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Jewly, une artiste sans filtre

Rencontre avec Jewly à l’occasion de la sortie de son nouvel album “Rebellion”.

Qu’est ce qui t’a donné envie de faire de la musique et de monter sur scène ?

La musique s’est plutôt imposée à moi en fait. J’ai une formation classique (alto puis violon), jamais je ne me serais imaginée sur scène et surtout en faire mon métier. Une succession de rencontres et de signes m’y ont poussée, puis je n’ai plus jamais pu la quitter !

Quels sont tes artistes de référence ? Ceux qui t’ont influencée ?

J’ai beaucoup beaucoup écouté Alanis Morissette et Queen plus jeune, aujourd’hui c’est Nick Cave, Archive, Jack White, The Kills, Hozier, Depeche Mode, Seasick Steve qui “squattent” principalement mes oreilles. Même si j’écoute de tout et adore aussi écouter régulièrement le requiem de Mozart ou la BO du film Le Patient anglais.

Jewly © David Rosemberg

Comment composes-tu tes morceaux ?… c’est la musique qui arrive en premier ou les paroles ?

Depuis 3 albums, je commence vraiment par les textes. Puis j’utilise la rythmique des mots pour penser les premières mélodies. Après je peaufine la composition au piano. Pour le dernier album Rebellion et plus particulièrement pour les chansons en français, après avoir écrit les textes, j’ai avancé en parallèle sur des premières idées d’arrangement (beat de batterie, claviers, sons…) pour m’inspirer la composition.

Sur ce nouvel album tu chantes la moitié des titres en français et l’autre moitié en anglais, comment fais-tu ton choix ?

C’est vrai qu’habituellement j’écrivais 1 ou 2 titres en français seulement par album. Je ne réfléchissais pas à la langue et l’anglais venait plus naturellement. Là, je me suis mis un vrai challenge avec Rebellion ! C’est le titre Plus Fou que j’ai écrit pour le 45 tours collector X pour mes 10 ans de carrière qui m’a donné cette impulsion d’écrire d’avantage en français. Le public a adoré ce titre, rock mais en français, et cela m’a bien motivée. Du coup, quand j’ai eu le flash de cette sorte de concept d’album avec cette envie d’écrire sur cinq thématiques autour de la santé mentale mais abordées sous deux angles de vue différents, celui de la jeunesse et celui de l’adulte, il m’a paru évident d’écrire les textes pour l’enfance en français et ceux pour l’”adulte” en anglais. Cela suivait aussi un peu mon parcours personnel d’écriture.

Dans tes textes tu parles de l’atteinte à la santé mentale qui est enfin reconnue, peut-on parler d’album “engagé” voir “militant” ?

Militant pas forcément, car je souhaite toujours laisser à l’auditeur le choix de rentrer ou non dans la profondeur des textes. Engagé oui, clairement ! Je pense que cela fait partie de notre métier. Essayer de faire bouger les choses, essayer de faire réagir. On a une grande chance en tant qu’artiste, celle de pouvoir exprimer ce qu’on veut, avec ou sans métaphore.

Sur cet album tu sembles être en “mission”… peux-tu nous en dire un peu plus ?

En mission, je ne sais pas, personnelle oui certainement ! Et mon récent rôle de maman me fait réfléchir encore plus sur l’avenir. Aujourd’hui plus que jamais, je pense qu’il est primordial de prendre soin de soi, de s’écouter, de réagir, d’abord pour soi, puis pour les autres. Rebellion traite de sujets très forts prônant le fait de réagir, de ne pas subir et de prendre conscience de ce que l’on est, de sa valeur, de sa singularité et d’en faire une force pour se libérer, s’élever et tous nous élever. Nous – et nos enfants tout particulièrement – en aurons indéniablement besoin dans les décennies à venir !

Peux-tu nous dire quelques mots sur la pochette de cet album ?

Très fière des deux personnes qui ont réussi à concrétiser cela, un beau challenge aussi ! Le photographe Julien Ayrault et la graphiste Pauline Soler qui ne s’étaient jamais rencontrés et qui ont réussi à exprimer visuellement toute la force de l’album, ses nuances, ses subtilités, ses caractères. Elle reflète aussi très bien ce qui se passe dans ma tête, et ça ce n’est pas une mince affaire ! Et ce mélange jeunesse/adulte est parfaitement illustré.

 Tu es une artiste “entrepreneuse”, concrètement ça signifie quoi ?

Concrètement… je suis sur tous les fronts et je ne dors pas beaucoup. Aujourd’hui, j’ai acquis de nombreuses compétences face aux différentes casquettes que je dois porter : auteure-compositrice-interprète-musicienne certes (le graal !), mais aussi booker, manager, régisseuse, comptable, gestionnaire, tour operator, community manager, acheteuse, graphiste – et la liste n’est pas exhaustive !

Tu as une réputation d’artiste de scène. Quelle est la clef pour toucher le public ?

L’authenticité ! Si on chante avec ses tripes et son cœur, on ne peut pas mentir. C’est aussi pour cela que j’ai besoin d’aborder des thèmes qui me bouleversent, qui me touchent pour être en accord avec moi-même et tout pouvoir donner sur scène. Chaque concert que je fais je le vis comme si c’était le dernier et je donne tout ce que j’ai, qu’il y ait 100 ou 10 000 personnes !

© Facebook de Jewly

Avec ce nouvel album quelles sont tes ambitions ?

Évidemment susciter des émotions chez l’auditeur, lui permettre de s’évader aussi mais tout en diffusant les messages qu’il me semble capital de partager. Lors d’un des premiers concerts de Rebellion, quelqu’un m’a dit que notre concert était une sacrée séance de médecine douce ! Alors l’ambition peut-être… être remboursés par la sécurité sociale ? 😉

Écouter Rebellion ici

Retrouvez Jewly en live à La Dame De Canton le 6 juin 2024 – Prenez vos places en cliquant ici

Propos recueillis par Juliette Labati

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