degas se distingue des impressionnistes de l’époque en adoptant un style qui lui est propre. Il favorise la liberté de la touche, la brillance des couleurs ou l’influence des estampes japonaises. Contrairement aux autres peintres, Degas préfère la rigueur du dessin fait en atelier à la couleur de la peinture réalisée en extérieur.
Biographie brève d’Edgar Degas
Né Hilaire Germain Edgar de Gas, il modifie son nom : Edgar Degas par la suite. Il naît en 1834 à Paris, le 19 juillet. Son enfance est qualifiée “d’enfance dorée”. En effet, il grandit dans un milieu bourgeois cultivé. Son père Auguste, descend d’une famille de la noblesse bretonne émigrée à Naples pendant la Révolution de 1789. Il est banquier. Sa mère, Célestine Musson, d’origine créole, a quitté la Nouvelle-Orléans pour venir terminer ses études à Paris, avant de se marier. Edgar n’est pas fils unique : Achille, René, Thérèse, Marguerite sont les frères et sœurs de cet artiste. Après avoir passé le baccalauréat au lycée Louis-le-Grand à Paris, il est contraint de satisfaire les ambitions de son père en s’inscrivant à la faculté de droit en 1853 mais il éprouve un goût prononcé pour l’art dès son plus jeune âge. Donc, en parallèle de ses études, il fréquente le Cabinet des Estampes à la Bibliothèque nationale de Paris où il copie des œuvres de Goya ou Rembrandt. Ayant déjà une forte aptitude pour le secteur artistique, il organise et participe à huit expositions impressionnistes. Il passe ses journées au Louvre, fasciné par les peintres italiens, hollandais et français. En 1855, il quitte la faculté et entre à l’École des Beaux-Arts. En rupture familiale, Degas s’installe pour une courte période dans une mansarde non chauffée du Quartier latin à Paris.
Quelques mois plus tard…
Épris de liberté, Edgar Degas décide de voyager en Italie afin d’approcher les grands maîtres classiques. Ses visites à Naples, Rome, Florence, Pérouse lui permettent d’effectuer des croquis et de rencontrer plusieurs peintres tel que Gustave Moreau. De plus, à Rome il fréquente l’Académie de la Villa Médicis et le café Greco. Ces visites culturelles et artistiques lui permettent d’affiner son propre style. Son objectif est de devenir de plus en plus rigoureux et méthodique. Au cours de cette période, le caractère de Degas s’assombrit, il se renferme progressivement sur lui-même. Il constate : “J’étais ou je semblais dur avec tout le monde, par une sorte d’entraînement à la brutalité que me venait de mon doute et de ma mauvaise humeur. Je me sentais si mal fait, si mal outillé, si mou, pendant qu’il me semblait que mes calculs d’art étaient si justes. Je boudais contre tout le monde et contre moi.”. Malgré cela, il ne cesse jamais d’accumuler les expériences. Il accueille les nouveautés les plus variées qu’elles soient !
Edgar Degas : une sensibilité artistique prononcée
En 1865, Edgar Degas commence à exposer ses œuvres au Salon et peu après il découvre les musiciens et le foyer de la danse grâce à son ami bassoniste Désiré Dihau qui l’emmène à l’Opéra. Il décide de représenter des danseuses en action : elles se préparent, s’entraînent, se produisent sur scène. Il représente le concept de la danse. La danse est représentée comme métier, acharnement, effort physique, concentration mais aussi routine. Il affine tableau après tableau la méthode et la composition ayant recours à toutes les techniques en vogue de l’époque. Les fameux “petits rats” sont mis en exergue et le corps devient pour le peintre un sujet d’expérimentation pictural.
En 1868, Degas peint L’orchestre de l’Opéra, il réussit à transformer un simple portrait au commencement en un spectacle grandiose. Le but du tableau était de peindre son ami Désiré Dihau, joueur de basson dans l’orchestre de l’Opéra. Degas perfectionne son œuvre en représentant le compositeur Emmanuel Chabrier, Gard, le maître de ballet de l’opéra, le flutiste Atlès, le violoniste Lancien et le contrebassiste représenté de dos Gouffé.
Hélas, en 1876 la vie d’Edgar Degas se complique : son père meurt et son frère a de gros problèmes financiers. Ce peintre l’aide donc à surmonter ses difficultés. À cette période, la vie de Degas se complique. En 1883, la mort de Manet, l’affecte particulièrement.
Edgar souffre d’une maladie des yeux qui s’aggrave inexorablement. Face à ce problème visuel, il décide d’utiliser davantage le toucher que la vue.
En 1881, il réalise donc la sculpture La Petite Danseuse de quatorze ans qu’il présente à l’exposition des Impressionnistes afin de montrer la technique de la cire. L’importance de cette sculpture consiste en l’emploi d’accessoires réels comme le bustier en soie et le tutu en tulle qui donnent l’illusion de la réalité. Cette réalité dérange et fait scandale auprès du public. Le visage de la jeune fille est particulièrement laid avec ses traits perçus comme trop “réalistes”. Il décide donc de ramener cette sculpture à son atelier et la rajoute aux œuvres déjà collectées. Il refuse de la vendre ou de la présenter au public.
Pendant un an, entre 1895 et 1896, le peintre abandonne la peinture et la sculpture pour se consacrer à la photographie. Il réalise des clichés de personnes célèbres ou de ses proches puis se dédie à l’écriture de poèmes et de sonnets. Par ailleurs, il participe à l’écriture de la pièce de théâtre Meilhac et Halévy de l’Académie française, satire du milieu impressionniste.
L’acuité visuelle de Degas se détériore et plus généralement son physique. Il meurt en 1917. Il a continué de peindre jusqu’à son décès en dépit de son handicap visuel qui n’a cessé de se dégrader jusqu’à la fin.
Aurelie Celdran
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...