La réinterprétation des “Three Quartets”de Chick Corea par Dal Sasso Big Band au Sunset-Sunside
Dal Sasso a encore frappé ! Fort de ses relectures King Size de classiques de JohnColtrane, “A Love Supreme” et “Africa/Brass”, Christophe Dal Sasso s’attaque aux “Three Quartets” de Chick Corea. Sous la conduite experte de l’arrangeur, son big band (groupe de l’année aux Victoires du Jazz en 2020) revisite cet album mythique, avec en première ligne, dans le rôle de Michael Brecker, trois saxophonistes exceptionnels : David El-Malek, Stéphane Guillaume et Rick Margitza. Un hommage vivant et spectaculaire au pianiste disparu en 2021.
Dans l’esprit de Chick Corea, les Three Quartets étaient pensés sur le modèle du quatuor à cordes classique (quatuor, en anglais, se disant quartet). C’est ainsi que le pianiste en avait conçu la forme, citant parmi ceux qui en avaient influencé l’écriture les noms de Bela Bartok, Ludwig van Beethoven et Alban Berg au même rang que Miles Davis, Bill Evans ou encore Bud Powell. Après plusieurs années consacrées à la fusion très électrique de Return to Forever, ce répertoire marquait un tournant dans la carrière du pianiste, celui du retour à l’acoustique et à une certaine tradition du jazz (le Quartet n° 2 est dédié pour moitié à Duke Ellington, pour l’autre à John Coltrane) enrichie, néanmoins, par tout ce qui avait fait son style et sa réputation.
Enregistré en 1981 par un groupe all-stars, avec Eddie Gomez à la contrebasse, Steve Gadd à la batterie et Michael Brecker au saxophone, Three Quartets s’est hissé avec le temps au rang de disque mythique par la densité de ses interprétations et le degré d’interaction impressionnant manifeste au sein du groupe. Pour toute une génération éblouie par le niveau de jeu superlatif de ses participants, cet album a tenu un rôle de manifeste, démontrant que le jazz pouvait se réinventer sans rien céder de son exigence, tout en restant dans un périmètre acoustique selon une instrumentation traditionnelle.
Plus de quarante ans après sa création, à la faveur d’une création à la Philharmonie de Paris, et alors que Chick Corea s’était éteint quelques mois plus tôt, Christophe Dal Sasso s’est penché sur ce répertoire pour les transposer à l’échelle d’un big band. Respectant la complexité des formes d’origine, il a basé son travail d’arrangeur sur un relevé scrupuleux des compositions pour mieux en cerner les articulations et les intentions.
Tout son effort d’écriture s’est fondé non seulement sur les parties écrites d’origine, qu’il a orchestrées à sa façon, mais aussi sur la manière dont les quatre interprètes s’en emparaient et improvisaient pour le disque. Métamorphosés par sa plume experte, les trois « quartets » ressortent transfigurés, tout en restant fidèle aux formes d’origine. Tels des paysages mouvants, ils s’offrent à l’oreille sous des perspectives changées, habités
de protagonistes qui savent en rappeler les contours tout en inscrivant leur propre voix en leur sein.
[Source : communiqué de presse]
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