Adrien Belgrand expose “Une journée particulière” à la galerie By Lara Sedbon
La galerie By Lara Sedbon présente du 14 mars au 20 avril, l’expositon personnelle de l’artiste Adrien Belgrand, “Une journée particulière”
“Ici, point de Marcello Mastroianni, ni de Sofia Loren. Pourtant, la même douceur, la même discrète sensualité infusent. Le décor extérieur chante la luxuriance et la sérénité. Le logis intérieur resserre ses ombres suspendues sur des instants volés. Comme la caméra d’Ettore Scola, les scènes peintes d’Adrien Belgrand illuminent une temporalité singulière, celle des espace-temps si rares où ne sont convoqués qu’une attente radieuse et le goût de la contemplation. L’œil s’insinue dans un cocon aux atours caressant, un brin nostalgiques, où se rêvent des lendemains meilleurs et se cristallise le plaisir simple du temps qui passe. Le quotidien devient précieux. Il préserve ici une jeunesse innocente qu’a pu conter Rohmer avec le même langage faussement candide et résolument attachant. La scène de genre se révèle alors bien plus qu’une banale illustration de la vie, elle devient, sous le pinceau de l’artiste, une narration sublimée, peut-être même une autofiction. Les personnages sont des proches du peintre et introduisent le réel dans un roman rêvé où la ligne d’horizon orangée se reflète dans les bleus métalliques d’une piscine ou d’une crique paradisiaque. Naturalisme et artificialité marient leurs coloris intenses, à l’image du réalisme qui s’entremêle au songe, pour ne faire plus qu’un. Les teintes sont celles d’une douceur mélancolique ou d’une explosion de joie, à l’image de cette jeune femme faisant l’étoile dans une piscine dont le fond ornemental confine à la séduction de l’abstraction.
Pourquoi, devant les peintures d’Adrien Belgrand, ne pense-t-on plus au sujet représenté mais se prend-on à entrer en délectation d’une image que l’on boit, que l’on s’approprie, que l’on désire ? Parce que le jeune peintre, par sa science sublime de l’acrylique, réussit à déplacer la fenêtre de la peinture dans une réalité parallèle dans laquelle on se projette immédiatement. Et la touche est si fluide qu’elle fait oublier le geste pictural. Plus veloutée que dans ses tableaux antérieurs, elle s’arrondie à dessein, se plie à des nuances subtiles, revendiquant volontairement l’incarnat magique de la peinture. Il y a ce quelque chose de l’ordre de l’évidence, de l’apparition. Mais surtout, on se trouve ici devant le sujet de la peinture elle-même. L’artiste en effet nous invite, à travers la fenêtre de ses tableaux, à regarder la manière dont la peinture a le pouvoir de construire d’autres mondes, presque semblables au nôtre, mais fondamentalement différents et inaccessibles. C’est ainsi que dans un magistral autoportrait il met en abyme ses propres toiles, se mettant en scène dans son atelier entouré des œuvres que l’on voit justement dans l’exposition, reproduites avec une troublante minutie.”
Julie Chaizemartin – Journaliste et critique d’art
À propos d’Adrien Belgrand
Né en 1982, Adrien Belgrand vit et travaille à Paris.
Peintre de son temps, Adrien Belgrand se sert de la peinture pour documenter le présent et décrit la vie contemporaine pour en montrer la permanence. Les cadrages, les perspectives, les représentations d’un temps suspendu, d’une contemplation immobile, amènent à fixer le regard sur une banalité du quotidien pour en dégager de la poésie. Puis, au-delà de ponctuations matérielles de ces instantanés de la vie quotidienne, il décrit dans ses nouvelles natures mortes contemporaines, la présence humaine.
[Source : communiqué de presse]
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