“De l’autre côté” : une exposition de l’artiste danoise Susanne Wellm à la Galerie XII
Jusqu’au 13 juillet 2024, la Galerie XII présente une exposition de l’artiste danoise Susanne Wellm, proposée par Chantal et Gabriel Bauret. Intitulée “De l’autre côté”, cette exposition explore des récits urbains et quotidiens. À partir d’une vaste collection d’images trouvées dans des albums photos, livres historiques, images de films ou dans ses propres clichés, Susanne Wellm établit des liens entre les drames personnels de la vie quotidienne et l’histoire des traumatismes collectifs de l’Europe moderne.
Les images sont découpées, dissoutes avant d’être symboliquement retissées et renouées. Par le biais du collage et du montage, Susanne Wellm assemble des aperçus d’un réel parfois banal en espaces picturaux poétiques à plusieurs niveaux, où la fiction et les faits, la stagnation et le mouvement, l’intérieur et l’extérieur, se fondent dans des moments extrêmement significatifs, traçant cinématographiquement une action, tout en restant ouverts à l’interprétation.
Humble Eyes
Dans cette série, Susanne Wellm explore les mouvements d’individus à travers des paysages urbains, des espaces intimes ou des pensées et sentiments intérieurs. L’artiste mêle ces éléments dans des histoires imaginaires et des récits ludiques. Une femme avec un sac rouge sur l’épaule se déplace quelque part, on ne sait ni quand ni où. Dans
Blurred Observations, deux personnes regardent ce qui semble être la vitrine d’un musée. L’image est floue, le spectateur observe la scène comme à travers une vitre. Susanne Wellm aime jouer avec de tels contrastes, elle assimile son travail à celui d’un monteur de films. Parfois, la vision est double, comme dans Shifting Moods qui reflète des humeurs changeantes. Humble Eyes fait référence au fait de regarder le monde avec humilité et gratitude, peut-être aussi avec une attention plus profonde et plus intense d’observer les petits détails de la vie quotidienne. Il s’agit de prendre le temps de réfléchir à la symbolique de ce que l’on regarde. Une sorte d’attention prolongée qui permet de remarquer certains détails perceptibles uniquement lorsque le rythme trépidant de la vie moderne passe au ralenti.
Par le collage et le montage, Susanne Wellm assemble des tranches de réalité familières et souvent invisibles pour créer des espaces picturaux poétiques à plusieurs niveaux, où fiction et réalité, immobilité et mouvement, intérieur et extérieur se confondent dans des moments qui suggèrent cinématographiquement une action, mais qui sont ouverts à l’interprétation. Des juxtapositions d’images implicites et inachevées qui ouvrent la voie à une réflexion sur notre éternelle quête de sens des relations enchevêtrées entre le monde et nous-mêmes. Susanne Wellm a développé un nouveau procédé qui se situe entre la photographie et le textile. Plus précisément, elle expérimente la combinaison d’images photographiques avec le tissage pour atteindre et affiner une nouvelle matérialité. L’artiste tisse et enfile ses œuvres, ce qui leur confère un toucher particulier et une sensibilité picturale. Susanne Wellm découpe et dissout l’image, avant de l’assembler à nouveau en la tissant, ce procédé conduisant symboliquement à recréer une couche physique et concrète. Il en va de même lorsque l’artiste utilise des fils de coton dans certaines de ses œuvres, en faisant des nœuds et en rassemblant plusieurs fils colorés, comme si quelque chose devait être noué.
À propos de Susanne Wellm
L’artiste Susanne Wellm utilise la photographie comme principal moyen d’expression. Depuis les années 1990, elle a exploré un large éventail de techniques photographiques, à la fois analogiques et numériques, souvent utilisées artistiquement sous une forme hybride. Explorant les qualités physiques de l’image bidimensionnelle, elle a récemment mis au point un procédé combinant la photographie et le tissage, ajoutant des couches complexes et matérielles de couleur, de contraste et de profondeur à ses œuvres.
Certains thèmes sont récurrents dans la pratique de Susanne Wellm, son intérêt pour le temps, la mémoire et la construction de la narration. À partir de vastes archives d’images trouvées dans de vieux albums de famille, de photos de films historiques et de captures originales, Susanne Wellm établit des liens entre la vie quotidienne et l’histoire collective, en y ajoutant une dimension poétique laissant un champ d’interprétation plus large.
En tant que telles, les œuvres de Susanne Wellm, à la fois suggestives et inachevées, suscitent une réflexion sur notre éternelle quête de sens, dans les relations enchevêtrées entre nous mêmes et le monde, entre le passé et le présent.
Susanne Wellm est diplômée en 1995 de l’Académie royale danoise d’architecture, de design et de conservation. Depuis, elle a beaucoup exposé, au niveau national et international. Ses œuvres sont représentées dans plusieurs collections importantes, notamment la Fondation danoise des arts, la Fondation New Carlsberg, la Collection nationale de photos de la Bibliothèque royale, le Musée d’art de Brandts, le Musée d’art de Vejle, le Musée d’art de Portland – Portland, Oregon, le Musée des beaux-arts – Houston. Texas, Kiyosato Museum of Photographic Arts – Japon.
[Source : communiqué de presse]
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